Râle jaune (Coturnicops noveboracensis): plan de gestion 2013

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

Table des matières

Information sur le document

Plan de gestion du Râle jaune (Coturnicops noveboracensis) au Canada – 2013

Page couverture de la publication : Plan de gestion du Râle jaune (Coturnicops noveboracensis) au Canada – 2013.

Râle jaune (Coturnicops noveboracensis)

Photo : Râle jaune (Coturnicops noveboracensis).

Référence recommandée

Environnement Canada. 2013. Plan de gestion du Râle jaune ( ) au Canada, Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, iii + 26

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Photo de la couverture

© Jacques Brisson

Also available in English under the title “ Management Plan for the Yellow Rail (Coturnicops noveboracensis) in Canada ”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2013. Tous droits réservés.
ISBN978-1-100-99711-7
Numéro (Nº) de catalogue En3-5/38-2013F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents pour la gestion du Râle jaune et ont élaboré le présent plan conformément à l’article 65 de la LEP. Ce plan a été préparé en collaboration avec les provinces du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, ainsi que les Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement tlicho et l’Office des ressources renouvelables du Wek’èezhìi des Territoires du Nord-Ouest.

La réussite de la gestion de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan de gestion et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du Râle jaune et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Remerciements

Ce plan de gestion a été préparé par Ron Bazin, Région des Prairies et du Nord d’Environnement Canada, Andrew G. Horn, Université Dalhousie, Halifax, et Michel Robert, Région du Québec d’Environnement Canada, en collaboration avec l’équipe nationale de gestion du Râle jaune, y compris Diane Casimir (Agence Parcs Canada), Angela McConnell (Région de l’Ontario d’Environnement Canada), David Toews et Tanya Luszcz (Région du Pacifique et du Yukon d’Environnement Canada), Benoît Jobin (Région du Québec d’Environnement Canada) et Jennifer Stewart (Région de l’Atlantique d’Environnement Canada). De plus, les contributions de nombreuses personnes sous la forme de rapports inédits, de communications personnelles et de précieux conseils et commentaires sur des ébauches antérieures ont été grandement appréciées. Ces personnes sont : J. Austin, V. Charlwood, M. Wayland, M. Curteanu, A. Argue, M. Austen, D. Bland, N. Carr, R. Gau, S. Giguère, M. Ginter, S. Haig, R. Kindopp, S. Kinsey, S. Kowalchuk, G. Lucking, C. Malcolm, G. McMaster, T. Morais, K. Picard, K. Popper, S. Porter, D. Prescott, L. Reiss, C. Risley, J. Robinson, B. Slezak, D. Sutherland, D. Tate, M. Toner, K. Van Allen, W. Vanderschuit, B. Walpole, R. Weber, S. Westereng et H. Wilson.

Sommaire

Le Râle jaune (Coturnicops noveboracensis) est un petit oiseau discret qui niche de l’est de la Colombie-Britannique et du sud des Territoires du Nord-Ouest jusqu’au Nouveau-Brunswick et, vers le sud, jusqu’au nord des États-Unis. Il passe l’hiver dans des États côtiers, de la Caroline du Nord jusqu’au Texas. Environ 90 % de l’aire de reproduction de l’espèce se situe au Canada. La population canadienne a été estimée à environ 10 000 individus matures; par contre, cette estimation pourrait être très imprécise. Le Râle jaune a été évalué pour la première fois comme espèce préoccupante par le COSEPAC en 1999 et il a été inscrit sur la liste de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en périlen 2005.

Le Râle jaune niche principalement dans des milieux humides où poussent des carex à tiges fines, des joncs ou des herbes en eau peu profonde (moins de 15 centimètres) ou sur des sols humides sur lesquels il y a un couvert mort de croissance antérieure. Après la nidification, il peut utiliser différents milieux humides, qui peuvent être situés à proximité ou à des centaines de kilomètres, dans lesquels il mue et se nourrit avant la migration. De nombreux aspects clés de la biologie de base de l’espèce demeurent largement inconnus, y compris la répartition, la taille de la population, la durée de vie et le taux de reproduction.

La perte et la dégradation des milieux humides, découlant principalement du développement agricole, commercial, industriel et d’infrastructures, mais également des activités d’élevage de bétail et des modifications des conditions hydrologiques, sont les principales menaces pour cette espèce. Les autres menaces sont, entre autres, les changements à l’habitat des milieux humides causés par la présence d’espèces végétales exotiques envahissantes, la mort accidentelle suite aux dangers liés aux infrastructures ou aux activités agricoles, et le surpâturage de la végétation par les oies le long de la baie d’Hudson et de la baie James. La pollution agricole et industrielle, les perturbations causées par les activités récréatives, et les changements climatiques ont également été relevés comme étant des menaces potentielles supplémentaires.

L’objectif du présent plan de gestion est de stabiliser la quantité, la qualité et la répartition de l’habitat de reproduction, de mue et de halte migratoire du Râle jaune partout au Canada et de promouvoir la conservation et la gestion de l’habitat convenable dans les aires d’hivernage. Ce plan de gestion présente un certain nombre de mesures recommandées concernant le suivi et l’évaluation, la conservation de l’habitat, la gestion, la recherche, la sensibilisation et la communication. Toutes les mesures de gestion décrites dans ce plan viseront la conservation du Râle jaune et de son habitat des milieux humides sans compromettre les fonctions générales des milieux humides et la biodiversité.

Évaluation de l’espèce par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Novembre 2009

Nom commun (population) : Râle jaune

Nom scientifique : Coturnicops noveboracensis

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : On en sait relativement peu sur ce petit râle discret qui est présent surtout dans des marais peu profonds à végétation graminée dense et dans des prairies humides. La majeure partie de son aire de reproduction (environ 90 %) se trouve au Canada. Cette espèce est relativement peu commune dans la plupart des régions; les populations sont plus étendues et communes dans les régions côtières de la baie d’Hudson et de la baie James, dans le nord du Manitoba, de l’Ontario et du Québec. Elle passe l’hiver dans des marais peu profonds situés dans une bande étroite qui s’étend du Texas jusqu’aux Carolines. L’espèce répond presque à certains critères du statut d’espèce menacée en raison de la taille relativement petite de sa population, de son aire d’hivernage comprimée, des menaces continues qui pèsent sur les habitats de terres humides où elle se reproduit et hiverne, ainsi qu’en raison des déclins locaux observés dans plusieurs parties de son aire de reproduction.

Présence au Canada : Territoires du Nord-Ouest, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick

Historique du statut selon le COSEPAC :Espèce désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2001 et en novembre 2009.

2. Information sur la situation de l’espèce

Environ quatre-vingt-dix pour cent (90 %) de l’aire de reproduction du Râle jaune se trouve au Canada (Alvo et Robert, 1999). Le Râle jaune est inscrit à titre d’« espèce préoccupante » à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Il est également inscrit comme « espèce préoccupante » en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et « espèce menacée » en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. Les cinq autres provinces et le territoire dans lesquels l’espèce est présente n’ont pas inscrit le Râle jaune sur une liste légale (tableau 1). Le Râle jaune est classé à l’échelle mondiale et à l’échelle canadienne (NatureServe) comme étant apparemment non en péril (G4 et N4B), ce qui signifie qu’il est peu commun sans être rare, mais qu’il est source de préoccupation à long terme en raison de déclins ou d’autres facteurs (NatureServe, 2010). Son statut de conservation par province ou territoire est présenté au tableau 1.

Tableau 1. Statut de conservation NatureServe en date d'avril 2011, situation générale de l'espèce au Canada (2005) et inscriptions aux listes territoriales et provinciales pour le Râle jaune au Canada
Province Statut de conservation* Situation générale de l’espèce au Canada Inscription aux listes légales territoriales et provinciales
Alberta S2 Indéterminée  
Colombie-Britannique S2B Possiblement en péril Wildlife Act– Espèce non inscrite
Manitoba S3S4B Sensible  
Nouveau­Brunswick S1?B Possiblement en péril  
Territoires du Nord-Ouest SNR Possiblement en péril  
Ontario S4B Sensible Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (2007) – Espèce préoccupante
Québec S2B Possiblement en péril Loi sur les espèces menacées ou vulnérables – Espèce menacée
Saskatchewan S3B, S2M Sensible  

* Cote infranationale (S) : 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment non en péril; B = espèce reproductrice; N = espèce non reproductrice; M = espèce migratrice; NR = espèce non classée; ? = situation inexacte ou incertaine. Les cotes de statut de conservation sont tirées de NatureServe (2010) et du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2011).

Aux États-Unis, selon NatureServe, le Râle jaune est classé vulnérable (aire de reproduction) et apparemment non en péril (aire de non-reproduction; N3B, N4N; NatureServe [2010]). Son statut de conservation par État est présenté au tableau 2. L’espèce n’est pas inscrite en vertu de la Endangered Species Actdes États-Unis, mais elle figure sur la liste des oiseaux migrateurs non gibier préoccupants sur le plan de la gestion (Migratory Nongame Bird of Special Management Concern (United States Fish and Wildlife Service, 2002) et sur la liste des espèces en voie de disparition, menacées ou préoccupantes dans sept États. Onze autres États dans lesquels l’espèce est présente n’ont pas inscrit le Râle jaune à une liste officielle (tableau 2).

Tableau 2. Statut de conservation NatureServe pour le Râle jaune aux États-Unis en date d'avril 2011
État Statut de conservation* Inscription dans l’État
Alabama S2N  
Californie S1S2 Préoccupante
District de Columbia SHN  
Géorgie S3?  
Illinois SXB, S2N En voie de disparition
Louisiane S3S4N  
Maine   Préoccupante
Massachusetts S1N  
Michigan S1S2 Menacée
Minnesota S3B Préoccupante
Mississippi S2N  
Montana S1B  
Caroline du Nord S2N  
Dakota du Nord S2 Menacée
Ohio SX  
Oregon S1B  
Texas S3N  
Wisconsin S1B Menacée

* Cote infranationale (S) : 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment non en péril; X = espèce disparue; H = historique; B = espèce reproductrice; N = espèce non reproductrice; ? = situation inexacte ou incertaine. Nota : Les États dans lesquels le Râle jaune n’est pas classé (NR) ne sont pas indiqués dans ce tableau.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

Le Râle jaune est un petit oiseau semblable à une caille qui se trouve dans des milieux humides peu profonds ou dans d’autres zones humides avec de la végétation graminoïde, particulièrement dans des cariçaies. Comme les autres râles, il est rarement aperçu, car il préfère courir ou se cacher plutôt que de s’envoler lorsqu’il est dérangé. Les adultes sont de couleur brun jaunâtre, et leurs parties supérieures ont des rayures brun foncé alternant avec des rayures larges noir foncé et des barres transversales blanches. Ils ont une calotte brune, et une large bande brune traverse leur œil. Les juvéniles sont plus foncés et plus tachetés. Son court bec est habituellement d’un gris olive terne, sauf pour la saison de reproduction, pendant laquelle le bec du mâle est jaune vif ou orange (plus rarement). Une tache alaire blanche, visible lorsque l’oiseau s’envole, permet de distinguer l’espèce des autres râles, y compris de la Marouette de Caroline (Porzana carolina), une espèce plus grosse et plus commune. Le Râle jaune se fait le plus souvent repérer par le chant du mâle, une séquence de « clic, clic, clic, clic, clic » qui rappelle le son de deux pierres qui s’entrechoquent et qui est habituellement entendu pendant la nuit (Bookhout, 1995).

3.2 Population et répartition

Au Canada et aux États-Unis, le Râle jaune consiste en une seule sous-espèce, le Coturnicops noveboracensisnoveboracensis. Une population isolée au Mexique, qui est habituellement considérée comme une sous-espèce distincte (C. n. goldmani), est probablement disparue (Howell et Webb, 1995).

L’aire de reproduction s’étend du Maine, du Nouveau-Brunswick, du golfe du Saint-Laurent (Gaspésie et îles de la Madeleine) et du cours inférieur du fleuve Saint-Laurent vers l’ouest dans le secteur supérieur des Grands Lacs, le sud des provinces des Prairies et le nord des États des Prairies (Alberta, Manitoba, Minnesota, Montana, Dakota du Nord, Saskatchewan et Dakota du Sud) et vers le nord jusqu’au nord-est de la Colombie-Britannique et au sud des Territoires du Nord-Ouest (figure 1). Des observations estivales continues dans la région de la rivière de la Paix près de Dawson Creek, au nord-est de la Colombie-Britannique, et dans la région de Kootenay, dans le sud-est de la Colombie-Britannique, portent à croire que le Râle jaune se reproduit assez régulièrement dans les deux régions (Setterington, 1997; S. Kinsey, communication personnelle (comm. pers.), 2008; Atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique, 2011), bien qu’il y ait déjà eu des incertitudes quant à son statut d’espèce s’y reproduisant régulièrement (Alvo et Robert, 1999). Dans une grande partie de cette région, sa répartition est discontinue ou localisée. Il y a également une population reproductrice apparemment isolée, mais importante, le long de la côte de la baie James en Ontario et au Québec, et le long de la côte de la baie d’Hudson en Ontario et au Manitoba. La présence de l’espèce demeure très peu documentée en raison de problèmes d’accessibilité dans certaines régions (figure 1).

Le Râle jaune hiverne dans une bande étroite située le long de la côte est et sud de l’Amérique du Nord, de la Caroline du Nord (rarement) vers le sud dans toute la Floride, et ensuite vers l’ouest dans une bande le long de la côte jusqu’au sud du Texas (figure 1; Bookhout, 1995; Alvo et Robert, 1999). Une population isolée se reproduit dans le sud-ouest de l’Oregon (Stern et al., 1993) et passe possiblement l’hiver en Californie, selon des observations dispersées dans cet État (R. Russell, cité dans Waterbird Conservation for the Americas [WCA], 2006). Les oiseaux ont été enregistrés à de nombreux endroits entre les aires de reproduction et d’hivernage pendant la migration, mais les voies de migration exactes sont inconnues (Bookhout, 1995).

Figure 1. Aires de reproduction et d'hivernage approximatives du Râle jaune en Amérique du Nord (d'après le COSEPAC, 2009).

La figure 1 présente une carte de l'aire de reproduction et d'hivernage approximatives du Râle jaune en Amérique du Nord. (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue pour la figure 1

Photo d’un loup à tête large (vue latérale) révélant deux caractères morphologiques distinctifs (identifiés par des flèches) de l’espèce : la coloration relativement uniforme et les nageoires pectorales de petite taille. La tête est relativement petite comparativement à celle des autres espèces de loups. Le museau est court et arrondi. L’individu illustré est avec de nombreuses petites taches foncées indistinctes. Les nageoires pelviennes font défaut.

À l’occasion, des oiseaux sont repérés à l’extérieur des aires décrites ci-dessus, par exemple au nord de la Nouvelle-Écosse (Tufts, 1986; Erskine, 1992). Comme pour la plupart des râles (Remsen et Parker, 1990), il s’agit probablement d’oiseaux égarés ou de cas de reproduction occasionnels à l’extérieur de l’aire principale. Néanmoins, ces rapports pourraient indiquer que l’aire est plus importante que celle actuellement connue et qu’elle pourrait, par exemple comprendre la Californie (R. Russell, cité dans Waterbird Conservation for the Americas [WCA], 2006). Des mentions récentes ont fait en sorte d’agrandir l’aire estivale connue vers l’ouest et vers le nord, par rapport à la limite connue antérieurement du Grand lac des Esclaves, jusqu’à la réserve de parc national de Nahanni (C. Machtans, cité dans Waterbird Conservation for the Americas[WCA], 2006).

Le Râle jaune est difficile à repérer au moyen des techniques de relevé conventionnelles en raison de son comportement discret et de sa tendance pour le chant nocturne (Bart et al., 1984; Prescott et al., 2002; Bazin et Baldwin, 2007); par conséquent, les estimations des tendances et de la taille de la population sont mal connues. Le Relevé des oiseaux nicheurs et le programme normalisé de surveillance des marais de l’Amérique du Nord (Standardized North American Marsh Monitoring Program (Conway, 2011) risquent de ne pas repérer le Râle jaune même s'il est présent, en raison du moment de la journée où ces relevés sont effectués (Bazin et Baldwin, 2007). Même les relevés ciblant l'espèce ne permettent pas toujours de repérer certains individus puisqu'au moins trois visites sont nécessaires pour déterminer la présence de l'espèce à un site (avec un intervalle de confiance de 90 %) (Bazin et Baldwin, 2007). Des recherches seront donc utiles afin de perfectionner et de normaliser de telles techniques de relevé pour le Râle jaune.

Néanmoins, Alvo et Robert (1999), au moyen d’estimations approximatives du nombre connu ou potentiel d’emplacements estivaux au Canada et en supposant une moyenne de cinq couples par emplacement plus « quelques milliers » de couples supplémentaires dans les basses terres de la baie d’Hudson et de la baie James, ont laissé entendre que l’estimation de la population canadienne pouvait se chiffrer à environ 5 000 couples (10 000 individus matures). Le COSEPAC (2009), tout en admettant que la taille de la population est inconnue, a jugé que l’estimation d’environ 5 000 couples était plausible. Toutefois, il serait préférable de ne pas utiliser cette estimation afin de déterminer une tendance démographique ou à des fins de gestion, en raison de son niveau élevé d’incertitude.

Au Canada, les tendances démographiques devraient être déduites indirectement des tendances locales en matière d’habitat. En bref, ces tendances semblent indiquer des déclins historiques, surtout un rétrécissement vers le nord de la limite sud de l’aire de reproduction. Plus récemment (c.-à-d. dans les 10 à 30 dernières années), des sites de reproduction particuliers ont été perdus en Alberta, au Québec et en Ontario en raison de l’agriculture ou de l’industrie, ainsi que dans des zones localisées le long des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James en raison du surpâturage de la végétation par les oies. La perte et la dégradation de l’habitat se poursuivent également dans l’aire d’hivernage, à la suite d’une intense pression découlant de l’aménagement des terres, des pertes liées à l’agriculture, et des conséquences des ouragans sur l’habitat côtier.

3.3 Besoins du Râle jaune

3.3.1 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat

Le Râle jaune occupe des milieux humides peu profonds et d’autres zones humides composées de végétation graminoïde. Il se reproduit dans des milieux humides, par exemple dans des prairies de fauche ou des prairies humides, des plaines inondables, des tourbières, les étages supérieurs des estuaires, des marais salés (Bookhout, 1995; Alvo et Robert, 1999; COSEPAC, 2009), les milieux humides peu profonds des prairies et des prés humides montagnards (Peabody, 1922; Sherrington, 1994; Popper et Stern, 2000). Dans ces milieux humides, la végétation basse herbacée à tiges fines, particulièrement des carex (Carexspp.), ainsi que d’autre végétation graminoïde des familles des Cyperaceae, des Poaceae et des Juncaceae prédominent. La structure de la végétation (p. ex. une végétation graminoïde courte et dense) est sans doute plus importante que son taxon (Robert et al., 2000). Les eaux stagnantes de l’habitat de reproduction peuvent atteindre jusqu’à 50 centimètres de profondeur, mais les sites de nidification sont normalement situés dans des endroits où la profondeur de l’eau est inférieure à 15 cm(Bookhout, 1995; Robert et al., 2000; Wilson, 2005). La tolérance bien précise de l’espèce pour les niveaux d’eau peu profonds explique probablement pourquoi son abondance dans un site donné peut varier de façon considérable d’une année à l’autre (Bookhout, 1995; Robert et Laporte, 1999; Kehoe et al., 2000; Lindgren, 2001).

L’habitat de reproduction doit également être partiellement recouvert de tapis de végétation morte (Robert et al., 2000; Popper et Stern, 2000); ces tapis abritent probablement les nids et protègent peut-être même les oiseaux contre les prédateurs (Stenzel, 1982; Robert et Laporte, 1999). Après la période de nidification, ce couvert de végétation morte peut être moins essentiel et pourrait nuire aux mouvements ou limiter la disponibilité des proies dans une certaine mesure, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives pour l’alimentation (Robert et Laporte, 1999; Robert et al., 2000; Wilson, 2005).

La superficie des milieux humides requise par le Râle jaune n’est pas connue. Le Râle jaune se trouve principalement dans des milieux humides suffisamment grands pour accueillir plusieurs couples, c’est-à-dire des milieux d’une superficie supérieure à 10 hectares. Toutefois, des mâles chanteurs ont été repérés dans des milieux humides d’une superficie de seulement 0,5 à 4,0 hectares (Robert, 1996; Alvo et Robert, 1999). Selon certaines études limitées, la superficie du domaine vital varie entre 1,6 et 19,8 hectares pour les mâles et elle est inférieure à 2,0 hectares pour les femelles (Bookhout et Stenzel, 1987; Robert, 1996). Les mâles sont territoriaux (Stalheim, 1974; Stenzel, 1982), mais les limites des territoires peuvent se chevaucher (Bookhout et Stenzel, 1987). Le nombre moyen de mâles chanteurs dans les grandes étendues d’habitat apparemment convenable varie de 0,01 à 0,18 mâle par hectare, avec une plage médiane de 0,04 à 0,06 mâle par hectare (Bookhout, 1995; Robert et Laporte, 1999; Robert et al., 2004, Wilson, 2005; Tozer, 2007).

L’arrivée au printemps dans la partie sud de l’aire de reproduction a lieu entre la fin avril et la mi-mai (Bookhout, 1995), mais elle a seulement lieu à partir de la troisième semaine de juin dans les environs de Churchill, au Manitoba, le long de l’ouest de la baie d’Hudson, ce qui laisse entendre que les oiseaux font possiblement une halte migratoire de quelques semaines à mi-parcours durant leur migration (Jehl, 2004). La ponte commence habituellement à la fin du mois de mai dans les États du nord et au début de juin dans le sud du Canada (Bookhout, 1995; Robert et Laporte, 1996). La taille moyenne des couvées est de huit œufs (les couvées comptent entre cinq et dix œufs).

Le régime alimentaire du Râle jaune n’a jamais été étudié de façon approfondie dans l’ensemble de son aire de répartition, mais une étude exhaustive a été effectuée au Québec. Selon cette étude, le régime alimentaire était composé de 68 % d’invertébrés et de 32 % de graines (Robert et al., 1997). D’autres rapports moins systématiques sur le régime alimentaire ont révélé des résultats qualitativement similaires, mais le contenu en graines peut être plus élevé en hiver, comme c’est le cas pour d’autres râles (Robert et al., 1997).

Il est difficile de déterminer précisément le moment du départ à l’automne. Les oiseaux peuvent quitter les sites les plus septentrionaux au début du mois de septembre (Jehl, 2004) et les sites dans les régions le plus au sud à la fin du mois de septembre (Bosso, 1965; Seets et Bohlen, 1977). Plusieurs auteurs ont laissé entendre que des déplacements à grande échelle, dans certains cas allant jusqu’à des centaines de kilomètres, peuvent être effectués après la reproduction mais avant la migration d’automne (Robert et Laporte, 1999; Kehoe et al., 2000; Perkins, 2007). Malheureusement, la prévalence ou l’importance d’une migration de mue et les sites potentiels de mue pour le Râle jaune sont très peu connus (Robert et Laporte, 1999). De plus, les caractéristiques de l’habitat de mue sont probablement semblables à celles de l’habitat de reproduction, même si la tolérance par rapport aux niveaux d’eau est probablement plus grande et la présence de tapis sénescents de végétation peut être moins importante.

L’habitat utilisé pendant la migration est semblable à l’habitat de reproduction, mais il comprend plus d’aires ouvertes et herbeuses (Mueller, 2007). Les aires de repos pendant la migration sont particulièrement mal connues. Celles qui sont connues peuvent attirer des densités élevées d’oiseaux (p. ex. White, 2007). La migration a lieu pendant la nuit, occasionnellement en bandes (Pulich, 1962), et sur une vaste étendue géographique, plutôt que de façon concentrée le long de voies migratoires étroites (Bosso, 1965; Seets et Bohlen, 1977; Bookhout, 1995; Goldade et al., 2002).

L’habitat d’hiver est plus variable que l’habitat de reproduction et comprend des rizières et des champs d’autres graines, des prairies de fauche, des prés humides, des marais intérieurs et côtiers (surtout où la spartine prédomine) ainsi que des prairies côtières (Bookhout, 1995). Au-delà de ces généralisations, les détails des besoins précis liés à l’habitat d’hivernage de l’espèce ne sont pas bien compris. Les domaines vitaux hivernaux d’oiseaux suivis au moyen d’appareils de radio-repérage dans des études effectuées au Texas variaient entre 0,50 et 3,86 hectares, et certains individus étaient rassemblés en petits groupes (Mizell, 1998; Grace et al., 2005). Des mentions historiques sur les oiseaux recueillies en Caroline du Sud et dans la région de la baie de Chesepeake, le long de la côte de l’Atlantique, laissent entendre également que les mâles et les femelles peuvent passer l’hiver à différentes latitudes ou dans divers habitats (Post, 2008).

3.3.2 Facteurs limitatifs

Le principal facteur connu qui limite les populations du Râle jaune est la dépendance de l’espèce envers un type d’habitat particulier en milieu humide qui peut facilement devenir non convenable si le niveau d’eau change et cesse de correspondre à la plage de niveaux d’eau privilégiée par l’espèce; l’abondance à l’échelle locale peut varier considérablement en fonction du niveau d’eau (Bookhout, 1995; Kehoe et al., 2000). De plus, l’habitat d’hivernage peut être particulièrement limitatif en raison de la petite superficie de l’aire d’hivernage, qui correspond à seulement 7 % de la superficie totale de l’aire de reproduction (COSEPAC, 2009).

À l’exception des besoins bien précis en matière d’habitat de l’espèce, les facteurs limitatifs sont peu connus. Même s’il est connu que certains prédateurs, les oiseaux de proie par exemple, s’attaquent au Râle jaune et à ses couvées, les impacts de la prédation sur la population n’ont pas été déterminés (COSEPAC, 2009). Les renseignements démographiques de base manquent, y compris la durée de vie, l’âge de la première reproduction (peut-être un an), le taux de survie des juvéniles et la répartition (Bookhout, 1995). De plus, il n’existe aucune information sur le parasitisme et les maladies, qui peuvent également être des facteurs limitatifs importants, comme c’est le cas pour d’autres espèces de râles (Eddleman et al., 1988).

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Tableau 3 : Tableau d'évaluation des menaces
Catégorie de menace
Menace Niveau de préoccupation1 Étendue Occurrence Fréquence Gravité2 Certitude causale3
Perte ou dégradation de l’habitat
Développement Élevé Généralisée Historique et courante Continue Élevée – locale
Inconnue – aire de répartition
Élevée – locale
Inconnue – aire de répartition
Perte ou dégradation de l’habitat
Activités d’élevage de bétail Moyen Généralisée Courante Saisonnière Modérée – locale
Inconnue – aire de répartition
Moyenne – locale
Inconnue – aire de répartition
Perte ou dégradation de l’habitat
Modification de l’hydrologie Moyen Localisée Courante Continue Modérée – locale
Inconnue – aire de répartition
Élevée – locale
Inconnue – aire de répartition
Espèces exotiques, envahissantes ou introduites
Invasion par des espèces végétales Moyen Localisée Courante et anticipée Continue Modérée – locale
Faible – aire de répartition
Moyenne/
élevée – locale
Faible – aire de répartition
Mortalité accidentelle
Dangers liés aux infrastructures Moyen Généralisée Courante Saisonnière Inconnue Moyenne – locale
Inconnue – aire de répartition
Mortalité accidentelle
Activités agricoles Moyen/faible Généralisée Courante Saisonnière Inconnue Moyenne – locale
Inconnue – aire de répartition
Changements dans la dynamique écologique ou dans les processus naturels
Surpâturage de la végétation par les oies Moyen/faible Localisée Courante Saisonnière Modérée – locale Élevée – locale
Pollution
Pollution agricole et industrielle Faible Localisée Inconnue Récurrente Faible Faible
Perturbation ou dommage
Activités récréatives Faible Localisée Courante Récurrente Faible Faible
Climat et catastrophes naturelles
Changements climatiques Faible Généralisée Courante et anticipée Continue Faible Faible

1 Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l’espèce, conforme aux objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.

2 Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (Élevée : très grand effet à l’échelle de la population, modérée, faible, inconnue).

3 Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).

4.2 Description des menaces

Les menaces sont classées de la plus préoccupante à la moins préoccupante. Les menaces qui sont classées dans le tableau 3 comme ayant un faible niveau de préoccupation ne sont pas décrites dans la présente section.

Développement

La plus grande menace pour les populations de Râle jaune est la perte d’habitat découlant du développement agricole, commercial, industriel et d’infrastructures (COSEPAC, 2009). Les déclins historiques de l’habitat des milieux humides dans certaines parties des aires estivales et hivernales sont bien documentés (Eddleman et al., 1988).

L’habitat de reproduction et de mue dans l’aire du sud du Canada a diminué principalement en raison de l’excavation de fossés, de l’endiguement, du drainage, de la déviation, et du remblayage en vue de convertir des milieux humides en terres arables, mais également en raison de la culture directe de l’habitat du Râle jaune, car il est plus sec et plus facile d’accès que l’habitat d’autres espèces des milieux humides. Malgré l’amélioration des efforts de conservation des milieux humides dans les régions où les pertes historiques de milieux humides étaient les plus importantes, particulièrement dans les Prairies, les Grands Lacs inférieurs et les Basses-terres du Saint-Laurent, la destruction à petite échelle continue et s’ajoute de façon cumulative aux déclins historiques (Wiken et al., 2004). Historiquement, une population apparemment importante au marais Holland, en Ontario, a commencé à diminuer lorsque le drainage à des fins agricoles a commencé (Devitt, 1939); cette population avait disparu dans les années 1980 (Tozer, 2007). Prescott et al. (2002) ont remarqué que plusieurs sites de reproduction historiques en Alberta étaient touchés par les activités agricoles et ils ont laissé entendre que des milieux humides semblables dans les Prairies pourraient continuer à être touchés par le drainage et d’autres activités de développement agricole. De même, en Oregon, 85 % des milieux humides ont été perdus dans une aire privilégiée par le Râle jaune (partie supérieure du bassin Klamath) et plusieurs sites estivaux ont été perdus depuis 1985 à la suite de l’excavation de fossés et du drainage découlant de l’expansion agricole (Stern et al., 1993).

Le développement commercial et industriel ainsi que la construction d’autoroutes ont également déplacé l’habitat de l’espèce à l’échelle locale au Manitoba et au Québec (Wilson, 2005; Robert et al., 1995; Dalpé-Charron, 2006). Il est anticipé que certains projets à grande échelle auront une incidence sur l’habitat des milieux humides dans la partie nord de l’aire, plus précisément l’exploitation des sables bitumineux en Alberta et la construction de pipelines dans la région de la vallée du Mackenzie (Alvo et Robert, 1999; Oil Sands Wetlands Working Group, 2000; Goldrup, 2008). L’exploitation de la tourbe est une menace locale nouvelle en Alberta (Alvo et Robert, 1999). La biomasse forestière à courte rotation, qui est de plus en plus valorisée au Québec, a été définie comme étant une menace potentielle. Certains propriétaires fonciers de l'île aux Grues s'intéressent au développement de cette activité dans des espaces découverts (p. ex. hauts marais) (H. Pelletier, comm. pers., 2013). La plantation d'espèces forestières à courte rotation (p. ex. saule discolore [Salix discolor]) dans l'habitat du Râle jaune aurait un effet néfaste sur l'espèce.

La bande étroite d’habitat d’hivernage, qui comprend les marais salés côtiers et les champs agricoles inondés dans le sud-est des États-Unis, subit une intense pression de développement (Alvo et Robert, 1999). Comme l’aire d’hivernage est petite par rapport à la superficie de l’aire de reproduction (se reporter à la section 3.3.2), la perte de l’habitat d’hivernage pourrait avoir un effet disproportionnellement important sur le rétablissement de l’espèce (Alvo et Robert, 1999). Des sites agricoles inondés de façon saisonnière au Texas et en Louisiane, par exemple les rizières qui fournissent un habitat d’hivernage pour le Râle jaune, sont en cours de conversion afin d’être utilisés à d’autres fins, par exemple pour la culture de la canne à sucre ainsi que pour le pâturage du bétail et le développement, et ces nouvelles terres ne fournissent pas un habitat d’hivernage (Alvo et Robert, 1999). L’extraction de pétrole et de gaz, ainsi que des eaux souterraines dans les zones humides riveraines peut contribuer à la perte et à la dégradation des milieux humides de façon très localisée (Boesch et al., 1994; White et Tremblay, 1995). Alvo et Robert (1999) ont indiqué que le taux de perte d’habitat précisément lié aux aires d’hivernage du Râle jaune est difficile à estimer, car le type précis d’habitat utilisé par l’espèce est très peu connu.

Activités d’élevage de bétail

Le fauchage, la fenaison et le brûlage de la végétation émergente dans les milieux humides sont des activités parfois associées à l’élevage de bétail dans différentes parties des aires de reproduction et d’hivernage du Râle jaune. Le fauchage, la fenaison et le brûlage périodiques de la végétation dans les milieux humides à des moments appropriés peuvent aider à maintenir l’habitat du Râle jaune en stoppant la succession, mais, lorsqu’elles sont effectuées trop souvent, ces mesures peuvent également supprimer temporairement le couvert de végétation morte nécessaire à la nidification (Robert et al., 2000). Lorsque le brûlage est effectué trop peu souvent, il peut provoquer des incendies de chaleur très intense qui détruisent les systèmes racinaires (Burkman, 1993; Mizell, 1998). Historiquement, une diminution de la fréquence des incendies, aggravée par le pâturage de la végétation qui les alimentait, a transformé les prairies côtières du Texas en un habitat ligneux trop sec pour être convenable au Râle jaune (Grace et al., 2005). À l’échelle locale, le pâturage par le bétail est également une menace souvent relevée qui pèse sur l’habitat des milieux humides (Eddleman et al., 1988; Bookhout, 1995). Le bétail s’alimente généralement aux marges des milieux humides, où le Râle jaune est le plus susceptible de se trouver (Eddleman et al., 1988; Bookhout, 1995). Le pâturage augmente vraisemblablement les perturbations (Robert, 1997), mais, plus important encore, il réduit la hauteur et la couverture de la végétation des milieux humides (Robert, 1997; Lundsten et Popper, 2002; Grace et al., 2005). Le broutage ou le fauchage pourrait avoir mené à l’abandon d’aires de reproduction au Dakota du Nord (Peabody, 1922). En Alberta, il a été noté que plusieurs sites occupés historiquement étaient secs et servaient au broutage du bétail lorsqu’ils ont été visités en 2000 (Prescott et al., 2002).

Modification de l’hydrologie

La modification de l’hydrologie, qui comprend les activités comme la construction de barrages, le drainage de milieux humides, le dragage, la canalisation et la création d’ouvrages de retenue, peut menacer l’habitat à toutes les étapes du cycle de vie de l’espèce, même lorsque ces activités ont lieu dans des endroits éloignés des sites du Râle jaune. De plus, les projets de conservation des milieux humides qui modifient les conditions hydrologiques naturelles comportent souvent des lacunes quant aux conditions d’habitat requises par les râles (Eddleman et al.,1988).

Dans les aires d’hivernage, le dragage de canaux et la création de digues et de barrages le long de la rivière Mississippi et d’autres rivières ont modifié la dynamique hydrologique et sédimentaire dans les aires des milieux humides côtiers, ce qui a entraîné la perte et la dégradation des milieux humides côtiers (Boesch et al., 1994; White et Tremblay, 1995; Day et al., 2000).

Invasion par des espèces végétales

Le long du fleuve Saint-Laurent, le roseau commun (Phragmites australis. ssp. australis) a envahi l’habitat du Râle jaune à l’échelle locale et créé de grandes roselières que l’espèce évite (Marineau et al., 2002). Par exemple, la présence du roseau commun s’est accrue dans l’habitat du Râle jaune à l’île aux Grues au cours des 15 dernières années, ce qui a mené à des efforts récents pour éradiquer l’espèce végétale (Marineau et al., 2002; Dalpé-Charron, 2006). Il est bien connu que les milieux humides de la région sont assaillis par différentes espèces végétales envahissantes comme le roseau commun ou l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), qui envahissent l’habitat du Râle jaune ou qui dégradent son habitat de façon indirecte, en raison de leurs effets sur l’écologie des milieux humides (Lavoie et al., 2003). De plus, les prairies humides de carex dans la Réserve nationale de faune du lac Saint-François, un site reconnu comme étant utilisé par le Râle jaune, ont été envahies par l’aulne rugueux (Alnus incana spp. rugosa) (Brisson et al., 2006).

Par contre, certaines espèces envahissantes peuvent être tolérées. Par exemple, l’île aux Grues, Québec, a également été envahie par la salicaire pourpre (Lythrum salicaria), mais des activités de reproduction du Râle jaune ont été observées dans des aires où cette espèce et d’autres espèces végétales envahissantes prédominent (Robert et al., 2000). La menace continue des espèces envahissantes qui pèse sur l'habitat du Râle jaune à l'île aux Grues reste limitée aux secteurs des hauts marais (voir la carte dans Dalpé-Charron, 2006, page 45). Par conséquent, les effets des espèces végétales envahissantes sur le Râle jaune peuvent être importants, mais ils peuvent varier à l’échelle locale et dépendre de l’espèce végétale envahissante.

Dangers liés aux infrastructures

Il est difficile d’obtenir des renseignements systématiques sur le taux de mortalité découlant des collisions avec les tours, les lignes électriques et les clôtures, mais les nombreux enregistrements de collisions accidentelles à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce laissent entendre qu’il pourrait s’agir d’une menace généralisée (Bosso, 1965; Seets et Bohlen, 1977; Goldade et al., 2002).

Activités agricoles

La fenaison et la récolte des cultures peuvent déranger ou tuer le Râle jaune adulte, détruire les nids ou exposer ces derniers à la déprédation (Alvo et Robert, 1999). Dans le sud des États-Unis, le Râle jaune adulte est souvent attiré vers les rizières à proximité de l’habitat apparemment convenable; toutefois, l’espèce peut connaître un taux de mortalité élevé dans ces champs en raison des activités de récolte. Il est clair que les oiseaux s’envolent souvent, ce qui entraîne des perturbations et les expose aux prédateurs (p. ex. Perkins, 2007).

Surpâturage de la végétation par les oies

Les milieux humides côtiers situés le long des côtes ouest de la baie d’Hudson et de la baie James ont été gravement dégradés à l’échelle locale au cours des deux dernières décennies en raison du surpâturage de la végétation par des populations croissantes d’Oies des neiges (Chen caerulescens) (Abraham et al., 2005; Jefferies et al., 2006). Le Râle jaune a disparu de plusieurs sites à la baie La Perouse depuis 1989 (Jehl, 2004) et de sections broutées du parc national Wapusk, depuis lesquelles les râles se sont possiblement déplacés vers des prés et des marais à carex non broutés situés plus loin à l’intérieur des terres (Rockwell et al., 2007). Ce surpâturage peut avoir contribué à un déclin de 52 % des mentions de Râle jaune à partir de la côte de la baie d’Hudson en Ontario au cours des deux dernières décennies, malgré le fait que les modifications apportées à la couverture du relevé (Tozer, 2007) ou d’autres facteurs (p. ex. taux de mortalité des oiseaux en hivernage, diminution de l’aire de répartition) soient des explications tout aussi plausibles.

5. Mesures déjà achevées ou en cours

Suivi et évaluation

  • Relevés et suivi des mouvements du Râle jaune effectués dans le sud du Québec en 1997 (Robert et Laporte, 1999).
  • Relevé effectué dans le sud-est de la baie James (Robert et al., 2004), en Alberta (Prescott et al., 2002), dans le sud-est et la région d’Interlake au Manitoba (R. Bazin, Service canadien de la faune d’Environnement Canada, données non publiées), et dans des sections du centre-est de la Saskatchewan (McMaster, 2007).
  • Atlas des oiseaux nicheurs terminés en Ontario (de 2000 à 2005) et en Alberta (de 2001 à 2005), et en cours de rédaction dans les Maritimes, au Manitoba, en Colombie-Britannique et au Québec.
  • De nombreux sites du Râle jaune dans le sud du Québec sont visités annuellement par des bénévoles par l’entremise du programme Suivi de l’occupation des stations de nidification des populations d’oiseaux en péril du Québec (SOS-POP).
  • Divers relevés du Râle jaune effectués dans une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) du marais Douglas au Manitoba (Cochrane Environmental Consultants Inc., 1998; Wilson, 2005) et dans des ZICO de la Gaspésie au Québec (Conservation de la nature Canada, 2006). Relevé effectué dans les parcs nationaux Wood Buffalo, Elk Island et Wapusk, et à proximité de ceux-ci (Rockwell et al., 2007).
  • Relevés des oiseaux de marais effectués le long de certaines sections du lieu historique national de la voie navigable Trent-Severn de 2006 à 2008.
  • Ébauche d’un protocole de relevé normalisé pour le Râle jaune achevée (Bazin et Baldwin, 2007).
  • Treize rapports d’évaluation environnementale effectués pour les projets de sables bitumineux (p. ex. Goldrup, 2008).
  • Des Programmes de surveillance des oiseaux des marais ont été élaborés et mis en œuvre de façon continue en Ontario, dans la vallée du fleuve Saint-Laurent au Québec et dans l’écozone des prairies en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba par Études d’Oiseaux Canada.
  • Des relevés du Râle jaune pendant la période de reproduction ont été effectués à différents endroits au sud et au sud-ouest de la côte de la baie James en Ontario, entre Hanna Bay et Attawapiskat (Baker et Peck, 2010).
  • Un relevé axé sur le Râle jaune a été effectué dans le parc national Elk Island en 2011, mais aucun individu n’a été repéré pendant le relevé (R. Chapman, comm. pers., 2011).

Conservation et gestion

  • Programme d’intendance, initié par Canards Illimités Canada et poursuivi par Conservation de la nature Canada (CNC), est en cours au Québec avec des agriculteurs locaux qui font la récolte de foin à l’île aux Grues (Marineau et al., 2002; Rivard, 2007). En juin 2012, CNC, région du Québec, a fait l'acquisition d'une propriété de trois hectares (H. Pelletier, comm. pers., 2013).
  • CNCprotège plusieurs propriétés privées dans la région de Gaspé qui comprend de l'habitat pour le Râle jaune, notamment 48 hectares du barachois de Malbaie et 39 hectares dans l'estuaire de la rivière Dartmouth (H. Pelletier, comm. pers., 2013).
  • Plusieurs marais importants pour le Râle jaune ont été désignés comme ZICO, y compris le marais Douglas au Manitoba et l’île aux Grues, la baie de Gaspé ainsi que le barachois de Malbaie au Québec (Tardif et al., 1999; Lindgren, 2001; Wilson, 2005).
  • Une évaluation environnementale portant sur les effets du canal de transfert de Fishing Lake, en Saskatchewan, sur la qualité de l’habitat des milieux humides pour le Râle jaune et d’autres oiseaux des milieux humides est en cours.
  • En Alberta, le comité de planification écologique pour le cours inférieur de l’Athabasca a inclus le Râle jaune parmi les espèces devant faire l’objet d’un suivi dans le cadre d’initiatives pour appuyer la gestion de la biodiversité dans la région de planification du cours inférieur de l’Athabasca, où les effets de l’exploitation des sables bitumineux sur l’environnement soulèvent des préoccupations importantes.

Recherche

  • Des activités de recherche et de suivi ont été menées le long du corridor du Saint-Laurent dans les années 1990 et à l’île aux Grues en 2007, et elles ont permis de fournir des données sur l’habitat de reproduction, l’alimentation, la répartition, l’abondance et les mouvements du Râle jaune (se reporter à toutes les références par M. Robert citées dans le présent document, y compris les références de Alvo et Robert [1999] et de Rivard [2007]).
  • Des recherches ont été effectuées sur les méthodes pour arrêter la succession de l’habitat du Râle jaune par les aulnes dans la Réserve nationale de faune du lac Saint-François (Brisson et al., 2006).

Sensibilisation et communication

  • Des panneaux et des brochures d’information ont été préparés et installés dans la zone importante pour la conservation des oiseaux du marais Douglas au Manitoba et le long de l’autoroute transcanadienne près de Douglas afin de renseigner les visiteurs sur le Râle jaune et le réseau de zones importantes pour la conservation des oiseaux.
  • Des panneaux d’interprétation ont été préparés et érigés dans la zone importante pour la conservation des oiseaux de l’île aux Grues au Québec afin de renseigner les visiteurs sur la grande population de Râle jaune qui s’y trouve (Tardif et al., 1999).
  • En 2005, CNC et des partenaires locaux du village de Barachois, au Québec, ont établi un centre d'information ornithologique qui a depuis été déménagé à Coin-du-Banc, plus près de l'habitat du Râle jaune (H. Pelletier, comm. pers., 2013). Ce centre, de même que la production de panneaux d'interprétation (2009) et d'un feuillet d'information (2011), ont aidé à sensibiliser le public à la présence de l'espèce et à la fragilité de son habitat en Gaspésie.
  • Des feuillets d’information sur les espèces en péril ont été publiés afin d’aider à identifier le Râle jaune et toutes les autres espèces considérées en péril, leur habitat typique et les menaces potentielles, ainsi que leur aire de répartition dans les Territoires du Nord-Ouest.

6. Objectif de gestion

L’objectif du présent plan de gestion est de stabiliser la quantité, la qualité et la répartition de l’habitat de reproduction, de mue et de halte migratoire du Râle jaune partout au Canada et de promouvoir la conservation et la gestion de l’habitat convenable dans les aires d’hivernage. L’atteinte de cet objectif devrait assurer la conservation du Râle jaune au Canada.

7. Stratégies générales et mesures de conservation

La présence et l’abondance du Râle jaune dans un site donné peuvent varier considérablement d’une année à l’autre, en raison de la préférence de l’espèce pour les milieux humides peu profonds et éphémères qui peuvent disparaître et réapparaître en fonction de diverses conditions hydrologiques. Néanmoins, il y a certains sites clés de reproduction, de mue et de halte migratoire où le Râle jaune est présent et abondant d’année en année, probablement en raison des conditions hydrologiques plus stables ou régulières dans ces milieux humides. En tenant compte de ces différents facteurs, il semble qu’une approche propre au site ainsi qu’une approche à l’échelle du paysage puissent être requises pour la conservation du Râle jaune. Dans cette optique, les progrès vers l’objectif de ce plan de gestion seront réalisés de 2011 jusqu’en 2016 grâce aux stratégies générales et aux mesures de conservation suivantes :

  1. Déterminer les sites clés de reproduction, de mue et de halte migratoire du Râle jaune et évaluer régulièrement la disponibilité de l’habitat et l’état de ces sites au Canada. Les sites clés sont ceux qui sont menacés, qui sont utilisés régulièrement sur une période de plusieurs années par le Râle jaune ou qui sont utilisés par un nombre relativement important de râles.
  2. Conserver l’habitat dans les sites clés de reproduction, de mue et de halte migratoire au Canada.
  3. Élaborer des pratiques de gestion pour l’habitat du Râle jaune et promouvoir leur intégration dans les initiatives existantes et futures de conservation et de gestion des milieux humides.
  4. Combler les lacunes importantes dans les connaissances, particulièrement celles se rapportant aux menaces principales et aux pratiques de gestion et de conservation efficaces.
  5. Élaborer et mettre en œuvre des outils de communication pour accroître la participation et la sensibilisation des secteurs public et privé à la conservation du Râle jaune.

7.1 Mise en œuvre

Les mesures précises nécessaires pour mettre en œuvre le présent plan de gestion ne seront probablement pas les mêmes dans toute l’aire de répartition de l’espèce et pourront dépendre de facteurs comme la fréquence et l’omniprésence des menaces, le régime foncier, les facteurs socioéconomiques et d’autres considérations. Les détails concernant les approches peuvent également varier; par exemple, les mesures précises nécessaires pour maintenir l’habitat dans les fens à carex boréaux à l’ouest peuvent être différentes de celles nécessaires dans les marais riverains à l’est. Les mesures présentées dans ce plan de gestion sont rédigées de façon à être applicables à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce. Les compétences et les parties intéressées responsables de la protection et du rétablissement du Râle jaune au Canada devraient préciser davantage ces mesures de mise en œuvre, dans la mesure du possible, afin de tenir compte des différences et des possibilités régionales. De plus, des mesures détaillées supplémentaires devront être envisagées au fur et à mesure que les connaissances se rapportant à cette espèce, à son habitat et aux pratiques de gestion s’amélioreront. Les mesures recommandées devant être prises entre 2011 et 2016 correspondent aux cinq stratégies générales et mesures de conservation mentionnées dans la section 7, et elles sont regroupées selon les catégories suivantes : suivi et évaluation; conservation de l’habitat; gestion; recherche; sensibilisation et communication. Les mesures de conservation sont résumées au tableau 4.

Suivi et évaluation

Des activités de suivi et d’évaluation sont nécessaires pour déterminer et maintenir les sites clés de reproduction, de mue et de halte migratoire. Elles sont également requises pour assurer la disponibilité à long terme d’une répartition suffisamment importante d’habitat en milieux humides convenable à l’échelle de grands paysages pour tenir compte de la perte temporaire d’habitat régional découlant de changements hydrologiques naturels et anthropiques et d’une perte permanente cumulative de milieux humides. Les activités principales nécessaires sont décrites au tableau 4. Le suivi du Râle jaune a notamment été inclus dans le plan de travail de 2011 pour la région de planification du cours inférieur de l’Athabasca afin d’acquérir une compréhension des effets possibles de l’exploitation des sables bitumineux sur cette espèce.

Conservation de l’habitat

Environ 10 % des milieux humides au Canada se trouvent dans des aires protégées. Par conséquent, la majorité des milieux humides se trouvent sur des terres publiques ou privées, où elles pourraient être exposées à différentes menaces se rapportant à l’utilisation des terres. Les mesures décrites au tableau 4 amélioreront la protection des sites clés de reproduction, de mue et de migration du Râle jaune dans des milieux humides au Canada.

Gestion

La mise en œuvre des mesures de gestion devrait être encouragée dans des sites de milieux humides précis ainsi qu’à l’échelle de grands paysages au sein de l’aire de répartition complète de l’espèce afin d’assurer un ensemble important d’habitat de qualité supérieure disponible dans toute l’aire de répartition de l’espèce au cours d’une année donnée. Cela devrait être accompli grâce à des méthodes permettant de maintenir ou d’améliorer la biodiversité générale dans ces sites, tout en maintenant ou en améliorant l’habitat du Râle jaune. Des mesures de gestion précises au profit du Râle jaune sont décrites au tableau 4.

Recherche

En raison de sa nature discrète et de ses habitudes nocturnes, de nombreux renseignements de base sur la biologie du Râle jaune qui sont essentiels pour sa conservation demeurent inconnus. Les mesures présentées au tableau 4 viseront principalement à combler les lacunes dans les renseignements prioritaires liés à la conservation de l’espèce au Canada et aux États-Unis.

Sensibilisation et communication

Le Râle jaune n’est pas une espèce bien connue et son habitat dans les milieux humides peu profonds a tendance à être négligé. Le fait de mieux faire connaître cet oiseau et ses exigences en matière d’habitat grâce aux mesures décrites au tableau 4 contribuera aux efforts de conservation.

Tableau 4. Calendrier de mise en œuvre
Stratégie générale
Mesure Priorité Menace abordée Échéancier
Repérer les sites clés du Râle jaune et évaluer l’habitat
1. Élaborer et maintenir une base de données nationale des sites clés de reproduction, de mue et de halte migratoire ainsi que des statuts de protection et de propriété. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives 2018
Repérer les sites clés du Râle jaune et évaluer l’habitat
2. Mettre au point un protocole de relevé normalisé à l’échelle nationale pour assurer le suivi de l’habitat et des populations qui convienne à différentes situations et paysages. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives 2014
Repérer les sites clés du Râle jaune et évaluer l’habitat
3. Effectuer des relevés réguliers dans l’aire de répartition de l’espèce et au-delà de celle-ci dans l’habitat convenable pour trouver de nouveaux sites clés. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives En cours
Conservation de l’habitat dans les sites clés
4. Aborder les besoins du Râle jaune dans tous les nouveaux plans de gestion (ou les plans mis à jour) des terres publiques au Canada (aires protégées, parcs et autres) qui soutiennent des populations importantes. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, surpâturage de la végétation par les oies, pollution agricole et industrielle, activités récréatives En cours
Conservation de l’habitat dans les sites clés
5. Tenir compte des besoins en matière d’habitat du Râle jaune dans les évaluations environnementales fédérales et provinciales et dans les activités de planification de projet avant de procéder au développement. Élevée Développement, modification de l’hydrologie, dangers liés aux infrastructures, pollution agricole et industrielle En cours
Conservation de l’habitat dans les sites clés
6. Améliorer ou rétablir, dans la mesure du possible, l’habitat dans les sites qui ont été dégradés par des activités humaines ou par des espèces envahissantes. Moyenne Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, pollution agricole et industrielle En cours
Conservation de l’habitat dans les sites clés
7. Établir des accords de conservation et d’intendance avec les gestionnaires de terres et les propriétaires fonciers aux sites importants pour le Râle jaune. Moyen Développement, modification de l'hydrologie, risques liés aux infrastructures, invasion d'espèces végétales, pollution agricole et industrielle En cours
Élaborer des pratiques de gestion et promouvoir leur utilisation
8. Élaborer des pratiques de gestion bénéfiques pour le Râle jaune et son habitat. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives 2018
Élaborer des pratiques de gestion et promouvoir leur utilisation
9. Tenir compte des besoins en matière d’habitat du Râle jaune dans les plans et les activités de gestion des milieux humides au moyen d’initiatives continues de conservation des milieux humides. Moyenne Modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales En cours
Élaborer des pratiques de gestion et promouvoir leur utilisation
10. Collaborer avec des organismes des États-Unis pour les questions concernant la conservation et la gestion de l’habitat d’hivernage. Élevée Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales En cours
Stratégie générale : Combler les lacunes importantes en ce qui a trait aux connaissances
11. Initier et encourager la recherche sur les menaces, la gestion de l’habitat et les pratiques de conservation au Canada et aux États-Unis, et collaborer avec d’autres à cette fin. Moyenne Développement, activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, surpâturage de la végétation par les oies, pollution agricole et industrielle, activités récréatives En cours
Stratégie générale : Combler les lacunes importantes en ce qui a trait aux connaissances
12. Établir les distances de recul et la tolérance de l’espèce par rapport aux perturbations liées aux activités industrielles et aux autres activités humaines pertinentes. Moyenne Développement, activités d’élevage de bétail, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles 2018
Développer et mettre en œuvre des outils de communication
13. Élaborer du matériel éducatif destiné à divers groupes cibles, y compris des groupes clés des Premières nations, pour promouvoir la conservation du Râle jaune et de son habitat. Faible Activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives 2018
Développer et mettre en œuvre des outils de communication
14. Développer et héberger une page Web pour diffuser de l’information sur le Râle jaune et permettre la signalisation d’observations. Faible Activités d’élevage de bétail, modification de l’hydrologie, invasion par des espèces végétales, dangers liés aux infrastructures, activités agricoles, pollution agricole et industrielle, activités récréatives 2018

8. Mesure des progrès

La réussite de la mise en œuvre de ce plan de gestion sera évaluée tous les cinq ans en fonction de l’indicateur de rendement suivant :

  • D’ici 2018, la quantité, la qualité et la répartition de l’habitat de reproduction, de mue et de migration du Râle jaune à l’échelle du Canada ont été stabilisées.
  • D’ici 2018, le Canada a fait la promotion de la conservation de l’habitat d’hivernage du Râle jaune aux États-Unis.

9. Références

Abraham, K.F., Jefferies, R.L., Rockwell, R.F. 2005. Goose-induced changes in vegetation and land cover between 1976 and 1997 in an arctic coastal marsh. Arctic, Antarctic, and Alpine Research 37:269-275.

Alvo, R., Robert, M. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur le Râle jaune Coturnicops noveboracensis au Canada. Ottawa (Ont.) : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

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10. Communications personnelles

  • Charlwood, V. – Région des Prairies et du Nord d’Environnement Canada, Yellowknife
  • Haig, S. – Oregon State University, Corvallis
  • Kinsey, S. – Prince George Naturalist’s Club, Prince George
  • Pelletier, H. – Conservation de la nature, Région du Québec, Québec
  • Robert, M. – Région du Québec d’Environnement Canada, Québec
  • Stewart, J. – Région de l’Atlantique d’Environnement Canada, Sackville
  • Chapman, R. – Agence Parcs Canada, parc national du Canada Elk Island, Fort Saskatchewan

Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en oeuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Dans l’ensemble, le présent plan de gestion devrait avoir un effet positif sur d’autres espèces des milieux humides, car il décourage la transformation des milieux humides en habitat où la biodiversité est faible, par exemple dans le cas de l’agriculture intensive. Le Râle jaune a besoin de milieux humides peu profonds avec de la végétation dense basse, ce qui s’oppose, dans une certaine mesure, aux besoins de nombreuses espèces des milieux humides pour des eaux plus profondes (hemimarais), c’est le cas par exemple de nombreuses espèces de sauvagine et du Petit Blongios (Ixobrychus exilis). Toutefois, ce plan de gestion encourage le maintien d’une diversité d’habitats en milieux humides, ce qui a un effet positif sur les fonctions générales des milieux humides et la biodiversité, et aide les espèces comme le Râle élégant (Rallus elegans), dont l’habitat est également compromis par des mesures de conservation plus strictement axées sur le maintien des conditions d’hemimarais. Plusieurs espèces dont la conservation suscite des préoccupations à l’échelle locale ou régionale ont pratiquement les mêmes besoins que le Râle jaune en matière d’habitat et vont, par conséquent, profiter directement des mesures du présent plan. Ces espèces comprennent le Hibou des marais (Asio otus), le Troglodyte à bec court (Cistothorus platensis), le Bruant de Nelson (Ammodramus nelsoni), le Bruant de Le Conte (Ammodramus leconteii), la platanthère blanchâtre de l’Est (Platanthera leucophaea) et l’hémileucin du ményanthe (Hemileuca sp.). Aucun effet négatif particulier n’a été observé sur d’autres espèces à la suite des mesures de conservation destinées au Râle jaune.

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