Programme de rétablissement du fouille-roche gris (Percina copelandi) au Canada [proposition] 2012


Fouille-roche gris

Fouille-roche gris

MPO. 2012. Programme de rétablissement du fouille-roche gris (Percina copelandi) au Canada [Proposition]. Série des programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. viii+ 82 pages (p.)

Pour obtenir des exemplaires du programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Courtoisie de George Coker

Also available in English under the title:
« Recovery Strategy for the Channel Darter (Percina copelandi) in Canada (Proposed) »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des Océans Canada, 2012. Tous droits réservés.
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Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministères fédéraux compétents sont chargés de la préparation des programmes de rétablissement pour les espèces classées « disparues du pays », « en voie de disparition » ou « menacées », et doivent produire des rapports sur les progrès réalisés dans un délai de cinq ans.

Le ministre des Pêches et des Océans est l’un des deux ministres compétents pour le rétablissement du fouille-roche gris. Étant donné la présence du fouille-roche gris dans la voie navigable Trent-Severn, le ministre de l’Environnement, qui est responsable de l’Agence Parcs Canada, est aussi un ministère compétent en vertu de la LEP. Pêches et Océans Canada a élaboré ce programme conformément à l’article 37 de la LEP en collaboration avec de nombreux particuliers, organismes et agences gouvernementales, y compris les gouvernements de l’Ontario et du Québec, l’Agence Parcs Canada, l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario et l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec (voir l’Annexe C pour la liste des membres de ces équipes).

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration des nombreuses parties qui participeront à la mise en œuvre des orientations formulées dans le présent programme. Pêches et Océans Canada ou toute autre compétence ne peut réaliser seul le programme. La population canadienne est invitée à appuyer et à mettre en œuvre ce programme dans l’intérêt du fouille-roche gris et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités et des organisations participantes. Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui fourniront de l’information sur les mesures de rétablissement que doivent prendre Pêches et Océans Canada et d’autres administrations ou organismes engagés dans la conservation de l’espèce.

Pêches et Océans Canada (MPO) aimerait remercier un certain nombre de personnes qui ont contribué, directement ou indirectement, à l’élaboration du présent programme de rétablissement : Amy Boyko (MPO – Région du Centre et de l’Arctique), Jacinthe Beauchamp (MPO – Région du Québec), Daniel Hardy (MPO – Région du Québec), l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario, l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec, Carolyn Bakelaar (MPO), qui a participé à la réalisation des cartes, Andréanne Demers (MPO) pour sa contribution à l’harmonisation des versions anglaise et française de ce document et Jean Dubé, qui a pris part à certains éléments de la recherche. Pêches et Océans Canada tient également à souligner la contribution d’Erling Holm, du Musée royal de l’Ontario, pour avoir offert son expertise dans un certain nombre d’études qui sont à la base du présent programme de rétablissement ainsi que l’implication du personnel du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO), soit Deb Jacobs, Scott M. Reid et Jennifer Bownlee, dans les versions antérieures à 2009 de ce programme de rétablissement.

Le fouille-roche gris est un petit poisson benthique dont l’aire de répartition est étendue, mais extrêmement fragmentée; elle va de l’ouest des Appalaches, et remonte vers le nord depuis la Louisiane à travers 15 États américains, jusqu’en Ontario et au Québec. En Ontario, le fouille-roche gris est présent près des rives du lac Érié ainsi que dans les tributaires du lac Sainte-Claire, dans la rivière des Outaouais et dans la baie de Quinte. Au Québec, l’espèce est présente dans le fleuve Saint-Laurent ainsi que dans les tributaires de quatre régions hydrographiques : Outaouais et Montréal; le sud-ouest du Saint-Laurent; le sud-est du Saint-Laurent ainsi que le nord-ouest du Saint-Laurent.

Le fouille-roche gris a été désigné en tant qu’espèce menacée au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et est inscrit à l’Annexe 1 dela Loi sur les espèces en péril, une loifédérale. Au Canada, cette espèce est menacée par la perte et la dégradation de son habitat (modifications de la rive, altération du régime d’écoulement des eaux, obstacles au libre passage, turbidité et envasement excessifs, apport excessif de nutriments, contaminants et substances chimiques toxiques) ainsi que par les espèces exotiques, les maladies et, possiblement, par les captures accidentelles par la pêche aux poissons-appâts. Au cours des dernières années, de nouvelles populations ont été découvertes en Ontario et au Québec, mais ces découvertes découlent vraisemblablement plus d’une augmentation de l’effort d’échantillonnage que d’une expansion de l’aire de répartition. Une population en Ontario et de nombreuses populations au Québec sont probablement disparues. Selon les derniers échantillonnages, les populations du lac Érié et du lac Sainte-Claire seraient en déclin.

L’objectif de rétablissement à long terme (> 20 ans) pour le fouille-roche gris est de maintenir les populations actuelles de l’Ontario et du Québec et de rétablir des populations autosuffisantes dans des habitats occupés historiquement par l’espèce, lorsque possible. À certains endroits, les changements permanents survenus dans la communauté de poissons à la suite de l’établissement d’espèces exotiques peuvent avoir une incidence sur le caractère réalisable du rétablissement de ces populations de fouille-roche gris.

Les objectifs en matière de population et de répartition pour le fouille-roche gris au Canada sont d’assurer la survie de populations autosuffisantes aux dix emplacements suivants :

L’Équipe de rétablissement a identifié diverses approches de rétablissement permettant d’atteindre les objectifs établis. Ces approches ont été classées en cinq catégories de stratégie générale : 1) Recherche; 2) Suivi; 3) Gestion et coordination; 4) Pprotection, restauration et intendance; 5) Communication et sensibilisation du public. Certaines activités de rétablissement qui pourraient être mises en œuvre dans le cadre de ce programme de rétablissement, incluent notamment des recherches supplémentaires en lien avec les besoins en habitat et le cycle biologique, des relevés aux sites historiques ou potentiels, des évaluations des besoins de l’espèce en lien avec le débit d’eau afin de déterminer les impacts de la gestion de l’eau sur l’espèce, la restauration des habitats connus ainsi qu’une meilleure communication avec les utilisateurs de la ressource afin de les sensibiliser aux habitats utilisés par le fouille-roche gris.

En utilisant la meilleure information accessible, l’habitat essentiel de l’espèce a été désigné à ce jour, dans les secteurs suivants en Ontario et au Québec :

Le présent programme de rétablissement, qui aborde les besoins du fouille-roche gris dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne, a aussi pour objectif de faciliter la collaboration et la coordination des efforts de rétablissement entre les entités responsables de cette espèce. Un plan de rétablissement du fouille-roche gris québécois a été élaboré en 2001 (présentement mis à jour), et de nombreuses approches visant le rétablissement de cette espèce sont présentement en cours. Plusieurs programmes de rétablissement écosystémique sont en vigueur ou en cours d’élaboration. Ils incluent une partie de l’aire de répartition des populations de fouille-roche gris du sud-ouest de l’Ontario et pourront favoriser le rétablissement de l’espèce dans ces régions.

Un ou plusieurs plans d’action seront produits en lien avec ce programme de rétablissement dans les cinq années qui suivront la publication de la version finale de ce programme de rétablissement au registre public.

Le rétablissement du fouille-roche gris est réalisable tant sur le plan biologique que technique étant donné le respect des critères suivants.

  1. Des individus capables de reproduction sont-ils actuellement disponibles pour améliorer le taux de croissance de la population ou son abondance?

    Oui. Phelps et Francis (2002) ont signalé la présence du fouille-roche gris à 55 sites répartis dans 23 plans d’eau. Depuis, l’espèce a été observée dans au moins un autre plan d’eau. Même si la fraie nécessite des conditions d’habitat particulières, la présence continue de l’espèce à ces sites indique qu’il y a eu reproduction au cours des dernières années. Des fouille-roches gris mâles et femelles aptes à se reproduire ont été observés dans la rivière Moira en mai 2001 (Reid et autres (et al.) 2005), dans la rivière Trent en juin 2003 (Reid 2004) et dans la rivière Gatineau entre mai et juin 1999 (Comtois et al. 2004), en juillet 2003 (J. Boucher, Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec [MRNFQ], comm. pers. 2009) et en juillet 2004 (Lemieux et al. 2005).
  2. Y a-t-il suffisamment d’habitats convenables pour soutenir l’espèce ou, de nouveaux habitats pourraient-ils devenir disponibles par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat?

    Oui. Il existe suffisamment d’habitat approprié pour le fouille-roche gris à de multiples endroits (par exemple (p. ex.), dans la rivière Trent). En outre, la présence d’un habitat apparemment approprié, mais inhabité a été relevée, dans la région de la baie de Quinte (Reid et al. 2005). L’amélioration de la gestion des niveaux d’eau et de la qualité de l’eau (p. ex., par des activités d’intendance et des pratiques de gestion exemplaires [PGE] ainsi que par l’entremise des comités de bassins versants) pourrait améliorer l’habitat et en accroître la superficie disponible.
  3. Les menaces importantes auxquelles l’espèce ou son habitat font face peuvent-elles être évitées ou atténuées par des approches de rétablissement?

    Oui. De nombreuses menaces importantes pesant sur l’habitat du fouille-roche gris, comme les barrages et l’accroissement de la sédimentation et de la turbidité, peuvent être visées par des approches de rétablissement. L’intendance, la mise en œuvre de PGE, la constitution de comités de bassins versants et l’amélioration de la gestion du niveau de l’eau peuvent atténuer ces menaces.
  4. Les techniques de rétablissement requises existent-elles et sont-elles efficaces?

    Oui. Il existe de nombreuses techniques pouvant être utilisées pour améliorer la qualité de l’eau dans les lacs et les cours d’eau (rivières et ruisseaux). Des activités d’intendance dans les bassins versants ont été mises en place dans certaines régions de l’Ontario et du Québec.

    La réintroduction peut être réalisable en ayant recours à l’élevage en captivité ou à des transferts d’adultes. Bien qu’il n’y ait pas d’étude publiée sur l’élevage du fouille-roche gris, l’espèce s’est reproduite avec succès en captivité (Shute et al. 2000). En outre, l’élevage en captivité et le transfert d’individus sont des techniques qui ont été utilisées dans le sud-est des États-Unis pour le rétablissement d’autres espèces de percidés en voie de disparition (Shute et al. 2005). Par exemple, des populations d’espèces en péril telles que le poisson-escargot (Percina tanasi) et le dard frangé (Etheostoma crossopterum) ont été établies grâce à des transferts d’adultes (Etnier et Starnes 1993; Poly 2003).

Date d’évaluation : Mai 2002

Nom commun (population): Fouille-roche gris

Nom scientifique : Percina copelandi

Statut selon le COSEPAC : Espèce menacée

Justification de la désignation selon le COSEPAC : Cette espèce existe en petit nombre où elle se trouve, et son habitat est touché par l’envasement et les fluctuations de la température de l’eau.

Présence au Canada : Ontario, Québec

Historique du statut selon le COSEPAC :Espèce désignée comme menacée en avril 1993. Situation réexaminée et confirmée en mai 2002.

Note : Le résumé sur la situation présentée ci-dessus est tiré intégralement du site Internet du COSEPAC. L’Équipe de rétablissement croit qu’il y a une erreur typographique et que la justification de la désignation devrait référer à la fluctuation des niveaux d’eau. La mise à jour de l’évaluation et du rapport de situation du COSEPAC rédigé par Phelps et Francis (2002) fait aussi mention des impacts sur l’habitat des changements de la température de l’eau et de débit.

Selon le classement mondial, le fouille-roche gris (Percina copelandi, Jordan 1877) est une espèce apparemment non à risque (G4), mais sa répartition est extrêmement localisée et éparse (Kuehne et Barbour 1983). Des déclins ont été observés dans la partie supérieure du réseau de la rivière Ohio (Indiana, Ohio, Pennsylvanie), dans les eaux du lac Érié de l’Ohio et dans le réseau de la rivière Tennessee, au Kentucky (Goodchild 1994). Les populations semblent stables dans la rivière Licking, au Kentucky, et dans le bassin versant de la rivière Arkansas, en Oklahoma et en Arkansas (Kuehne et Barbour 1983; Goodchild 1994). Le fouille-roche gris est classé en tant qu’espèce en péril (S1, S2 ou S3) dans 11 des 15 États américains où il est recensé ainsi qu’en Ontario et au Québec (tableau 1) (NatureServe 2012).

Au Canada, le fouille-roche gris est classé vulnérable (N3) à l’échelle nationale, mais est classé en péril (S2) en Ontario et en péril/vulnérable (S2S3) au Québec (NatureServe 2012). Il a été évalué en tant qu’espèce menacée en 1993 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), désignation qui a été confirmée de nouveau en 2002 (COSEPAC 2002). Du côté fédéral, l’espèce est inscrite à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril(LEP). Du côté provincial, elle est classée comme menacée en Ontario en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de cette province (MRNO 2009). Au Québec, le fouille-roche gris est classé vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, et ce, depuis mars 2005.

Phelps et Francis (2002) ont estimé que la zone d’occurrence du fouille-roche gris au Canada était de l’ordre de 80 000 km², soit 16 % de la zone d’occurrence mondiale de l’espèce. Phelps et Francis (2002) ont estimé que la zone actuelle d’occupation, c’est-à-dire la zone réellement occupée par le fouille-roche gris, était de 300 km².

Bien qu’il n’y ait pas d’estimation de l’abondance mondiale ou canadienne, la population canadienne peut représenter environ 5 % de la population mondiale de fouille-roche gris (A. Dextrase ministère des Richesses naturelles de l’Ontario [MRNO], comm. pers. 2006).

Table 1. Rang de conservationNote de bas de page a aux échelles mondiale, nationale et subnationale du fouille-roche gris (NatureServe 2012).
Échelle Rang de conservation
Mondiale (G) G4 (24 septembre 1996)
Nationale (N)
Canada
N3
Nationale (N)
États-Unis
N4
Subnationale (S)
Canada
Ontario (S2), Québec (S2S3)
Subnationale (S)
États-Unis
Arkansas (S4), Indiana (S2), Kansas (S3), Kentucky (S4), Louisiane (S1S2), Michigan (S1S2), Missouri (S3), New York (S2), Ohio (S2), Oklahoma (S4), Pennsylvanie (S4), Tennessee (S2S3), Vermont (S1), Virginie (S2), Virginie occidentale (S2S3)

La description suivante a été adaptée de Trautman (1981), Starnes et al. (1977) et Scott et Crossman (1998), à moins d’indication contraire. Le fouille-roche gris (figure 1) est un petit poisson mince au corps allongé. Selon Goodchild (1994), sa longueur totale (LT) varie de 34 à 61 millimètres (mm) pour les spécimens canadiens, bien que certains individus atteignant une LT de 72 mm aient été capturés (Reid 2004). Ce poisson est de couleur sable ou olive pâle, avec des mouchetures brunes sur le dos et des marques en forme de croix dispersées sur sa face dorsale. Une série de taches brunes oblongues ou rondes souvent réunies par une mince ligne est présente sur les flancs. Une tache ou une ligne plus sombre peut être présente sous l’œil, se prolongeant vers le museau; les nageoires sont translucides ou légèrement tachetées, et la face ventrale du corps est blanchâtre. Les mâles reproducteurs peuvent être légèrement plus foncés (Goodchild 1994).

Le fouille-roche gris ressemble au raseux-de-terre noir (Etheostoma nigrum), au raseux-de-terre gris (E. olmstedi) et au dard de rivière (P. shumardi) (Goodchild 1994), espèces dont l’aire de répartition chevauche celle du fouille-roche gris. Une clé d’identification permettant de distinguer le fouille-roche gris des autres espèces de percidés a été élaborée par Massé et Bilodeau (2003). Cependant, l’identification des juvéniles demeure problématique. Voir Phelps et Francis (2002) pour des renseignements détaillés sur la distinction entre le fouille-roche gris et d’autres espèces similaires.

Figure 1. Fouille-roche gris (Percina copelandi)
© Ellen Edmonson (NYSDEC)

Figure 1. Fouille-roche gris (Percina copelandi) © Ellen Edmonson (NYSDEC) (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 1

Le fouille-roche gris a une aire de répartition étendue mais extrêmement fragmentée dans le centre de l’Amérique du Nord (figure 2); il est présent à l’ouest des Appalaches, dans le bassin versant du Mississippi (rivières Tennessee, Ohio et Arkansas) et dans le bassin sud des Grands Lacs (bassins versants du lac Huron, du lac Sainte-Claire, du lac Érié et du lac Ontario ainsi que du fleuve Saint-Laurent) (Goodchild 1994). Il est présent dans 15 États américains, à savoir l’Arkansas, l’Indiana, le Kansas, le Kentucky, la Louisiane, le Michigan, le Missouri, l’État de New York, l’Ohio, l’Oklahoma, la Pennsylvanie, le Tennessee, le Vermont, la Virginie et la Virginie occidentale. À la limite nord de son aire de répartition, le fouille-roche gris est observé en Ontario et au Québec (NatureServe 2012). L’aire de répartition de l’espèce était probablement plus vaste avant l’ère glaciaire, comme semble le démontrer la découverte, dans le Dakota du Sud, de fossiles qui appartiendraient à l’espèce (Stauffer et al. 1982; Cavender1986; tous deux cités dans Goodchild 1994).

Figure 2. Aire de répartition mondiale du fouille-roche gris (adaptée de Page et Burr 1991).

Figure 2. Aire de répartition mondiale du fouille-roche gris (adaptée de Page et Burr 1991). (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 2

Des populations fragmentées sont présentes en Ontario et au Québec (figure 3). Goodchild (1994) laisse sous-entendre que le fouille-roche gris a toujours été rare au Canada du fait qu’il s’agit de la limite nord de son aire de répartition.

Ontario

En Ontario (figures 4 et figure5), le fouille-roche gris est présent dans la partie inférieure des Grands Lacs. Des spécimens de l’espèce ont été capturés dans la rivière Detroit, le lac Sainte-Claire, la rivière Sainte-Claire, le lac Érié et plusieurs tributaires du lac Ontario, y compris la rivière Trent, la rivière Moira et deux de ses tributaires (rivières Skootamatta et Black) ainsi que la rivière Salmon. Il a aussi été localisé dans le ruisseau Little Rideau (tributaire de la rivière des Ouatouais), dans l’est de la province (Goodchild 1994; Phelps et Francis 2002).

Québec

Au Québec, l’espèce est à la limite nord de son aire de répartition mondiale. Sa répartition est fragmentée et les populations sont localisées dans les tributaires du Haut-Saint-Laurent (Lapointe 1997; Scott et Crossman 1998) (figure 6). Dans le fleuve Saint-Laurent, des spécimens ont été capturés dans le lac Saint-Louis ainsi que dans le lac Saint-Pierre et son archipel (N. La Violette, données non publiées). L’espèce est aussi présente dans les tributaires de quatre régions hydrographiques : Outaouais et Montréal, sud-ouest du Saint-Laurent, sud-est du Saint-Laurent et nord-ouest du Saint-Laurent (figure 6). Depuis la parution de la mise à jour du rapport de situation du COSEPAC de 2002 (Phelps et Francis 2002), d’autres relevés récents ont permis de nouvelles observations de l’espèce. Voir les Annexes D et E pour plus de détails.

Figure 3. Aire de répartition du fouille-roche gris au Canada

Figure 3. Aire de répartition du fouille-roche gris au Canada. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 3

Figure 4. Aire de répartition du fouille-roche gris dans le sud-ouest de l’Ontario.

Figure 4. Aire de répartition du fouille-roche gris dans le sud-ouest de l’Ontario. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure

Figure 5. Aire de répartition du fouille-roche gris dans l’est de l’Ontario.

Figure 5. Aire de répartition du fouille-roche gris dans l’est de l’Ontario. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure

Figure 6. Aire de répartition du fouille-roche gris au Québec.

Figure 6. Aire de répartition du fouille-roche gris au Québec. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure

Phelps et Francis (2002) indiquent que des populations de fouille-roche gris ont été échantillonnées dans 55 emplacements répartis dans 23 plans. L’espèce serait toutefois disparue de sept sites historiques, un en Ontario et six au Québec (Phelps et Francis 2002) (maintenant cinq depuis la capture récente de fouille-roche gris dans la rivière du Sud, population qui avait été reconnue disparue). Les nouveaux sites découverts sont vraisemblablement le résultat d’une augmentation de l’effort d’échantillonnage par le MRNO, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNFQ) et les autres partenaires (voir Annexes E et F) plutôt que d’une expansion de l’aire de répartition. Mis à part le déclin rapporté à un certain nombre d’emplacements historiques en Ontario et au Québec (Phelps et Francis 2002), aucune information sur l’abondance des populations n’est disponible. Il semblerait que la perte de certaines populations canadiennes soit probablement associée à un déclin parallèle de l’abondance.

Ontario

En Ontario, un déclin semble se produire dans le lac Érié et dans le lac Sainte-Claire. Le fouille-roche gris a été observé à un seul des six emplacements historiques (bord du rivage du Parc national de la Pointe-Pelée), le long de la rive nord du lac Érié, au cours d’une campagne d’échantillonnage intensive menée au printemps et à l’automne en 2005 et 2006 (Reid et Mandrak 2008). Cela indique qu’un déclin de plus grande envergure s’est produit au Canada que celui signalé en 2002 dans l’évaluation du COSEPAC (Reid et Mandrak 2008). Cependant, un spécimen a été capturé dans le lac Érié, à une profondeur de 10,8 m, par le MRNO dans le cadre d’un relevé au chalut de fond en 2010, ce qui semble indiquer que l’espèce peut être présente à de plus grandes profondeurs (Bouvier et Mandrak 2010).

L’observation la plus récente de l’espèce dans le bassin du lac Érié a eu lieu dans la rivière Detroit, en 2009, alors qu’un spécimen a été capturé à l’endroit où la rivière se connecte au lac Sainte-Claire. Cette nouvelle observation s’est produite assez loin des endroits où l’espèce avait été observée auparavant dans la rivière, soit à proximité de l’endroit où celle-ci se jette dans le lac Érié (Bouvier et Mandrak 2010).

Les observations les plus récentes du fouille-roche gris dans le lac Sainte-Claire remontent à 1996, alors que 65 individus avaient été capturés près de l’île Walpole (Bouvier et Mandrak 2010). En 2005, le MRNO a mené des relevés à des sites historiques le long de la rive sud du lac Sainte-Claire, mais aucun fouille-roche gris n’y a été observé. Des relevés récents au chalut (Thomas et Haas 2004) et à la senne par le MRNO en 2005 (M. Belore, MRNO, comm. pers. 2006) effectués le long de la rive sud du lac Sainte-Claire n’ont pas permis de capturer l’espèce.

Les dernières campagnes d’échantillonnage (2001 et 2003) menées à des sites historiques de la rivière Moira (y compris à deux de ses tributaires, à savoir les rivières Black et Skootamatta) ont confirmé la persistance de ces populations (Reid 2004; Reid et al. 2005). Deux occurrences du fouille-roche gris (1989 et 2004) ont été rapportées pour le ruisseau Little Rideau, près de l’endroit où il se jette dans la rivière des Outaouais (Dextrase et Reid 2004). Cependant, compte tenu de la proximité de ces observations avec la rivière des Outaouais, il faudra procéder à d’autres échantillonnages à cet endroit pour déterminer s’il s’agit d’une population résidente du ruisseau Little Rideau ou de la rivière des Outaouais.

Un échantillonnage ciblé mené dans la partie inférieure de la rivière Trent de 2003 à 2008 a permis de détecter 831 fouille-roches gris (Reid 2005; Coker et Portt 2009), tandis que l’échantillonnage réalisé en 2003 a permis la détection du fouille-roche gris pour la première fois dans la rivière Salmon (Reid et al. 2005). L’espèce est considérée comme disparue d’un ruisseau sans nom qui se déverse dans la rivière Moira (Phelps et Francis 2002). Dans la rivière South Nation, des sites où des observations non confirmées de fouille-roche gris ont été réalisées par le MRNO dans les années 1970 ont été rééchantilonnés; aucune capture n’a été rapportée lors de ce rééchantillonnage effectué en mai 2005 (A. Dextrase et S. Reid, MRNO, comm. pers. 2009).

Québec

L’état des populations de fouille-roche gris au Québec n’est pas bien connu, peu d’études ayant été réalisées à cet effet. Le peu de données disponibles sur l’abondance laisse toutefois présumer que l’espèce a subi une diminution de ses effectifs (Lapointe 1997; Équipe de rétablissement du fouille-roche gris 2001; Phelps et Francis 2002; MPO 2010). Le fouille-roche gris semble disparu des rivières Chicot, Niger, aux Bleuets et Maskinongé et du secteur de Port Saint-François dans le fleuve Saint-Laurent (Phelps et Francis 2002), ainsi que du lac Saint-Louis et du tronçon Bécancour-Batiscan dans le fleuve Saint-Laurent (données du Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent [RSI]). L’espèce avait également été présumée disparue de la rivière du Sud (Phelps et Francis 2002), jusqu’à ce que deux spécimens soient détectés en 2005 (P-Y Collin, MRNFQ, comm. pers. 2005). Plusieurs secteurs où l’espèce a été observée n’ont pas été échantillonnés récemment; par conséquent, il demeure impossible de déterminer si l’espèce est toujours présente à ces endroits.

Depuis la préparation du rapport de situation du COSEPAC en 2002 (Phelps et Francis 2002), des fouille-roches gris ont été capturés dans plusieurs cours d’eau (rivières et ruisseaux) et, dans certains cas, en grand nombre (p. ex., 137 et 125 spécimens dans les rivières Gatineau et Richelieu respectivement, en 2003 [Boucher et al. 2009]; 58 spécimens dans des tributaires de la rivière des Outaouais, en aval de Gatineau, en 2006 [Pariseau et Fournier 2007]). Cependant, la plupart des relevés visant le fouille-roche gris avaient pour but de vérifier l’occurrence de l’espèce et non sa densité. Lorsqu’un individu ou plus étaient observés, l’échantillonnage était arrêté afin de limiter l’impact sur l’espèce et son habitat (S. Garceau, MRNFQ, comm. pers. 2009). Ainsi, ces relevés ont permis de démontrer que plusieurs régions du Québec semblaient soutenir d’importantes populations de fouille-roche gris, comme les rapides de Chambly sur la rivière Richelieu, les rapides Farmer de la rivière Gatineau et le ruisseau de Pointe-au-Chêne et la rivière Kinonge, deux tributaires de la rivière des Outaouais. La grande section de la rivière des Outaouais entre Fasset et Grenville (c'est-à-dire (c.-à-d.) de grandes plages de gravier et de sable battues par les vagues) et la rivière Saint-François présentent également un potentiel intéressant.

La situation des populations de fouille-roche gris au Canada a été évaluée par Bouvier et Mandrak (2010) pour l’Ontario et Boucher et Garceau (2010) pour le Québec. Les populations ont été classées en fonction de l’abondance et des trajectoires (MPO 2010) (tableau 2). L’abondance et les trajectoires des populations ont par la suite été combinées afin de déterminer l’état de la population. Un niveau de certitude a également été attribué à l’état de la population, lequel reflète le niveau de certitude le plus bas associé à l’abondance ou la trajectoire des populations. Voir Bouvier et Mandrak (2010) et Boucher et Garceau (2010) pour plus de détails sur la méthodologie.

Tableau 2. État des populations de fouille-roche gris au Canada et certitude connexe. Certitude : 1 = analyse quantitative; 2 = prise par unité d’effort (PUE) ou échantillonnage normalisé; 3 = opinion d’expert. Tableau adapté de MPO (2010).
Province Bassin versant/régions PopulationsNote de bas de page a.1 État de la population Certitude
Ontario Bassin versant de la baie de Quinte Système de la Moira : rivières Moira, Skootamatta et Black Passable 2
Ontario Bassin versant de la baie de Quinte Rivière Salmon Passable 2
Ontario Bassin versant de la baie de Quinte Rivière Trent Passable 2
Ontario Bassin versant du lac Érié Rivière Detroit Inconnu 3
Ontario Bassin versant du lac Érié Bassin ouest : île Pelée, Pointe-Pelée, plage Holiday Mauvais 2
Ontario Bassin versant du lac Érié Bassin centre/est : Port Dover, Port Burwell, baie Rondeau Disparu 2
Ontario Bassin versant du lac Sainte-Claire Lac Sainte-Claire Mauvais 2
Ontario Bassin versant de la rivière des Outaouais Ruisseau Little Rideau Inconnu 2
Québec Région hydrographique de l’Outaouais et Montréal Rivière des Outaouais Bon 2
Québec Région hydrographique du sud-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Richelieu Bon 2
Québec Région hydrographique du sud-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Châteauguay Mauvais 2
Québec Région hydrographique du sud-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Yamaska Mauvais 3
Québec Région hydrographique du sud-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Saint-Francois Bon 2
Québec Région hydrographique du sud-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Nicolet Inconnu 3
Québec Région hydrographique du nord-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière L’Assomption Passable 2
Québec Région hydrographique du nord-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Bayonne Passable 2
Québec Région hydrographique du nord-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Batiscan Inconnu 3
Québec Région hydrographique du nord-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Jacques-Cartier Inconnu 3
Québec Région hydrographique du nord-ouest du fleuve Saint-Laurent Rivière Sainte-Anne Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière Bécancour Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière du Sud Mauvais 2
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière du Chêne Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière aux Ormes Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière Henri Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière Gentilly Inconnu 3
Québec Région hydrographique du sud-est du fleuve Saint-Laurent Rivière aux Orignaux Inconnu 3
De la fraie à l’éclosion

Au printemps et au début de l’été, le fouille-roche gris se déplace sur de courtes distances pour frayer dans des zones de rapides ou de hauts-fonds où le débit est modéré et où le lit du cours d’eau est constitué de matériel grossier et propre (Winn 1953; Reid 2004; Lemieux et al. 2005; Garceau et al. 2007; Boucher et al. 2009). Winn (1958) indique que la fraie, dans un lac intérieur du Michigan, se produit sur des hauts-fonds graveleux, après quoi le fouille-roche gris migre vers des eaux plus profondes. Des débits d’eau allant de modérés à rapides pourraient être essentiels à la réussite de la fraie. Par exemple, dans la rivière Trent, une vélocité (c.-à-d. vitesse du courant) moyenne de l’eau au milieu de la colonne d’eau de 46 centimètres par seconde (cm/s) (Reid 2004) a été mesurée pendant la période où des individus en état de fraie ont été capturés alors que dans la rivière Richelieu, la vélocité de l’eau variait de 24 à 60 cm/s (Lemieux et al. 2005). Les fouille-roches gris mâles établissent des territoires de reproduction autour d’une roche située dans le courant qu’ils défendent ensuite. Les femelles circulent entre les territoires, fraient avec plusieurs mâles et pondent de 4 à 10 œufs dans chaque nid; de 350 à 700 œufs sont pondus en tout. Les températures de l’eau mesurées pendant la fraie variaient de 14,5 à 25 °C (Winn 1953; Comtois et al.2004; Reid 2004; Lemieux et al. 2005). Aucune attention parentale n’est donnée aux œufs et aux larves. Peu d’informations sur la durée de génération de cette espèce sont disponibles, mais des œufs ont été recueillis chez des femelles de 1 à 2 ans (Page 1983).

Stade embryonnaire (sac vitellin)

Des larves ayant leur sac vitellin ont été recueillies à une profondeur de 12 m dans le lac Érié, près de Pointe Abino (Fish 1932; cité dans Simon et Wallus 2006). Au Québec, des œufs et des larves ont été recueillis à des profondeurs allant de 30 à 40 cm sur des substrats de cailloux, de gravier et de sable (Lemieux et al. 2005). Les besoins en matière d’habitat du fouille-roche gris à l’état embryonnaire ne sont pas davantage connus.

Jeunes de l’année

Les jeunes de l’année préfèreraient les zones où se trouvent du gravier et du sable et des profondeurs d’eau allant de 0 à 5 m (Lane et al.1996). Des juvéniles ont été observés dans des chenaux secondaires, dans des fosses et autres zones où le débit était lent, et certains individus ont été capturés en bordure de grands cours d’eau (Winn 1953). Les besoins spécifiques des fouille-roches gris de l’année en matière d’habitat sont également peu connus.

Adultes

Le fouille-roche gris est une espèce benthique d’eau chaude qui, au Canada, est observée dans trois grands types d’habitats : 1) plages de gravier et de sable grossier du lac Érié (Reid et Mandrak 2008); 2) hauts-fonds de gravier et de cailloux et zones de rapides des grands cours d’eau (Reid 2005; Lemieux et al. 2005; Boucher et al.2009); 3) zones de rapides et fosses des cours d’eau de taille petite à moyenne (p. ex., Corporation de l’aménagement de la rivière L’Assomption (CARA) 2002; Reid et al. 2005; Garceau et al. 2007). Au Québec, l’espèce est observée principalement dans des rivières ou de petits cours d’eau dont les rives ne sont pas perturbées, le long de zones forestières ou agricoles où la qualité de l’eau est bonne (Lapointe 1997; Garceau et al. 2007). Les courants sont de faibles à modérés, les profondeurs d’eau habituellement inférieures à 60 cm et les substrats composés de cailloux ainsi que d’autres types de matériaux (Desrochers et al.1996; CARA 2002; Lemieux et al. 2005; Boucher 2006; Garceau et al. 2007; Boucher et al. 2009).

Pendant l’été, le fouille-roche gris continue d’être associé aux habitats composés de zones de rapides ou de hauts-fonds (Stauffer et al. 1996; Reid 2004) et ceux adjacents aux fosses dont le fond est couvert de sable (Reid 2005). À la fin de l’automne, peu d’individus sont encore présents dans les zones de rapides et de hauts-fonds; l’hivernage a lieu dans des fosses où le courant est faible (Branson 1967; Etnier et Starnes 1993). Les besoins en matière d’habitat des populations lacustres ne sont pas aussi bien documentés que ceux des populations lotiques (vivant dans les cours d’eau). Le long de la rive nord du lac Érié, des fouille-roches gris ont été capturés sur des plages de gravier et de sable grossier fortement soumises à l’action des vagues (Scott 1955; Reid et Mandrak 2008).

Le fouille-roche gris est une espèce intolérante à la pollution. Une bonne qualité d’eau, particulièrement de faibles niveaux de turbidité, est importante pour cette espèce (Lapointe 1997). Le fouille-roche gris est sensible aux niveaux de sédimentation élevés (Goodchild 1994); il est peu fréquent de le trouver dans les zones où les substrats sont dominés par le limon ou l’argile.

Le fouille-roche gris a des exigences spécifiques en matière d’habitat, notamment en lien avec la température de l’eau, le débit et le substrat, qui doivent être comblées pour assurer le succès de la fraie. Les températures de l’eau mesurées pendant la fraie variaient de 14,5 à 25 °C (Winn 1953; Comtois et al. 2004; Reid 2004; Lemieux et al. 2005). Les réductions subites du débit d’eau pendant la fraie peuvent provoquer l’arrêt des activités de reproduction ainsi que l’abandon temporaire de l’aire de fraie (Winn 1953). Le substrat typique des sites de fraie est habituellement composé de matériaux grossiers et propres. Le dépôt de sédiments fins sur des habitats de fraie empêcherait l’utilisation de tels habitats (Winn 1953). Goodchild (1994) a émis l’hypothèse que les conditions nécessaires à la présence d’un habitat de fraie optimal peuvent n’être réunies qu’à certains moments, ce qui risquerait d’entraîner une variation du succès de la reproduction et des changements dans l’abondance d’une année à l’autre. En outre, le comportement de fraie communautaire du fouille-roche gris peut limiter le nombre d’œufs déposés par les femelles (Goodchild 1994). Chaque femelle doit en effet frayer de façon répétitive avec de nombreux mâles pour pondre tous ses œufs, situation qui peut ne pas toujours être possible (Goodchild 1994).

Le fouille-roche gris est un petit poisson ayant une capacité de dispersion limitée qui est distribué en populations discontinues. Par conséquent, « l’effet de secours » (c.-à-d. la capacité d’une population voisine d’enrayer le déclin d’une autre population grâce à la migration) est faible; les sites où les populations sont disparues ont peu de possibilité d'être recolonisés par des mouvements démographiques naturels. La capacité de dispersion est cependant plus élevée lorsque considérée sur plus d’une génération.

Selon Goodchild (1994), le fouille-roche gris pourrait être limité par la compétition avec le raseux-de-terre noir et le fouille-roche zébré (P. caprodes) pour les sites de fraie. La compétition avec le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) dans les secteurs où les aires de répartition de ces deux espèces se chevauchent est également possible (Janssen et Jude 2001).

Les menaces pesant sur les populations de fouille-roche gris ont été évaluées en Ontario par Bouvier et Mandrak (2010) et au Québec par Boucher et Garceau (2010). Les menaces connues et présumées ont été classées en fonction de la probabilité qu’elles surviennent et de l’impact qu’elles peuvent avoir sur chaque population (tableaux 3a et 3b) (MPO 2010). La probabilité et l’impact de ces menaces ont été ensuite combinés pour produire un statut général pour chacune des menaces. Un degré de certitude a également été attribué au statut général de menace, lequel reflète le degré de certitude le moins élevé pour la probabilité ou l’impact de chaque menace. Voir Bouvier et Mandrak (2010) et Boucher et Garceau (2010) pour plus de détails. D’autres renseignements sont fournis dans les descriptions des menaces qui suivent.

Tableau 3a. État et certitude des menaces, par population et par bassin versant, pour le fouille-roche gris en Ontario.
Menaces Bassin versant du lac Érié : Rivière Detroit Bassin versant du lac Érié : Basin ouest Bassin versant du lac Érié : Bassin du centre/de l’est Bassin versant du lac Sainte-Claire : Système du lac Sainte-Claire Bassin versant de la baie de Quinte : Système de la rivière Moira Bassin versant de la baie de Quinte : Rivière Salmon Bassin versant de la baie de Quinte : Rivière Trent Bassin versant de la rivière des Outaouais : Ruisseau Little Rideau
Modifications de la rive Modéré (3) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Inconnu (3)
Altération du régime de débit Élevé (3) Inconnu (3) Faible (3) Faible (3) Modéré (3) Inconnu (3)
Obstacles au libre passage Modéré (2) Faible (2) Modéré (2) Inconnu (3)
Turbidité et envasement excessif Modéré (3) Modéré (3) Modéré (3) Modéré (3) Faible (3) Faible (3) Modéré (3) Faible (3)
Apport excessif de nutriments Modéré (3) Modéré (3) Modéré (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Inconnu (3)
Contaminants et substances toxiques Modéré (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Inconnu (3)
Espèces exotiques et maladies Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2) Élevé (2)
Captures accidentelles Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Faible (3) Inconnu (3)

Certitude : 1 = études causales; 2 = études des corrélations; 3 = opinion d’experts. Les cellules vides ne représentent pas nécessairement une absence de relation entre une population et une menace; elles indiquent plutôt que la probabilité ou l’impact de la menace ne sont pas connus. Les cellules grises indiquent que la menace ne s’applique pas à la population en raison de la nature du système aquatique dans lequel vit la population. Tableau adapté de MPO (2010).

Tableau 3b. État et certitude des menaces (Outaouais – Montréal et Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent), par population, pour le fouille-roche gris au Québec par région hydrographique et bassin versant.
Menaces Outaouais – Montréal : Rivière des Outaouais Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent : Rivière Richelieu Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent : Rivière Châteauguay Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent : Rivière Yamaska Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent : Rivière Saint-François Sud-ouest du fleuve Saint-Laurent : Rivière Nicolet
Modifications de la rive Faible (3) Modéré (2) Élevé (3) Faible (3) Faible (2) Modéré (2)
Altération du régime de débit Élevé (1) Faible (3) Faible (3) Modéré (3) Élevé (2) Inconnu (2)
Obstacles au libre passage Modéré (1) Faible (1) Modéré (1) Faible (1) Élevé (2) Faible (2)
Turbidité et envasement excessif Faible (2) Modéré (2) Modéré (2) Élevé (2) Modéré (2) Modéré (2)
Apport excessif de nutriments Faible (2) Modéré (1) Modéré (1) Élevé (1) Faible (2) Modéré (2)
Contaminants et substances toxiques Faible (2) Modéré (1) Modéré (1) Élevé (1) Modéré (2) Modéré (2)
Espèces exotiques et maladies Inconnu (3) Inconnu (2) Inconnu (2) Inconnu (2) Inconnu (3) Inconnu (3)
Captures accidentelles Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1)
Tableau 3b. État et certitude des menaces (Nord-ouest du fleuve Saint-Laurent), par population, pour le fouille-roche gris au Québec par région hydrographique et bassin versant.
Menaces Rivière Batiscan Rivière Jacques-Cartier Rivière Sainte-Anne Rivière L’Assomption Rivière Bayonne
Modifications de la rive Faible (2) Inconnu (3) Inconnu (3) Modéré (2) Modéré (2)
Altération du régime de débit Inconnu (2) Inconnu (3) Inconnu (3) Faible (2) Faible (2)
Obstacles au libre passage Inconnu (2) Inconnu (2) Inconnu (2) Faible (2) Faible (2)
Turbidité et envasement excessif Faible (2) Faible (2) Faible (2) Modéré (2) Modéré (2)
Apport excessif de nutriments Faible (2) Faible (2) Faible (2) Modéré (2) Modéré (2)
Contaminants et substances toxiques Faible (2) Faible (2) Faible (2) Modéré (2) Modéré (2)
Espèces exotiques et maladies Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Captures accidentelles Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1)
Tableau 3b. État et certitude des menaces (Sud-est du fleuve Saint-Laurent), par population, pour le fouille-roche gris au Québec par région hydrographique et bassin versant.
Menaces Rivière Bécancour Rivière du Sud Rivière du Chêne Rivière aux Ormes Rivière Henri Rivière Gentilly Rivière aux Orignaux
Modifications de la rive Modéré (2) Modéré (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Altération du régime de débit Inconnu (2) Modéré (2) Faible (2) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (2) Inconnu (2)
Obstacles au libre passage Inconnu (2) Inconnu (2) Faible (2) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (2) Inconnu (2)
Turbidité et envasement excessif Modéré (2) Modéré (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Apport excessif de nutriments Modéré (2) Modéré (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Contaminants et substances toxiques Modéré (2) Modéré (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Espèces exotiques et maladies Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3) Inconnu (3)
Captures accidentelles Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1) Faible (1)

Certitude : 1 = études causales; 2 = études des corrélations; 3 = opinion d’experts. Les cellules vides ne représentent pas nécessairement une absence de relation entre une population et une menace; elles indiquent plutôt que la probabilité ou l’impact de la menace ne sont pas connus. Les cellules grises indiquent que la menace ne s’applique pas à la population en raison de la nature du système aquatique dans lequel vit la population.
Tableau adapté de MPO (2010).

Parmi les processus côtiers naturels qui se déroulent près des rives des lacs et des cours d’eau, mentionnons l’érosion des sédiments et la création de zones de dépôt qui favorisent et maintiennent l’habitat du poisson. Toutefois, la majeure partie de la rive du lac Sainte-Claire et des rives de la rivière Detroit a été renforcée, remblayée, draguée ou modifiée par l’homme (Équipe de rétablissement Essex-Érié [EREE] 2008). En outre, la rivière Detroit et le fleuve Saint-Laurent ont été modifiés de façon importante par la création de voies de navigation, ce qui a entraîné l’approfondissement des chenaux, la création de parois riveraines renforcées et de zones de dépôt où le matériel dragué est déposé ainsi que la modification des profils d’écoulement de ces deux grandes voies navigables (Environnement Canada 1999; EREE 2008). Les processus naturels d’érosion et de dépôt le long du corridor des rivières Sainte-Claire et Detroit ainsi que du Saint-Laurent ont donc été altérés. La zone située près des rives du lac Érié a également été modifiée de façon importante par la mise en place d’épis, de jetées et de brise-lames, ce qui a réduit la diversité des habitats aquatiques et altéré le transport des sédiments à proximité du rivage (Koonce et al. 1996). À Port Burwell et Port Dover, la construction de jetées a augmenté le dépôt de sable et modifié les caractéristiques des plages de sable qui étaient utilisées auparavant par le fouille-roche gris (Reid et Mandrak 2008). Reid et Mandrak (2008) ont également remarqué que la création de brise-lames et le renforcement des rives à un autre emplacement où le fouille-roche gris était observé autrefois avaient réduit l’habitat de plage disponible.

La présence de bandes riveraines saines joue aussi un rôle important pour la protection de la qualité de l’eau. Ces bandes permettent de réduire l’érosion des sols, de filtrer les eaux de ruissellement contenant des engrais, des pesticides et des sédiments, de régulariser la température de l’eau et, ainsi, de maintenir une bonne qualité de l’eau pour la faune aquatique. Le déboisement et la disparition des bandes riveraines au profit de l’augmentation des surfaces cultivables et du développement du maïs entraînent une augmentation de la température de l’eau, mais surtout, ils accroissent le taux de ruissellement, la sédimentation et l’enrichissement en nutriments dans les ruisseaux et les rivières, ce qui est susceptible d’affecter l’habitat du fouille-roche gris (Société de la faune et des parcs du Québec (FAPAQ) 2002; Vachon 2003). La réglementation visant la protection des rives et du littoral au Québec, transférée au monde municipal qui doit reprendre les mesures édictées par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI ) était peu ou pas appliquée en 2004 (Sager 2004). Cette situation n’a guère changé ces dernières années. Mis à part les initiatives de quelques municipalités ou projets de mise en valeur, de façon générale, on observe une détérioration de la qualité des bandes riveraines autant en milieu urbanisé qu’en milieu agricole (Boucher et Garceau 2010).

Nombre des cours d’eau du Québec et de l’Ontario où vit le fouille-roche gris comportent des barrages (p. ex., rivières Gatineau, Moira, des Outaouais, Trent et Yamaska). Les conditions lacustres observées immédiatement en amont des barrages ne fournissent vraisemblablement pas un habitat adéquat au fouille-roche gris. La régularisation des débits peut également avoir un effet négatif sur les populations en aval, particulièrement pendant la période de fraie. Des diminutions subites du débit pendant la fraie peuvent provoquer l’arrêt de celle-ci (Winn 1953). L’altération des débits peut causer un stress physiologique chez les poissons et la mortalité des individus. Le fouille-roche gris est observé en aval de barrages le long de la rivière Trent où le débit est géré en grande partie pour la navigation et la protection contre les crues. Les hauts-fonds utilisés par le fouille-roche gris sont, selon les observations, asséchés de façon temporaire (1 à 2 heures) pendant la période de fraie et de façon constante à l’automne (Reid 2005). Des évaluations des exigences en matière de débit des espèces en péril sont planifiées en 2012 par l’Agence Parcs Canada (APC) pour la voie navigable Trent-Severn. Ces évaluations et les futurs projets hydro-électriques envisagés sur la rivière Trent peuvent être une bonne opportunité de confirmer que les besoins du fouille-roche gris et des autres espèces en péril sont pris en compte, et ce, au moment de la conception, de la construction ou de la réfection et de l’exploitation des nouveaux ouvrages ou de l’amélioration des ouvrages existants.

Les obstacles au libre passage (p. ex., barrages, chutes naturelles et ponceaux mal installés) peuvent restreindre l’accès à des habitats importants et fragmenter les populations de poissons, limitant ainsi les possibilités d’immigration d’individus des populations avoisinantes (EREE 2008; NatureServe 2012). À l’inverse, les obstacles peuvent offrir une protection à certaines espèces contre des compétiteurs, des prédateurs ou des espèces exotiques (EREE 2008). Selon Phelps et Francis (2002), les obstacles (artificiels ou naturels) qui bloquent l’accès aux aires de fraie compromettent également le succès de reproduction de l’espèce. Reid et al. (2005) ont constaté que les obstacles naturels dans les tributaires de la baie de Quinte correspondent à la limite supérieure de l’aire de répartition du fouille-roche gris dans ces réseaux. Les rivières Moira, Black, Skootamatta et Salmon sont toutes fragmentées par des structures artificielles et, même si le fouille-roche gris est présent autant en amont qu’en aval des obstacles, il est possible que l’espèce ait autrefois occupé une aire de répartition plus grande (Reid et al. 2005).

Une turbidité élevée peut affecter d’une façon négative la capacité du fouille-roche gris à trouver sa nourriture et à localiser les sites de fraie. La plupart des populations canadiennes vivent dans des cours d’eau ou des lacs dont l’eau est relativement claire. Ainsi, des niveaux d’envasement élevés peuvent réduire la qualité du substrat de fraie, étouffer les œufs ou, indirectement, affecter les invertébrés benthiques qui sont la ressource alimentaire du fouille-roche gris (Goodchild 1994). Lorsque les charges en sédiments augmentent, les habitats utilisés par le fouille-roche gris où le courant est faible à modéré peuvent être trop calmes pour empêcher le dépôt des sédiments. Au Québec, l’espèce vit dans des régions où des activités agricoles intensives et l’urbanisation ont provoqué une dégradation graduelle de l’habitat en raison de la sédimentation, ce qui met en péril la survie de l’espèce (Lapointe 1997; MPO 2010). Les biologistes n’ont observé aucun fouille-roche gris dans cinq cours d’eau utilisés historiquement dont l’habitat a été altéré par l’activité agricole, l’urbanisation et l’érosion des berges due à la navigation (c.-à-d. batillage Note de bas de page 1) (Lapointe 1997; Phelps et Francis 2002).

L’augmentation de l’envasement et de la turbidité dans les habitats du fouille-roche gris découlerait en grande partie des activités agricoles et de l’urbanisation, y compris les travaux de renforcement des berges des cours d’eau et de redressement des cours d’eau. L’habitat de tous les emplacements où la disparition du fouille-roche gris a été constatée a subi de tels changements (Phelps et Francis 2002).

Les éléments nutritifs (nitrates et phosphore) qui entrent dans les plans d’eau proviennent d’un éventail de sources, y compris l’épandage de fumier et d’engrais sur les terres agricoles, les déversements de fumier, les usines de traitement des eaux usées et les installations septiques domestiques défectueuses. L’enrichissement en éléments nutritifs des cours d’eau peut avoir une incidence négative sur la santé du milieu aquatique en provoquant des proliférations d’algues, qui entraînent une diminution des concentrations d’oxygène dissous. De 1955 à 1980, en raison d’une charge excessive en éléments nutritifs, le lac Érié a connu un fort appauvrissement en oxygène et des changements connexes dans le benthos (Koonce et al. 1996). La charge en phosphore du lac Érié a atteint un sommet de 29 000 tonnes en 1968, entraînant l’eutrophication de l’ensemble du lac (Mandrak et Holm 2001). De 1976 à 1999, les concentrations de phosphore ont affiché une tendance à la baisse forte et généralisée (Nicholls et al. 2001); cependant, selon des données de 2000-2004, il y aurait une tendance à la hausse soutenue des concentrations de phosphore depuis 1994 – environ 1,4 µg/L/année (United States Environmental Protection Agency 2007). L’eutrophisation, ajoutée à la dégradation de l’habitat, à la surexploitation des ressources halieutiques et à l’introduction d’espèces exotiques, a altéré le lac Érié au cours des 70 dernières années. Au cours de cette période, en plus d’une baisse du nombre d’espèces (c.-à-d. richesse), la répartition du fouille-roche gris dans le lac Érié a aussi été diminuée.

Les exploitations d’élevage intensif et les usines de traitement des eaux usées représentent des sources ponctuelles potentielles de charges aigues en éléments nutritifs. La plupart des municipalités du Québec et de l’Ontario disposent d’installations de traitement des eaux usées qui assurent un traitement primaire des eaux usées. Toutefois, lorsque de fortes précipitations surviennent ou que le réseau est défaillant (dans certaines municipalités), les eaux usées sont évacuées dans l’environnement naturel sans traitement. Les changements climatiques pourraient entraîner plus de conditions météorologiques extrêmes, ce qui risque de causer une augmentation de la fréquence des rejets d’eaux non traitées par les ouvrages de surverse. Bien qu’il n’y ait pas eu d’étude spécifique à cet égard, la pollution agricole ponctuelle, particulièrement en lien avec la production porcine, semblent être plus importante pour les populations du Québec que pour celles de l’Ontario (A. Dextrase, comm. pers. 2006).

Garceau et al. (2007) ont constaté que la portion aval du bassin versant de la rivière Châteauguay présentait maintenant peu d’habitats propices au fouille-roche gris en raison de l’envasement des cours d’eau et des proliférations d’algues, y compris le périphyton, provoquées par une charge excessive en éléments nutritifs d’origine agricole et urbaine. Certaines parties de ce bassin versant où des fouille-roches gris ont déjà été capturés (p. ex., rivière des Anglais) ne présentent plus d’habitat adéquat en raison des effets de l’agriculture et de l’urbanisation (Garceau et al.2007).

Comparativement à d’autres espèces de percidés, le fouille-roche gris est une espèce intolérante à la pollution (Richard 1994; cité dansLapointe 1997). Cependant, la sensibilité de l’espèce à certains produits chimiques toxiques et aux charges en éléments nutritifs est en grande partie méconnue. Les contaminants et les substances toxiques issus de diverses sources (p. ex., usines de traitement des eaux usées, production agricole et élevage, rejets industriels) peuvent avoir plusieurs types d'effets significatifs à l'échelle des populations, notamment une altération de la reproduction, une perturbation du comportement, une diminution de la résistance à des agents pathogènes et une perturbation du développement embryonnaire.

En Ontario, à des emplacements tels que les rivières Sainte-Claire et Detroit, la communauté de poissons, y compris le fouille-roche gris, est exposée à un éventail de composés toxiques provenant de sources ponctuelles et diffuses (Environnement Canada 2010) et associés à l’urbanisation et à la production industrielle intensive (y compris un grand complexe pétrochimique). Les impacts spécifiques des contaminants toxiques sur le fouille-roche gris peuvent être indirects; toutefois, les impacts cumulatifs constituent une source de préoccupations (EREE 2008).

Au Québec, la qualité de l’eau de certaines des rivières occupées par le fouille-roche gris (p. ex., Richelieu, Yamaska, Bayonne, L’Assomption, Châteauguay et des Anglais) est aussi préoccupante pour les espèces aquatiques (Côté et al.2006; Giroux 2007; MPO 2010) et pourrait constituer une menace pour le fouille-roche gris en raison de la présence de diverses sources de contaminants et de substances toxiques (MPO 2010). L’utilisation de pesticides dans les cultures de maïs destinées à la production porcine est un exemple de pollution agricole de source diffuse très importante qui altère la qualité de l’eau dans la partie sud de la province (FAPAQ 2002), où vivent des populations de fouille-roche gris.

L’insecticide Bacillus thuringiensis israelensis (BTI), utilisé pour lutter contre les populations de mouches noires adultes (diptères; simuliides), est un exemple de substance qui peut avoir un effet indirect sur le fouille-roche gris. Des produits à base de la bactérie BTI sont déposés dans les cours d’eau où se développent les larves de ces mouches. Le BTI est un « poison stomacal » pour les organismes dont le tube digestif est hautement alcalin et agit ainsi sur certaines espèces d’insectes, tout en étant sécuritaire pour les poissons (Boisvert et Lacoursière 2004). Or, certaines études ont démontré que le BTI affectait des larves d’espèces non visées, telles que la famille des chironomides (c.-à-d. les moucherons) (revue par Boisvert et Lacoursière 2004), une proie importante du fouille-roche gris. Depuis plusieurs années, des épandages de BTI ont lieu au Québec dans certains milieux lotiques fréquentés par le fouille-roche gris afin de limiter les populations de mouches noires, mais les effets indirects possibles sur le fouille-roche gris n’ont pas été étudiés. Le BTI n’a pas été appliqué sur les cours d’eau fréquentés par le fouille-roche gris en Ontario.

Les impacts négatifs des poissons exotiques sur les poissons indigènes du bassin des Grands Lacs sont bien documentés (p. ex., French et Jude 2001; Thomas et Haas 2004). Les espèces exotiques peuvent affecter le fouille-roche gris en exerçant une compétition directe pour l’espace et l’habitat, la nourriture et les sites de fraie, en provoquant la restructuration des réseaux trophiques aquatiques ou en favorisant l’introduction de nouveaux parasites (p. ex., le cestode Valipora campylocristota, introduit vraisemblablement par la tranche [Tinca tinca] dans la rivière Richelieu [Marcogliese et al. 2009]).

Par exemple, le gobie à taches noires pourrait présenter une menace sérieuse pour le fouille-roche gris en exerçant une compétition pour les habitats et les ressources alimentaires (Phelps et Francis 2002). Les aires de répartition actuelles du fouille-roche gris et du gobie à taches noires se chevauchent dans la rivière Sainte-Claire, le lac Sainte-Claire, la rivière Detroit, le lac Érié, le lac Ontario (secteur de la baie de Quinte), ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent et à l’embouchure de certains de ses tributaires (p. ex., rivière Richelieu) (Reid 2005; A. Dextrase, comm. pers. 2006; A. Gendron, Environnement Canada [EC], comm. pers. 2011). Depuis son introduction, le gobie à taches noires est impliqué dans le déclin des espèces de poissons benthiques indigènes des Grands Lacs inférieurs suivantes : 1) les populations de fouille-roche zébré et de chabots tachetés (Cottus bairdii) de la rivière Sainte-Claire (French et Jude 2001); 2) le raseux-de-terre noir, le fouille-roche zébré et l’omisco (Percopsis omiscomaycus) dans le lac Sainte-Claire (Thomas et Haas 2004); 3) le fouille-roche gris, le dard barré (E. flabellare), le dard vert (E. blennioides), le raseux-de-terre noir et le fouille-roche zébré dans les îles Bass, dans l’ouest du lac Érié (Baker 2005). Le gobie à taches noires est abondant et largement distribué dans les habitats du lac Érié présentement et historiquement occupés par le fouille-roche gris. Il était présent à tous les sites échantillonnés au cours d’un relevé visant le fouille-roche gris; or, les captures par unité d’effort de fouille-roche gris étaient les plus élevées lorsque l’abondance du gobie à taches noires était la moins élevée (Reid et Mandrak 2008). Au Québec, les relevés ichtyologiques tendent à démontrer que le gobie à taches noires est de plus en plus abondant depuis 2003 et qu’il se disperse rapidement. Il est maintenant présent dans la plupart des habitats en rives dans le fleuve Saint-Laurent (A. Gendron, EC, comm. pers. 2011) et semble moins parasité que les espèces indigènes comme le fouille-roche zébré, ce qui pourrait exacerber son impact sur les espèces avec lesquelles il entre en compétition (Gendron et al. 2011).

En ce qui concerne les moules exotiques (Dreissena spp.), leurs impacts potentiels sur le fouille-roche gris demeurent inconnus; cependant, il est possible que ces moules aient une incidence négative sur le fouille-roche gris en altérant la dynamique du réseau trophique et la qualité des eaux environnantes.

Les agents pathogènes introduits peuvent également poser une menace pour différentes espèces de poissons. Par exemple, la septicémie hémorragique virale (SHV) est une maladie contagieuse causée par un virus qui affecte plus de 65 espèces de poissons. Identifiée pour la première fois dans les Grands Lacs en 2005 et en 2006, cette maladie est associée à des mortalités massives chez plusieurs espèces de poissons de cette région. Présentement, aucun cas de SHV n’a été répertorié chez le fouille-roche gris, et l’impact de cette maladie sur cette espèce n’a pas été étudié. La présence du virus a été confirmée dans le lac Érié et dans le lac Ontario, ainsi que dans la partie d’eau douce du fleuve Saint-Laurent, à l’est du barrage Moses-Saunders, qui est considérée comme étant un bassin versant à risque élevé d’infection. Jusqu’à maintenant, aucun cas de SHV n’a été détecté au Québec (C. Brisson-Bonenfant, MRNFQ, comm. pers. 2009). L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a mis au point un plan biennal pour surveiller la présence du virus responsable de la septicémie hémorragique virale chez les poissons sauvages du Canada (ACIA 2009). Étant donné la situation du fouille-roche gris au Canada, toute mortalité massive associée à cette maladie pourrait nuire considérablement à la survie et au rétablissement de l’espèce.

Le fouille-roche gris n’est pas un poisson-appât légal en Ontario (MRNO 2010) et au Québec (MRNFQ 2009). La pêche aux poissons-appâts n’est pas documentée dans la littérature en tant que menace pour le fouille-roche gris; cependant, il existe un chevauchement entre les habitats utilisés par le fouille-roche gris et ceux recherchés par les pêcheurs de poissons-appâts. Dans les cours d’eau, des fouille-roches gris sont capturés facilement à l’aide de sennes dans les habitats de rapides et de fosses situés en aval des zones d’eaux vives (Reid et al. 2005). Dans le lac Érié, ils peuvent être capturés près du rivage (Scott 1955; Reid et Mandrak 2008). Même s’il ne s’agit pas d’une espèce de poisson-appât dont l’utilisation est légale, des spécimens sont à l’occasion capturés de façon accidentelle. Dans les cours d’eau, le risque de captures accidentelles est à son maximum dans les zones où des fosses et des zones de rapides occupées par le fouille-roche gris sont situées près de ponts ou d’autres points d’accès. La pêche aux poissons-appâts le long du rivage des Grands Lacs serait la plus grande menace potentielle pesant sur les populations de fouille-roche gris de ce secteur étant donné que l’habitat recherché correspond à l’habitat de prédilection du fouille-roche gris, particulièrement dans les zones situées près du rivage du lac Érié (Reid et Mandrak 2008). Cependant, étant donné la rareté et la répartition limitée de l’espèce, la probabilité de captures accidentelles est considérée comme faible (A. Drake, Université de Toronto, comm. pers. 2009). Aucun spécimen de fouille-roche gris n’a été observé dans les échantillons prévelés dans les viviers des vendeurs de poissons-appâts lors d’une étude réalisée dans le sud de l’Ontario en 2007 et 2008 sur l’impact des la pêche aux poissons-appâts sur les espèces en péril et la propagation des espèces exotiques (Drake 2011).

Au Québec, une étude a été réalisée à l’automne 2005 (Boucher et al. 2006) et à l’été 2007 (Garceau et al. sous presse) pour évaluer le risque de capture d’espèces de poissons en péril (y compris le fouille-roche gris) par les pêcheurs commerciaux de poissons-appâts. Aucun spécimen de fouille-roche gris n’a été observé dans les échantillons des captures commerciales ou dans les viviers où sont conservés les poissons-appâts.

Les changements climatiques auront probablement d’importants effets sur les communautés aquatiques du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent et ce, de diverses façons, y compris une augmentation des températures de l’eau et de l’air, une variation des niveaux d’eau à la baisse, un raccourcissement de la durée de la couverture glacielle, une augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, une émergence de maladies et, finalement, des changements dans la dynamique prédateurs-proies (Lemmen et Warren 2004). Il est anticipé que les effets des changements climatiques seront à grande échelle et devraient avoir un impact sur les espèces en péril et l’ensemble des habitats. Ce ne sont pas tous les effets des changements climatiques qui affecteront négativement les espèces en péril; les espèces dont l’aire de répartition est limitée par des températures de l’eau trop froides pourront élargir leur répartition, à condition que des corridors de dispersion constitués d’habitats adéquats soient disponibles. Cependant, une série de modifications telles qu'une augmentation de l'évaporation, un changement dans les communautés végétales, une baisse des niveaux des lacs, une augmentation de l’intensité et de la fréquence des tempêtes, une baisse des niveaux d’eau des cours d’eau en été pourrait annuler les avantages directs d’un accroissement des températures. Comme les effets des changements climatiques sur le fouille-roche gris sont fortement spéculatifs, il est difficile de déterminer leur impact sur les populations; c’est pourquoi les changements climatiques n’ont par été inclus dans le tableau des menaces.

L’objectif de rétablissement à long terme (> 20 ans) pour le fouille-roche gris est de maintenir les populations actuelles en Ontario et au Québec et de rétablir des populations autosuffisantes dans les habitats occupés historiquement par l’espèce, lorsque possible. À certains endroits, des changements permanents dans la communauté de poissons, à la suite de l’établissement d’espèces exotiques, peuvent avoir une incidence sur le caractère réalisable du rétablissement de ces populations de fouille-roche gris.

Selon l’évaluation du potentiel de rétablissement (ÉPR) du fouille-roche gris, au moins dix populations viables distinctes sont requises pour que le risque de disparition de l’espèce au Canada soit réduit à 1 % au cours des 250 prochaines années (MPO 2010). Les résultats de la modélisation de l’ÉPR permettent d’établir que la taille de la population minimale viable (PMV) pour le fouille-roche gris est de 31 000 adultes, lorsque le risque de déclin catastrophique est de 10 % (Venturelli et al. 2010).

Cependant, il est difficile de mettre en œuvre une telle cible lorsqu’il n’y a pas de données sur la taille, les tendances (p. ex., taux de recrutement, taux de mortalité, fécondité, longévité, sexe ratio) et la répartition des populations actuelles ainsi que sur la qualité de l’habitat; ces renseignements ne sont, pour la plupart, pas disponibles pour la majeure partie des emplacements où le fouille-roche gris est présent au Canada. Il faut effectuer d’autres recherches afin d’obtenir ces informations, de confirmer les résultats du modèle et de vérifier si l’habitat essentiel désigné est suffisant pour soutenir une PMV. Par conséquent, l’acquisition de ces information devrait également être considérée comme un objectif à atteindre pour cette espèce, et ce, en priorisant les populations nommées ci-après, mais sans s’y limiter. À ce titre, la taille estimée de la PMV servira de référence pour le rétablissement, mais ne sera pas une cible absolue de rétablissement. Des objectifs plus faciles à évaluer en lien avec la taille de la PMV seront élaborés lorsque les informations sur l’abondance seront obtenues. Cette information permettra également de préciser les objectifs du rétablissement.

Lors de l’établissement des objectifs en matière de répartition et de population, il est aussi important de tenir compte du nombre de populations qui peuvent se trouver à un emplacement donné; dans certains cas, plus d’une population distincte pourrait occuper un même lac ou un même cours d’eau. Dans ce contexte, l’emplacement ne réfère pas à l’endroit où la population distincte est localisée, mais à une aire géographique ou écologique précise dans laquelle un seul évènement catastrophique pourrait rapidement affecter tous les fouille-roches gris présents. Il est mentionné dans l’ÉPR que dix populations viables distinctes sont nécessaires afin de réduire le risque de disparition du fouille-roche gris au Canada. Cependant, le nombre de populations présentes dans les différents plans d’eau où vit le fouille-roche gris est actuellement inconnu. Par mesure de précaution, lorsque plus d'une population se trouve dans un même emplacement, il faudrait assurer leur maintien.

Les objectifs en matière de population et de répartition pour le fouille-roche gris au Canada sont d’assurer la survie de populations autosuffisantes aux emplacements suivants :

Un programme de rétablissement monospécifique convient mieux pour le fouille-roche gris. Même si le fouille-roche gris cohabite avec d’autres espèces en péril (p. ex., dard de sable [Ammocrypta pellucida], chevalier de rivière [Moxostoma carinatum], obovarie olivâtre [Obovaria olivaria)], sa répartition ne coïncide pas étroitement avec celle d’autres espèces en péril dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne. En outre, le fouille-roche gris n’est pas limité à un type d’habitat particulier (p. ex., ruisseau, rivière ou lac) ou d’écosystème qui en ferait un bon candidat pour un programme de rétablissement écosystémique. Des parties de l’aire de répartition canadienne du fouille-roche gris chevauchent des secteurs couverts par d’autres programmes de rétablissement écosystémique (c.-à-d. île Walpole et région d’Essex-Érié), et ces initiatives de rétablissement viendront compléter le programme de rétablissement monospécifique du fouille-roche gris.

Les stratégies générales recommandées pour assurer l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition ont été regroupées en cinq catégories : 1) Recherche; 2) Suivi; 3) Gestion et coordination; 4) Protection, restauration et intendance; 5) Communication et sensibilisation du public. Chaque catégorie est résumée dans un tableau qui expose en détail les approches de rétablissement (ou mesures de rétablissement) à utiliser pour favoriser le rétablissement, selon un ordre de priorité donné (élevée, moyenne, faible). De plus, une description des menaces en cause et le degré de préoccupation associé sont présentés. Un exposé plus détaillé est présenté à la section 6.3 « Commentaires à l’appui du tableau de planification de rétablissement » lorsque des renseignements supplémentaires sont nécessaires. La mise en œuvre des approches suivantes se fera en coordination avec les organismes concernés de l’Ontario et du Québec. La préséance sera accordée aux approches de priorité élevée en matière de recherche et de suivi (tableaux 4 et 5), car les données récoltées seront utilisées pour préciser les autres approches (présentées aux tableaux 6 à 8).

Tableau 4. Tableau de la planification du rétablissement – Recherche
Priorité Menace Approche de rétablissement Description générale de la recherche et des activités de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs
Élevée Toutes 1-1a.Recherche – Besoins en matière d’habitat Déterminer les besoins saisonniers en matière d’habitat, y compris pour le déplacement et la migration de l’espèce et ce, pour tous les stades de développement du fouille-roche gris.
Élevée Toutes 1-1b. Recherche – Besoins en matière d’habitat Identifier les seuils de tolérence à des modifications de l’habitat (p. ex., réduction du débit) afin de déterminer ce qui constitue une desctruction de l’habitat essentiel pour le fouille-roche gris.
Élevée Toutes 1-2. Recherche – Cycle biologique Établir le cycle biologique du fouille-roche gris (p. ex., dynamique des populations, alimentation) et les interactions avec d’autres espèces (p. ex., prédation, compétition).
Élevée Toutes 1-3. Recherche – Paramètres de la qualité de l’eau Déterminer les seuils de tolérance physiologiques du fouille-roche gris en ce qui concerne divers paramètres de la qualité de l’eau (p. ex., oxygène dissous, éléments nutritifs, contaminants et substances toxiques) et les comparer aux normes actuelles.
Élevée Toutes 1-4. Recherche – Évaluation des menaces Examiner les menaces potentielles telles que les espèces exotiques, la pêche des poissons-appâts et les sources d’apport de contaminants et de substances toxiques (p. ex., les rejets des installations de traitement des eaux usées). Envisager l’élaboration d’une carte mettant en relief les zones d’habitat générales et les principales menaces afin de permettre l’analyse des effets cumulatifs.
Élevée Toutes 1-5. Recherche – Méthodes/faisabilité d’une réintroduction Examiner la faisabilité de diverses approches de réintroduction du fouille-roche gris et identifier des populations sources appropriées.
Élevée Toutes 1-6.Réintroduction – Évaluation de sites potentiels Déterminer s’il existe des sites nouveaux ou historiquement utilisés par l’espèce où il serait possible d’atténuer les menaces ou de restaurer l’habitat en vue d’une éventuelle réintroduction.
Élevée Toutes 1-7.Ensemencement et évaluation Entreprendre une réintroduction expérimentale, en assurer le suivi et évaluer sa réussite.
Élevée Toutes 1-8.Recherche – génétique Évaluer la variation génétique à l’intérieur de l’aire de répartition mondiale et examiner la structure des populations entre les populations canadiennes et au sein de celles-ci.
Faible Toutes 1-9. Modèle de l’habitat Élaborer un modèle prédictif de l’habitat afin de localiser des sites potentiels pour le fouille-roche gris et des zones d’habitat significatif.
Tableau 5. Tableau de la planification du rétablissement – Suivi.
Priorité Menace Approche de rétablissement Description générale de la recherche et des activités de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs
Élevée Toutes 2-1a. Études de fond – occurrence des populations connues Effectuer des relevés ciblés des populations connues à l’aide d’engins de pêche qui se sont révélés efficaces pour détecter le fouille-roche gris.
Élevée Toutes 2-1b. Études de fond– ruisseau Little Rideau/rivière des Outaouais Effectuer des relevés à grande échelle dans le ruisseau Little Rideau et la rivière des Outaouais (et leurs affluents) pour établir la présence d’une population résidente dans le ruisseau Little Rideau. Effectuer des relevés dans la rivière des Outaouais (et ses tributaires) pour déterminer l’aire de répartition du fouille-roche gris dans la partie québécoise de la rivière.
Élevée Toutes 2-2. Études de fond– occurrences historiques Mener des relevés ciblés à des emplacements historiques occupés par le fouille-roche gris à l’aide de types d’engins de pêche qui se sont avérés efficaces pour détecter cette espèce.
Élevée Toutes 2-3. Études de fond – nouvelles occurrences potentielles Mener des relevés ciblés afin de trouver des populations non encore détectées dans des zones de forte probabilité et présentant un habitat approprié.
Élevée Toutes 2-4. Suivi – populations et habitat Élaborer et mettre en œuvre un programme normalisé de suivi d’une population indicatrice et de l’habitat, assorti d’un protocole d’échantillonnage et de formation spécifique pour les intervenants.
Élevée Toutes 2-5. Habitat de fraie Localiser les lieux de fraie et caractériser l’habitat qui s’y trouve.
Moyenne Toutes 2-6. Suivi – sites restaurés Assurer le suivi des sites où des mesures d’atténuation ou des activités de restauration de l’habitat ont eu lieu afin de déterminer la réussite des mesures en question et d’assurer un suivi des populations de fouille-roche gris.
Tableau 6. Tableau de la planification du rétablissement – Gestion et coordination.
Priorité Menace Approche de rétablissement Description générale de la recherche et des activités de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs
Élevée Toutes 3-1. Coordination avec d’autres équipes de rétablissement et organismes pertinents Travailler avec des organismes pertinents (p. ex., offices de protection de la nature, MRNO, MRNF et les Premières Nations) et des équipes de rétablissement s’occupant d’une espèce particulière ou d’un écosystème afin de partager les connaissances, de combiner les ressources, de mettre en œuvre les mesures de rétablissement et d’assurer l’adoption d’une approche coordonnée pour le rétablissement.
Élevée Altération du régime de débit 3-2. Gestion des ressources Évaluation des besoins en matière de débit Effectuer des évaluations des besoins en matière de débit pour les barrages hydroélectriques et les voies d’eau navigables (p. ex., voie maritime) et déterminer de quelle façon la gestion des niveaux d’eau peut être améliorée pour atténuer les impacts sur le fouille-roche gris (p. ex., adoption de recommandations sur le niveau d’eau minimum en période de faible débit pendant des étapes vulnérables du cycle biologique telles que la fraie).
Élevée Obstacles au libre passage; altération du régime de débit; modification de la rive 3-3. Gestion des ressources – Planification, émission de permis Recommander la prise en considération des besoins du fouille-roche gris au moment de l’élaboration de projets et ce, à l’étape de la conception (c.-à-d. promoteurs) et au moment de l’émission des permis (c.-à-d. gestionnaires des ressources).
Élevée Toutes 3-4. Exigences en matière de relevés Dans le cas des projets présentant des risques de moyens à élevés à des endroits où le fouille-roche gris n’a jamais été observé, mais où il est fortement probable qu’il soit présent (c.-à-d. dans l’aire de répartition géographique du fouille-roche gris, où se trouve un habitat approprié), s’assurer que les promoteurs mènent des relevés ciblés en temps opportun et à l’aide de types d’engins qui se sont révélés efficaces pour détecter le fouille-roche gris.
Moyenne Toutes 3-5. Communications – Données et déclaration Élaborer une base de données centrale provinciale pour les observations de l’espèce au Québec et intégrer les données récentes et historiques sur les observations de fouille-roche gris.
Faible Toutes 3-6. Communications – Collaboration/coordination avec les États américains voisins Établir une relation de collaboration avec les administrations des États américains voisins responsables de la gestion du fouille-roche gris.
Tableau 7. Tableau de la planification du rétablissement – Protection, restauration et intendance.
Priorité Menace Approche de rétablissement Description générale de la recherche et des activités de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs
Élevée Toutes 4-1. Intendance – Efforts dans les bassins versants Favoriser les efforts d’intendance avec les secteurs hydroélectrique, agricole, urbain et industriel dans les bassins versants où le fouille-roche gris est présent.
Élevée Toutes 4-2. Pratiques de gestion exemplaires (PGE) Favoriser la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires ou de pratiques similaires par les producteurs agricoles (ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario [MAAARO] / ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec [MAPAQ]) et forestiers (MRNO/MRNF), ainsi que par les organismes privés de gestion des forêts, le secteur hydroélectrique, les autres gestionnaires des ressources, les propriétaires fonciers publics et privés et les Premières Nations.
Élevée Toutes 4-3. Restauration et atténuation des menaces – Habitat occupé Identifier l’habitat présentement occupé qui pourrait profiter de mesures d’atténuation particulières ou d’autres activités d’amélioration de l’habitat; les mettre en œuvre dans la mesure du possible et assurer le suivi des résultats.
Moyenne Toutes 4-4. Restauration et atténuation des menaces – Habitat potentiel Restaurer l’habitat et atténuer les menaces aux sites qui ont été évalués et jugés appropriés pour une possible réintroduction du fouille-roche gris.
Moyenne Toutes 4-5. Traitement des eaux usées Assurer l’entretien approprié des installations de traitement des eaux usées en amont des zones habitées par le fouille-roche gris, établir un plan d’urgence en cas de défaillance ou d’arrêt intentionnel (c.-à-d. à des fins d’entretien).
Moyenne Toutes 4-6. Protection de l’habitat Examiner le potentiel d’acquisition ou de servitudes de conservation afin de protéger le fouille-roche gris et de permettre son rétablissement.
Moyenne Toutes 4-7. Participation du public Faire participer les résidents, les partenaires, les Premières Nations et les groupes et organismes concernés aux activités de planification des mesures, d’amélioration de l’habitat et d’atténuation des menaces.
Tableau 8. Tableau de la planification du rétablissement – Communication et sensibilisation du public.
Priorité Menace Approche de rétablissement Description générale de la recherche et des activités de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs
Élevée Toutes 5-1. Communications – Plan de communication Élaborer un plan de communication qui identifie les partenaires, les approches, les produits informatifs, les possibilités d’éducation et de vulgarisation, les ressources en matière d’intendance, ainsi que les pratiques de gestion exemplaires qui seront utiles pour le rétablissement de cette espèce. Ceci peut également inclure un plan d’éducation pour sensibiliser le public à l’égard de l’espèce et lui expliquer où la trouver et comment l’identifier. Ce plan devrait notamment mettre l’accent sur la sensibilisation à l’égard de l’habitat essentiel et de la Loi sur les espèces en péril LEP afin d’assurer son respect.
Élevée Toutes 5-2. Planification municipale – Participation Inciter les administrations municipales à aborder la protection des habitats qui sont importants pour le fouille-roche gris dans leurs plans officiels.
Élevée Espèces exotiques et maladies 5-3. Sensibilisation du public –Espèces exotiques Soutenir les initiatives de sensibilisation aux espèces exotiques qui ont pour but d’informer le public.
Moyenne Captures accidentelles 5-4. Sensibilisation du public – Pêche des poissons-appâts Élaborer une campagne d’information à l’intention des pêcheurs de poissons-appâts (pêcheurs commerciaux, pêcheurs sportifs et Premières Nations) dans les zones où vit le fouille-roche gris.

1-1, 1-2 et 1-3 : Des recherches supplémentaires sur les besoins en habitat du fouille-roche gris sont requises pour améliorer la description et la protection de son habitat essentiel. Ces recherches sont particulièrement nécessaires dans le cas des habitats lacustres, des habitats fluviaux profonds, des fouille-roches gris de l’année ainsi que des seuils physiologiques associés aux paramètres de la qualité de l’eau, en particulier les contaminants et les substances toxiques. La recherche devrait en outre être axée, pour l’ensemble des stades de développement, sur les caractéristiques physiques et chimiques de l’habitat, les profils d’utilisation saisonnière par le fouille-roche gris, les migrations de celui-ci entre les habitats ainsi que les facteurs du paysage (p. ex., géologie de surface) ayant une incidence sur les caractéristiques de l’habitat. Les facteurs liés au paysage tels que la géologie de surface et la topographie sont reliés aux conditions de l’habitat et aux aires de répartition de l’espèce.

1-4 : Un éventail de menaces potentielles pesant sur les populations de fouille-roche gris (p. ex., espèces exotiques et pêche des poissons-appâts) a été relevé dans le rapport du COSEPAC (Phelps et Francis 2002) et par l’Équipe de rétablissement. Le statut et la certitude de la plupart de ces menaces ont été évalués au niveau du bassin versant à la section 4 « Menaces » du présent programme de rétablissement. Il faut confirmer cette évaluation et les effets cumulatifs de ces menaces dans toute l’aire de répartition de l’espèce pour s’assurer que les mesures de rétablissement mises en œuvre sont appropriées et justifiables.

1-5 : Étant donné la répartition fragmentée des populations de fouille-roche gris au Canada, une recolonisation naturelle des sites où l’espèce est disparue est peu probable. En conséquence, des efforts de réintroduction devraient être consentis aux sites où le fouille-roche gris n’est plus présent si l’on a pu déterminer que les populations sources peuvent subir un prélèvement. Les efforts de rétablissement doivent être soutenus par des recherches afin d’identifier les populations sources appropriées, de trouver les méthodes de rétablissement les plus efficaces (p. ex., transfert d’individus provenant d’autres populations ou élevage en captivité suivi d’un réensemencement) et de déterminer le nombre d’individus nécessaires pour constituer des populations autosuffisantes. La réintroduction devrait être effectuée selon les lignes directrices de l’American Fisheries Society portant sur l’introduction d’espèces de poissons menacées et en voie de disparition [PDF 36 Ko] (en anglais seulement) ou le Code national sur l’introduction et le transfert d’organisme aquatiques [PDF 180 Ko].

1-6 : Avant la réintroduction ou l’introduction de populations, les sites potentiels doivent faire l’objet d’une évaluation : 1) de l’accès pendant la durée du projet; 2) de toute occupation antérieure du site par le fouille-roche gris et de la qualité de l’habitat; 3) de la mesure dans laquelle l’habitat doit être amélioré ou les menaces atténuées. Les sites d’où l’espèce est disparue et qui peuvent être améliorés en vue d’une réintroduction devraient avoir préséance sur les sites où l’espèce n’a jamais été recensée.

1-7 : Le fait qu’une réintroduction expérimentale soit mise en œuvre ou non dépend du résultat et de la recommandation découlant de l’analyse de faisabilité dont il est question au point 1-5 et de la détermination d’un site pilote approprié, selon les indications données au point 1-6. Advenant la réalisation de la réintroduction expérimentale, cette mesure devient alors hautement prioritaire (transfert et évaluation). Cette réintroduction ne devrait pas être mise en œuvre si cette approche (suivi et évaluation) n’est pas possible. Si l’analyse de la faisabilité recommande de ne pas procéder à une telle réintroduction ou s’il n’est pas possible de déterminer, de façon raisonnable, que ces mesures subséquentes peuvent être incluses dans la réintroduction expérimentale, alors le degré de priorité devrait passer à « faible » ou « sans objet », et la réintroduction ne doit pas avoir lieu.

1-8 : Les efforts de réintroduction doivent inclure l’identification de l’emplacement des populations sources potentielles et la détermination du nombre d’individus nécessaires pour établir de nouvelles populations autosuffisantes. Idéalement, les populations sources doivent avoir une diversité génétique élevée ainsi qu’une composition génétique acquise dans des conditions historiques similaires à celles présentes aux sites de réintroduction. Il faut donc évaluer la variation génétique et le lien de parenté entre les populations dans leur aire de répartition et au Canada.

2-1 à 2-3 : Il faut déployer des efforts ciblés pour déterminer l’aire de répartition actuelle du fouille-roche gris aux lieux où il est encore présent et aux lieux historiques, ainsi que pour détecter de nouvelles populations dans les zones de haute probabilité. De nouveaux sites où le fouille-roche gris est présent ont été découverts récemment, ce qui sous-entend que les connaissances de son aire de répartition sont incomplètes. Pour choisir les nouveaux sites de suivi, on peut s’appuyer sur les études historiques de la répartition du fouille-roche gris et sur les spécimens conservés dans les musées, particulièrement en Ontario (exercice déjà terminé au Québec). Les organismes canadiens devraient travailler avec leurs partenaires américains afin d’assurer un suivi des populations connues dans les eaux américaines des plans d’eau communs avec le Canada. Il faudrait également normaliser les méthodes d’échantillonnage utilisées à tous les sites et inclure une évaluation pertinente des caractéristiques de l’habitat; l’échantillonnage devrait également être effectué à l’aide de techniques qui se sont révélées efficaces pour détecter la présence du fouille-roche gris (voir Portt et al. 2008 et Couillard et al. 2011 pour connaître les méthodes d’échantillonnage efficaces pour l’espèce). Cependant, dans les habitats où l’eau est profonde, il peut être impossible d’utiliser certains engins de pêche dont l’efficacité est reconnue pour la capture de fouille-roche gris dans les zones moins profondes. Les tentatives visant à capturer des fouille-roches gris dans les eaux profondes adjacentes aux hauts-fonds de la rivière Trent à l’aide de filets maillants à maillage serré ou avec des pièges à ménés se sont révélées infructueuses (Reid 2005). La pêche au chalut s’est avérée une méthode efficace de capture du fouille-roche gris dans les secteurs plus profonds des rivières qui ne sont pas accessibles à la senne ou à la pêche électrique. Des échantillonnages récents effectués aux États-Unis à l’aide d’un chalut mini-Missouri de 8 pi se sont montrés extrêmement efficaces pour capturer le fouille-roche gris dans les habitats fluviaux plus profonds et dans des systèmes fluviaux où l’espèce n’avait jamais été observée auparavant (Herzoget al.2009).

2-4 : Le suivi des populations et de l’habitat contribuera à identifier les exigences clés en matière d’habitat qui sont nécessaires pour affiner la désignation de l’habitat essentiel et pour mettre en œuvre des stratégies visant à protéger les habitats occupés présentement ou qui l’ont déjà été. Le programme de suivi devrait être conçu pour permettre un suivi quantitatif des changements dans l’abondance de la population et dans les paramètres démographiques, l’analyse de l’utilisation et de la disponibilité de l’habitat et la détection des changements intervenant dans ces paramètres au fil du temps (par rapport aux menaces connues). Il devrait également permettre de détecter la présence et l’abondance d’espèces exotiques dans les habitats utilisés par le fouille-roche gris. Le protocole de suivi des poissons devrait tenir compte des méthodologies utilisées dans les études de fond et donner des orientations quant au moment où effectuer l’échantillonnage et au type d’échantillon biologique qu’il faudrait recueillir (p. ex., écaille, longueur et poids). Au Québec, se référer à Couillard et al.(2011)

Le suivi des changements temporels des conditions de l’habitat aux sites choisis devrait aider à identifier les changements cumulatifs survenus dans l’habitat et les impacts associés sur les populations de fouille-roche gris. Combiné au suivi des populations, ce suivi peut aider à déterminer les seuils pour certains paramètres mesurables de l’habitat (p. ex., turbidité, charge en éléments nutritifs). En outre, il peut aider à déterminer s’il faut restaurer l’habitat ou atténuer les facteurs de perturbation. La collecte d’informations sur l’habitat aidera également à quantifier l’habitat disponible pour le fouille-roche gris.

3-1 : Nombre des menaces auxquelles le fouille-roche gris fait face découlent de la dégradation de l’habitat, phénomène qui affecte de nombreuses espèces aquatiques. Deux programmes de rétablissement écosystémique (le programme de rétablissement de la région d’Essex-Érié et le programme de rétablissement de l’île Walpole - version provisoire) ont incorporé les exigences biologiques et écologiques du fouille-roche gris aux approches de rétablissement pertinentes à l’échelle du bassin versant. Une approche coordonnée et cohésive entre ces équipes et les autres équipes de gestion concernées, qui maximise les possibilités de partage des ressources et d’information, est recommandée.

3-2 : Des baisses subites du débit d’eau pendant la fraie peuvent entraîner l’arrêt de la fraie et le déplacement du fouille-roche gris à l’extérieur des aires de fraie, vers des zones plus profondes (Winn 1953). La régularisation des débits peut également provoquer l’assèchement des habitats des hauts-fonds utilisés par des populations lotiques de fouille-roche gris au printemps et à l’été (Reid 2005). En tenant compte des besoins en matière de débit du fouille-roche gris, il sera possible d’exécuter des activités de régularisation et d’extraction de l’eau qui perturberont l’espèce de façon minimale; cependant, il est important de noter que la gestion des niveaux d’eau est complexe. L’APC a l’intention de réaliser en 2012 des évaluations des exigences en matière de débit pour les espèces en péril, y compris le fouille-roche gris, dans ses barrages situés sur la voie navigable Trent-Severn.

3-4 : Les évaluations des impacts environnementaux des projets affectant les cours d’eau habités par le fouille-roche gris devraient tenir compte des effets sur le fouille-roche gris et son habitat. Des inventaires des populations de fouille-roche gris, dans l’aire de répartition de l’espèce comme dans des secteurs où l’habitat est approprié mais où aucune observation de fouille-roche gris n’a été faite, effectués, au besoin, à l’appui des évaluations des impacts des propositions de projet, seraient utiles pour soutenir les efforts de rétablissement, car ils fourniraient de l’information sur la répartition et l’abondance de l’espèce.

3-5 : Des données sur la répartition et l’abondance de l’espèce au Québec sont répertoriées à plusieurs endroits et sous plusieurs formes. Afin d’assurer un suivi de l’abondance de la population, de la répartition de l’espèce et de la réussite des mesures de rétablissement, il faut que les données soient compilées et partagées entre les organismes. Des normes associées à ces données devraient également être établies.

3-6 : Les populations de fouille-roche gris présentes dans les États du Michigan, de l’Ohio, de la Pennsylvanie, de New York et du Vermont ont des rangs de conservation différents. Dans le cas des cours d’eau hébergeant des fouille-roches gris et qui sont communs entre les deux pays, il serait avantageux de maintenir des communications ouvertes et d’assurer le partage d’information sur l’espèce à la fois pour planifier le rétablissement au Canada et pour planifier la conservation des espèces fauniques dans les États américains.

4-1 et 4-2 : Le fouille-roche gris tolère mal l’envasement, la turbidité et les charges excessives en nutriments, facteurs qui contribuent tous à une mauvaise qualité de l’eau. Le soutien d’activités d’intendance telles que la plantation ou le maintien de bandes riveraines (agriculture et foresterie), la restriction de l’accès du bétail aux cours d’eau, la prévention du ruissellement des eaux usées non traitées ou du fumier dans les cours d’eau et la réduction des applications de produits chimiques et d’engrais sur les terres adjacentes à des cours d’eau devraient maintenir ou améliorer la qualité de l’eau dans les habitats du fouille-roche gris. Les pratiques de gestion exemplaires sont un bon outil pour fournir des orientations claires sur des modes de fonctionnement améliorés pour les secteurs comme l’agriculture ou la foresterie. Pour être efficaces, les PGE devraient cibler les principales menaces qui ont un impact sur l’habitat essentiel ou celui présentement occupé par l’espèce.

4-3 : Plusieurs populations sont disparues au cours des dernières années. Il faudrait évaluer les menaces et la dégradation de l’habitat aux sites occupés afin d’être en mesure de déterminer si elles posent un risque de disparition immédiat ou à long terme. Lorsqu’il est possible de mettre en œuvre des mesures de restauration de l’habitat ou d’atténuation des menaces, il faudrait aller de l’avant et en assurer le suivi.

4 -6 : Les méthodes à utiliser pour protéger l’habitat comprennent également l’acquisition, les servitudes de conservation et l’inclusion dans les plans de conservation élaborés par les divers paliers de gouvernement. Même si ces méthodes sont utilisées moins fréquemment pour les espèces aquatiques que pour les espèces terrestres, elles devraient être envisagées et mises en œuvre lorsqu’une occasion se présente de protéger l’habitat de façon perpétuelle.

4 -7 : L’amélioration de la qualité de l’eau des bassins versants passe par la participation des résidents, des entreprises et des organismes locaux. Plus la communauté prend part rapidement au processus de rétablissement, plus la chance d’obtenir un soutien constant et grandissant pour les mesures de rétablissement est grande. En conséquence, il est important de faire participer le public à la planification des mesures et à la mise en œuvre du rétablissement.

5-1 : La mise en œuvre d’un plan de communication contribuera à coordonner les activités de communication et de sensibilisation, à faire en sorte que les publics concernés soient ciblés à l’aide des moyens convenant le mieux et que les messages soient uniformes et précis. Cette mesure de priorité élevée doit être prise avant ou en même temps que toutes les activités de communication et de vulgarisation auprès du public sur le rétablissement, y compris la production de matériel imprimé. Lorsque c’est pertinent, une approche de communication plurispécifique doit être adoptée pour obtenir de meilleurs résultats.

5-3 et 5-4 : Divers organismes ont déjà déployé des efforts d’éducation du public afin de ralentir la propagation des espèces exotiques. Dans le cas du fouille-roche gris, le gobie à taches noires est particulièrement préoccupant. Le chevauchement des efforts ou toute concurrence pour obtenir des fonds ne profite à personne; l’Équipe de rétablissement du fouille-roche gris soutiendra et favorisera plutôt le maintien de ces efforts d’éducation, du fait qu’ils contribueront également au rétablissement du fouille-roche gris. L’élaboration d’outils de communication pour les pêcheurs de poissons-appâts, concernant la présence et l’identification du fouille-roche gris et d’autres espèces de poissons en péril, pourrait être bénéfique du fait que ces outils peuvent entraîner une augmentation des déclarations d’ observations d’individus de ces espèces et diminuer les captures accidentelles et l’utilisation de celles-ci en tant que poissons-appâts. Un guide sur les poissons-appâts a déjà élaboré pour l’Ontario (voir Cudmore et Mandrak,2011).

La désignation de l’habitat essentiel des espèces menacées et en voie de disparition (à l’Annexe 1) est obligatoire en vertu de la LEP. La LEP renferme des dispositions pour empêcher la destruction des habitats essentiels après que ceux-ci ont été désignés. La Loi sur les espèces en péril (2002) définit l’habitat essentiel comme étant :

La LEP définit l’habitat pour une espèce aquatique en péril comme étant :

Pour le fouille-roche gris, l’habitat essentiel a été désigné dans la mesure du possible en se fondant sur la meilleure information disponible. L’habitat essentiel désigné dans le présent programme de rétablissement décrit les zones géospatiales contenant l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce. Les zones actuellement désignées pourraient être insuffisantes pour atteindre les objectifs de population et de répartition de l’espèce. Un calendrier présente donc les études requises pour mieux décrire l’habitat essentiel (en termes des fonctions, composantes et caractéristiques biophysiques, de même qu’au niveau de sa répartition spatiale) de manière à assurer sa protection.

En utilisant la meilleure information disponible, on a désigné l’habitat essentiel en employant un « rectangle de délimitation » pour les secteurs de l’Ontario et du Québec où l’espèce est actuellement présente dans les dix rivières actuellement ciblées comme objectif de répartition. Cette approche nécessite l’utilisation des fonctions, composantes et caractéristiques importantes, si possible pour chacun des stades de vie du fouille-roche gris, afin de localiser l’habitat essentiel à l’intérieur du rectangle de délimitation, cette zone étant délimitée par les données d’occupation de l’espèce. Les informations sur l’habitat par stade de vie ont été résumées sous forme de tableau en utilisant les données et études présentées à la section 3.3 « Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques ». L’approche par rectangle de délimitation était la plus appropriée considérant le peu d’information disponible sur l’espèce et le manque de cartographie détaillée de ces zones. Lorsque l’information sur l’habitat était disponible, elle a été utilisée pour préciser la désignation de l’habitat essentiel.

Les données et les méthodes spécifiques aux différents secteurs qui ont été utilisées pour désigner l’habitat essentiel sont résumées ci-après. La description de l’habitat essentiel inclut tout le chenal de plein bord , qui joue un rôle important dans le maintien des profils d’écoulement, pour tous les secteurs désignés en Ontario et au Québec, à l’exception du lac Érié (Pointe-Pelée).

Ontario

En Ontario, on a désigné l’habitat essentiel en se basant sur l’approche de rectangle de délimitation. Pour les populations lotiques, cette désignation a été ensuite précisée avec un système de classification écologique, le système d’inventaire du paysage aquatique (ALIS, pour Aquatic Landscape Inventory System). Le système ALIS a été développé par le MRNO afin de définir les segments des cours d’eau à l’aide d’un certain nombre de caractéristiques uniques qui se trouvent uniquement dans ces segments de vallée. Chaque segment de vallée est défini par un ensemble de variables du paysage qui auraient un effet de contrôle sur les processus physiques et biotiques à l’intérieur du bassin versant (p. ex., changements au niveau du paysage écologique, obstacles). Par conséquent, si une population a été trouvée dans un type de classification écologique, il n’y a pas de raison de penser qu’elle ne pourrait pas être trouvée dans les autres zones contigües du même segment de vallée. L’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les systèmes lotiques a donc été défini comme étant le tronçon de la rivière qui inclut tous les segments ALIS contigus compris entre le segment le plus en amont et celui le plus en aval où l’espèce a été capturée. Notez que les segments ALIS Intermédiaires (situés entre les segments amont et aval où l’espèce a été capturée) qui n’ont pas été suffisamment échantillonnés pour détecter la présence du fouille-roche gris sont aussi inclus dans l’habitat essentiel.

L’habitat essentiel pour le fouille-roche gris n’a pas été désigné pour le moment dans les rivières Detroit et Sainte-Claire ou le lac Sainte-Claire. Aucun spécimen de l’espèce n’a été capturé lors des échantillonnages intensifs effectués en 2005 et 2006 aux sites historiques de capture (à proximité de l’embouchure de la rivière Detroit ). La capture la plus récente de l’espèce (un seul spécimen) a été réalisée dans la rivière Detroit à la sortie du lac Sainte-Claire (décharge du lac) (Bouvier et Mandrak 2010). D’autres zones potentielles d’habitat essentiel dans le lac et la rivière Sainte-Claire seront évaluées en collaboration avec la Première Nation de l’île Walpole.

Les méthodes spécifiques et les données utilisées pour désigner l’habitat essentiel en Ontario sont résumées ci-après.

Ruisseau Little Rideau et rivière des Outaouais : Deux mentions de fouille-roche gris (1989 et 2004) sont rapportées pour le ruisseau Little Rideau, près de son confluent avec la rivière des Outaouais (Base de données canadienne de distribution 1989; Dextrase et Reid 2004). Comme les observations du fouille-roche gris ont été effectuées près de la limite du segment ALIS adjacent à la rivière des Outaouais, une zone tampon a été ajoutée à la fin de ce segment en utilisant une superficie minimale pour une population viable (décrite plus loin dans cette section) de 0,04 km². Cependant, considérant la proximité des stations de captures avec la rivière des Outaouais, des échantillonnages supplémentaires sont requis dans ce secteur afin de déterminer si les fouille-roches gris capturés appartiennent à une population résidente du ruisseau Little Rideau ou à une population de la rivière des Outaouais.

Rivières Trent, Moira (rivières Black et Skootamatta) et rivière Salmon : L’habitat essentiel a été désigné dans la rivière Trent à partir des données d’échantillonnage de Reid (2001, 2004 et 2009), de Portt and Associates (2004 et 2008), de la Base de données canadienne de distribution (1976 et 1977) et de la base de données du Musée royal de l’Ontario (1998 et 1999). Pour la rivière Salmon, les données d’échantillonnage provenaient d’études réalisées par Reid et al. (2005), les Consultants Eco Tec (2007 et 2008) et Reid (2009). Pour désigner l’habitat essentiel dans la rivière Moira et deux de ses tributaires, les rivières Black et Skootamatta, on a utilisé les données d’échantillonnage provenant de Reid (2004) et Reid et al. (2005). L’espèce semble disparue d’un ruisseau sans nom se jetant dans la rivière Moira (Phelps et Francis 2002); aucun habitat essentiel n’a donc été désigné à cet endroit.

Lac Érié – Pointe Pelée : Des fouilles-roches gris ont été capturés dans ce secteur entre 1928 à 2009; les données utilisées pour désigner l’habitat essentiel proviennent de la Base de données canadienne de distribution, de l’Office de protection de la nature de la région d’Essex, de l’Unité de gestion du lac Érié du MNRO et de Reid (2005). Comme cette population n’est pas lotique, l’habitat essentiel du fouille-roche gris du lac Érié à Pointe Pelée a été désigné à l’aide de l’approche du rectangle de délimitation, précisée avec les données disponibles sur l’habitat (données bathymétriques de l’Administration nationale océanique et atmosphérique [ANOA], ligne des hautes eaux [LHE] et un système de classification des rives).

La LHE est le niveau d’élévation utilisé par le MPO afin de déterminer le niveau d’élévation minimal représentant la limite supérieure (en rive) de l’habitat du poisson. Ce niveau correspond au niveau atteint 80 % du temps pendant le mois où le niveau d’eau est à son maximum annuel (c.-à-d. que l’eau atteint ce niveau 80 % du temps ou est plus basse) (MPO 2005);c’est donc ce niveau qui a été utilisé pour délimiter la limite supérieure (en rive) de l’habitat essentiel dans ce secteur. La superficie sous la LHE peut ou non être inondée, en fonction des fluctuations du niveau d’eau (saisonnières et cycliques).

Les rives du lac Érié ont été divisées en segments et classées à partir de leur géomorphologie (les catégories comprenaient les plages et dunes de sable, les plages de matériel grossier, les berges argileuses, etc.), de la nature de la zone littorale (argile, sable, roche mère) et de l’étendue des ouvrages de protection des côtes (durcissement des rives) (Commission des Grands Lacs 2000) Ce système a été utilisé pour préciser l’étendue des rives définies comme habitat essentiel du fouille-roche gris, en éliminant les types d’habitat qui ne semblent pas être utilisés par l’espèce en milieu lacustre. Voir le tableau 9a pour une description des caractéristiques de l’habitat essentiel de cette espèce.

On a utilisé l’isobathe 2 m de l’ANOA pour définir plus précisément la limite inférieure de l’habitat essentiel de cette espèce, les échantillonnages ciblés ayant été réalisés dans des eaux d’une profondeur maximale de 1,5 m (à gué). On connaît mal dans quelle mesure l’espèce utilise les zones de plus de 2 m de profondeur. D’autres échantillonnages ciblés, réalisés à des profondeurs supérieures à 2 m, pourraient permettre de préciser l’étendue de cet habitat essentiel.

Québec

Au Québec, un système d’inventaire du paysage à grande échelle (semblable au système ALIS) n’était pas disponible. La désignation de l’habitat essentiel est aussi basée sur l’approche du rectangle de délimitation, mais s’est limitée aux secteurs où des relevés de l’habitat ont été effectués et où des captures de fouille-roche gris ont été validées aux cours des dix dernières années, y compris les échantillonnages réalisés en 2009. Cette approche était également justifiée par le fait que les caractéristiques de l’habitat peuvent varier d’un bassin versant à l’autre (p. ex., rivières Gatineau et Richelieu [Boucher et al. 2009]). Les caractéristiques de l’habitat pour chaque secteur sont présentées à la section 7.1.3. « Désignation de l’habitat essentiel : Géospatial ».

On a utilisé les stations d’inventaire les plus en aval et en amont où des fouille-roches gris ont été capturés pour établir les limites des tronçons des cours d’eau où se situe l’habitat essentiel.

Pour les secteurs où la présence de fouille-roche gris a été confirmée, mais où la caractérisation de l’habitat n’a pas été effectuée, des études supplémentaires (voir le calendrier des) seront requises pour mieux décrire et expliquer les caractéristiques spécifiques de l’habitat associées à la présence du fouille-roche gris.

Région hydrographique de l’Outaouais et de Montréal : L’habitat essentiel dans la rivière Gatineau a été désigné à partir de données d’échantillonnage provenant des études de Lemieux et al. (2005), Boucher (2006) et Boucher et al.(2009).

Région hydrographique du Saint-Laurent nord-est : Le fouille-roche gris a été capturé dans la rivière L’Assomption et un de ses tributaires, la rivière Ouareau, par la Corporation d’Aménagement de la Rivière L’Assomption en 2002 et 2009 (CARA 2002; Bourgeois 2010). Ce sont ces données qui ont été utilisées pour désigner l’habitat essentiel.

Région hydrographique du Saint-Laurent sud-ouest : Les données d’échantillonnage utilisées pour désigner l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Richelieu provenaient d’études réalisées par Boucher et al. (2009) et Vachon (2007), ainsi que d’information reçue directement du MRNFQ (N. Vachon, MRNFQ, comm. pers. 2010).

Des fouille-roches gris ont été capturés dans la rivière Saint-François entre 1998 et 2003 dans le cadre d’une étude environnementale et entre 1998 et 2003 lors d’échantillonnages ciblés qui visaient également à recueillir des données sur l’habitat (S. Garceau, MRNFQ, comm. pers. 2010). Ces données ont été utilisées pour identifier l’habitat essentiel dans la rivière Saint-François.

Les études réalisées par Garceau et al. (2007) et Ambioterra (2010) ont été utilisées afin d’aider à définir l’habitat essentiel des rivières des Anglais, aux Outardes et Trout.

L’information disponible sur les besoins en habitat des différents stades de vie du fouille-roche gris est limitée. Les tableaux 9a et 9b résument les connaissances disponibles sur les fonctions, composantes et caractéristiques indispensables pour chaque stade de vie (voir section 3.3 « Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques » pour plus de détails). Les zones désignées comme habitat essentiel doivent supporter une ou plusieurs de ces fonctions. Au Québec, des études ont démontré que les caractéristiques de l’habitat peuvent varier d’un bassin versant à l’autre. La plupart des études se limitaient également à échantillonner les adultes et leur habitat. En considérant cette variabilité et le fait que le fouille-roche gris est un petit poisson avec une capacité de dispersion limitée, il a été décidé de décrire les caractéristiques de l’habitat pour l’ensemble des stades de vie. Il est important de noter qu’un habitat convenable n’a pas à présenter toutes ces caractéristiques pour être considéré comme un habitat essentiel. De plus, les valeurs sont fournies à titre indicatif et peuvent varier dans le temps et l’espace (p. ex., vitesse du courant et profondeur en crue printanière versus en étiage d’été ou d’automne).

Tableau 9a. Fonctions, composantes et caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel pour chaque phase du cycle biologique du fouille-roche gris en OntarioNote de bas de page a.2.
Cycle biologique Fonctions Composantes Caractéristiques biophysiques
De la fraie aux larves Migration
Fraie Alevinage (juin et juillet)
Rapides, radiers, hauts-fonds, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières Hauts-fonds des lacs
  • Courant de modéré à rapide (moyenne de 46 centimètre par seconde (cm/s) dans la rivière Trent, Ontario)
  • Matériel du lit grossier et propre (gravier et cailloux arrondis)
  • Faible profondeur (p. ex., < 2 m)
  • Eau chaude (14,5 à 25 °C)
  • Les mâles établissent un territoire autour d’un gros rocher en plein courant lors de la fraie
Juvéniles (Jeunes de l’année)Note de bas de page b Croissance Rapides, radiers, hauts-fonds, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
  • Courant faible (p. ex., 39 à 48 cm/s)
  • Substrats de sable et gravier
  • Faible profondeur (< 5 m)
Adultes Alimentation Rapides, radiers, hauts-fonds, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières

Plages de gravier et de sable grossier (lac Érié)
  • Courant de faible à modéré (p ex., 39 à 48 cm/s) ou léger batillage
  • Substrats de cailloux, gravier et sable
  • Profondeur habituellement faible (< 60 cm)
  • Végétation aquatique minimale ou éparse
  • Bonne qualité de l’eau (notamment : faible turbidité, oxygène dissous adéquat, faible niveau de pollution)
  • Disponibilité des proies (macro-invertébrés benthiques)
Tableau 9b. Fonctions, composantes et caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel pour chaque phase du cycle biologique du fouille-roche gris au QuébecNote de bas de page a.4.
Stades de vie Fonctions Composantes Caractéristiques biophysiques
Tous Fraie
Alevinage
Croissance (juvéniles)
Alimentation (adultes)
Migration
Rapides, radiers, hauts-fonds, bordures des rives, zones abritées du courant et fosses dans les ruisseaux et rivières
  • Eaux lotiques (courantes) avec des vitesses de courant (faible à modérée) variant sur une base de 12 mois
  • Profondeur jusqu’à 2 m
  • Substrats grossiers (sable [1-2,9 mm], gravier [3-64,9 mm], cailloux [65-255 mm])
  • Végétation aquatique minimale
  • Turbidité généralement faible
  • Disponibilité des proies (macro-invertébrés benthiques)

Les études requises pour préciser les connaissances sur les fonctions, composantes et caractéristiques indispensables de l’habitat essentiel des différentes stades de vie du fouille-roche gris sont décrites à la section 7.2 « Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel ».

En utilisant la meilleure information disponible, on a désigné l’habitat essentiel du fouille-roche gris en Ontario et au Québec dans les secteurs suivants :

Ontario
Québec

Les zones contenant les habitats essentiels désignés dans ces secteurs peuvent se superposer avec des habitats connus pour abriter d’autres espèces en péril, toutefois les besoins spécifiques en habitat dans ces zones peuvent varier d’une espèce à l’autre.

Les zones délimitées dans les cartes suivantes (figures 7 à 18) représentent les zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel en ce moment. Lorsque l’on utilise l’approche du rectangle de délimitation, l’habitat essentiel n’est pas composé de toutes les zones comprises dans les limites indiquées, mais seulement dans celles où sont présentes les composantes et caractéristiques biophysiques spécifiées (tableaux 9a et 9b). Les coordonnées géographiques indiquant les limites à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris, aux endroits mentionnés précédememnt, sont présentées dans les tableaux 10a et 10b, ainsi que sur les figures 7 et 9 à 18. Il est à noter que les structures anthropiques permanentes, présentes dans les zones ainsi délimitées (marinas, chenaux de navigation), sont spécifiquement exclues; il est reconnu qu’il est nécessaire de procéder de temps à autre à l’entretien ou au remplacement de ces infrastructures De brèves explications sur les zones désignées comme habitat essentiel sont données ci-après.

Tableau 10a. Coordonnées indiquant les limites à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris pour les sept emplacements désignés en Ontario.
Emplacements désignés en Ontario Point 1 (N.-O.) Point 2 (N.-E.) Point 3 (S.-E.) Point 4 (S.-O.)
Ruisseau Little Rideau 45°34’20.827”N
74°31’49.498”O
45°35’11.088”N
74°31’11.190”O
45°35’14.582”N
74°31’02.069”O
45°35’11.011”N
74°30’52.823”O
Rivière MoiraNote de bas de page a.5 44°29’55.273”N
77°36’46.551”O
44°09’35.584”N
77°23’02.505”O
n/a n/a
Rivière BlackNote de bas de page a.5 44°32’02.852”N
77°22’12.018”O
44°31’47.623”N
77°22’16.520”O
n/a n/a
Rivière TrentNote de bas de page a.5 44°15’47.902’N
77°36’ 09.845”O
44°06’34.174”N
77°35’19.956”O
n/a n/a
Rivière SkootamattaNote de bas de page a.5 44°37’02.412”N
77°13’59.405”O
44°31’09.305”N
77°20’24.210”O
n/a n/a
Rivière SalmonNote de bas de page a.5 44°20’03.477”N
77°02’46.945”O
44°11’47.117”N
77°13’44.908”O
n/a n/a
Pointe-Pelée 42°01’53.445”N
82°37’25.255”O
41°59’14.773”N
82°29’52.422”O
n/a n/a

† Toutes les coordonnées ont été obtenues à l’aide du système de référence géodésique NAD 83.

Tableau 10b. Coordonnées indiquant les limites à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris pour les huit emplacements désignés au Québec.
Emplacements désignés au Québec Point 1 (N.-O.) Point 2 (N.-E.)
Rivière GatineauNote de bas de page a.6 45°29’27.568”N
75°45’13.618”O
45°27’14.079”N
75°41’41.660”O
Rivière L’AssomptionNote de bas de page a.6 45°59’01.680”N
73°25’01.560”O
46°04’02.640”N
73°28’11.280”O
Rivière OuareauNote de bas de page a.6 45°57’30.420”N
73°27’20.040”O
45°57’19.080”N
73°26’20.400”O
Rivière RichelieuNote de bas de page a.6 45°26’54.128”N
73°15’52.827”O
46°02’56.714”N
73°07’13.676”O
Rivière Saint-FrançoisNote de bas de page a.6 45°28’25.968”N
71°38’49.992”O
45°37’39.134”N
72°06’53.038”O
Rivière TroutNote de bas de page a.6 45°07’01.129”N
74°05’21.474”W
45°00’41.880”N
74°18’10.852”W
Rivière aux OutardesNote de bas de page a.6 45°03’05.537”N
74°00’52.603”O
45°06’14.832”N
74°03’54.719”O
Rivière des AnglaisNote de bas de page a.6 45°01’35.873”N
73°40’16.194”O
45°04’42.540”N
73°42’29.177”O

† Toutes les coordonnées ont été obtenues à l’aide du système de reference géodésique NAD 83.

Ontario

Ruisseau Little Rideau et rivière des Outaouais : L’habitat essentiel dans le ruisseau Little Rideau est présentement désigné pour le fouille-roche gris comme un tronçon du ruisseau long de 2,3 kilomètrs (km), qui s’étend du côté sud de l’autoroute 17 jusqu’à son embouchure dans la rivière des Outaouais. Une autre zone de la rivière des Outaouais, d’une superficie de 0,04 km², à l’embouchure du ruisseau, a aussi été désignée comme zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel, afin de tenir compte du fait que les captures ont été faites à proximité de la rivière des Outaouais (figure 7).

Figure 7. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans le ruisseau Little Rideau et la rivière des Outaouais.

Figure 7. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans le ruisseau Little Rideau et la rivière des Outaouais. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 7

Rivières Trent, Moira (rivières Black et Skootamatta) et Salmon : L’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Trent a été désigné dans un tronçon de la rivière long de 22 km, entrele barrage à Glen Ross et Trenton en aval. Dans la rivière Moira et ses deux tributaires (les rivières Black et Skootamatta), la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel désigné s’étend sur environ 121 km. Pour la rivière Moira, il s’étend de l’autoroute 7, près de Deloro, jusqu’à Belleville en aval. L’habitat essentiel dans la rivière Skootamatta est compris entre le sud de la route Flinton jusqu’au confluent de la rivière Skootamatta et de la rivière Moira en aval. Dans la rivière Black, l’habitat désigné se trouve du sud de la route West Black River jusqu’au confluent de la rivière Black avec la rivière Moira en aval. Dans la rivière Salmon, l’habitat essentiel a été désigné dans un tronçon de la rivière long de 23 km et qui s’étend de Forest Hill (approximativement) jusqu’à Shannonville (environ) en aval (figures 8 à 12).

Figure 8. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières Trent, Moira (Black et Skootamatta) et Salmon.

Figure 8. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières Trent, Moira (Black et Skootamatta) et Salmon. (Voir description longue ci-dessous.)
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Figure 9. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Trent.

Figure 9. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Trent. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 9

Figure 10. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières Moira et Black.

Figure 10. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières Moira et Black. (Voir description longue ci-dessous.)
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Figure 11. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Skootamatta.

Figure 11. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Skootamatta. (Voir description longue ci-dessous.)
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Figure 12. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Salmon.

Figure 12. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Salmon. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 12

Figure 13. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans le lac Érié.

Figure 13. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans le lac Érié. (Voir description longue ci-dessous.)
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Québec
Région hydrographique de l’Outaouais et de Montréal :

Rivière Gatineau : La zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel désigné dans la rivière Gatineau s’étend des rapides Farmer (à mi-chemin entre le pont Alonzo-Wright et la centrale des Rapides-Farmer) jusqu’à son embouchure dans la rivière des Outaouais (figure 14). Ce tronçon de rivière mesure environ 6,8 km.

Boucher et al. (2009) ont constaté que le fouille-roche gris se trouvait plus souvent dans des habitats lotiques et que sa présence était associée à deux variables : la vitesse du courant (moyenne de 41 cm/s) et un léger recouvrement du substrat par le périphyton (moins de 30 % de la superficie totale du substrat). Toutes les captures se sont faites à des profondeurs de moins de 60 cm et des individus en fraie ont été observés en juillet (Boucher 2006). Lemieux et al.(2005) ont capturé des adultes qui semblaient s’alimenter en bordure des rives en juin et juillet et ont localisé deux sites de fraie (présence d’œufs) en juillet, en amont du pont Alonzo-Wright, à une température de l’eau de 21ºC, une profondeur de 30 à 40 cm et une vitesse de courant de 24 à 60 cm/s. Le lit des zones de fraie était principalement composé de cailloux, avec une faible quantité de gravier et de sable. Comtois et al. (2004) ont également capturé des individus en fraie en aval du pont Alonzo-Wright, entre le 20 mai et le 21 juin, à des températures de l’eau comprises entre 14 et 19 ºC.

Figure 14. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l'habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Gatineau.

Figure 14. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l'habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Gatineau. (Voir description longue ci-dessous.)
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Région hydrographique du Saint-Laurent nord-est :

Rivière L’Assomption et son tributaire, la rivière Ouareau : La zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel désigné dans la rivière l’Assomption est composée de deux tronçons de rivière : la rivière L’Assomption,près de Saint-Paul, et un de ses tributaires, la rivière Ouareau, près de Crabtree (figure 15). Ces tronçons de rivière mesurent respectivement 23,2 et 1,8 km. D’autres études seront nécessaires pour déterminer si ces deux segments de rivières abritent des populations distinctes.

Dans ces deux habitats, des fouille-roches gris ont été capturés à une profondeur d’environ 25 cm où l’eau était claire et la température moyenne de 20,5 ºC, la vitesse du courant de faible à modérée et sur un substrat hétérogène composé principalement de cailloux et de sable, mais toujours avec le gravier comme second substrat le plus abondant (CARA 2002, Bourgeois et al.2010).

Figure 15. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières L’Assomption et Ouareau.

Figure 15. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières L’Assomption et Ouareau. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 15
Région hydrographique du Saint-Laurent sud-ouest :

Rivière Richelieu : La zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel désigné dans la rivière Richelieu (figure 16) s’étend de l’aval du barrage de Chambly jusqu’à son embouchure dans le Saint-Laurent. Ce tronçon de rivière mesure 72,7 km.

Dans la rivière Richelieu, Boucher et al. (2009) ont réalisé des relevés au niveau des rapides de Chambly et dans la région de Saint-Marc-sur-Richelieu. Tout comme dans la rivière Gatineau, cette étude a démontré que le fouille-roche gris se trouve le plus souvent en eaux lotiques. Cependant, dans la rivière Richelieu, sa présence était liée à quatre variables : profondeur (moyenne de 25 cm), vitesse du courant (moyenne de 44 cm/s), substrat hétérogène (plus de trois composantes) et la présence de débris ligneux. Toutes les captures se sont produites à des profondeurs inférieures à 60 cm. De plus, des fouille-roches gris ont été capturés entre 1997 et 2009 dans le cadre du suivi du recrutement du chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) dans les rapides de Chambly, la région de Saint-Marc-sur-Richelieu (Îles Jeannotte et aux Cerfs), la région de Saint-Ours et à l’embouchure de la rivière (Vachon 2007, N. Vachon, MRNFQ, comm. pers. 2010). Il est important de noter que certaines captures ont été réalisées sur un substrat dominé par l’argile, le limon, le sable, le gravier ou les cailloux et à des profondeurs allant jusqu’à 5 m (S. Garceau, MRNFQ, comm. pers.,2010). Par conséquent, l’habitat essentiel dans cette rivière est caractérisé par des profondeurs de 0 à 5 m avec un substrat variant de l’argile (< 0,1 mm) aux cailloux (65 à 255 mm).

Figure 16. Limite de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Richelieu.

Figure 16. Limite de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Richelieu. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 16

Rivière Saint-François : La zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel désigné dans la rivière Saint-François s’étend d’East-Angus à Melbourne et comprend les régions de Bromptonville et Windsor (figure 17). Ce tronçon de rivière mesure 65,8 km.

En 1998 et 2003, des fouille-roches gris ont été capturés dans la rivière Saint-François, près de Bromptonville et Windsor, lors d’une étude environnementale sur les effluents des papetières. Des relevés ciblés réalisés par le MRNFQ ont également rapporté des captures près d’East-Angus et en aval de Windsor et Bromptonville (en aval du barrage de la Kruger) en 2008 et 2009. Les sites de capture étaient caractérisés par un substrat de cailloux avec présence de gravier et d’une faible quantité de sable. Les captures ont été effectuées dans les zones de faible courant en bordure de la rive (S. Garceau, MRNFQ, comm. pers. 2010).

Figure 17. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Saint-François.

Figure 17. Limites de la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans la rivière Saint-François. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 17

Rivières des Anglais, aux Outardes et Trout ( bassin versant de la rivière Châteauguay) : La zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans ce bassin se situe dans les rivières suivantes : des Anglais, aux Outardes et Trout (figure 18). L’habitat essentiel mesure 9,0 km dans la rivière des Anglais, 7,5 km dans la rivière des Outardes et 25,7 km dans la rivière Trout. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer si ces trois rivières abritent une seule population ou trois populations distinctes.

L’étude de Garceau et al. (2007) a permis de démontrer que l’habitat du fouille-roche gris dans ces trois rivières est généralement une section de cours d’eau dont le lit est principalement composé de sable ou de gravier parsemé de roches ou de rochers. La vitesse du courant est généralement faible (autour de 30 cm/s) et le fouille-roche gris se trouvait généralement en bordure d’un contre-courant ou dans des zones abritées du courant. Il n’y avait habituellement pas de végétation aquatique aux sites de capture. Les bandes riveraines étaient de couvert variable, mais généralement composées d’au moins 50 % d’arbres. Aux stations où le fouille-roche gris a été capturé, l’oxygène dissous était supérieur à 95 %, le pH était de 6,9 à 9,4 et la conductivité était comprise entre 209 and 279 mS/cm. La turbidité de l’eau était faible (moins de 2,5 UTN), ce qui explique la faible quantité de matériel fin trouvée sur les substrats où les fouille-roches ont été capturés.

Des fouille-roches gris ont aussi été capturés par Ambioterra dans la rivière des Anglais, à des stations dont la profondeur minimale était comprise entre 5 et 50 cm, sans dépasser 150 cm, avec un substrat variable composé d’argile consolidé ou de roche, une faible couverture de végétation aquatique, des bandes riveraines composées d’herbacées, d’arbustes et d’arbres et une vitesse de courant moyenne comprise entre 10 et 36 cm/s en août et entre 4 et 21 cm/s en octobre (Ambioterra 2010).

Figure 18. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières des Anglais, aux Outardes et Trout.

Figure 18. Limites des zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du fouille-roche gris dans les rivières des Anglais, aux Outardes et Trout. (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 18

Cette désignation de l’habitat essentiel dans les zones décrites précédemment permet de protéger les habitats qui abritent l’espèce et qui sont présentement occupés, jusqu’à ce qu’on définisse plus précisément l’habitat essentiel de l’espèce conformément au calendrier d’études présenté au tableau 12. L’équipe de rétablissement a recommandé au ministre des Pêches et des Océans et au ministre de l’Environnement de considérer ces zones comme nécessaires pour atteindre les objectifs fixés en matière de survie et de rétablissement de l’espèce. Le calendrier des études décrit les activités nécessaires pour préciser la description des habitats essentiels actuels aux endroits confirmés, et s’appliquera aussi à de nouveaux sites si des populations jusqu’alors inconnues venaient à être confirmées. La description des habitats essentiels sera précisée à mesure que de nouvelles informations seront disponibles afin d’atteindre les objectifs de population et de répartition.

La superficie minimale pour assurer la viabilité de la population (SMVP) pour chaque stade de vie a été estimée pour les populations canadiennes (voir tableaux 11a et 11b). La SMVP est définie comme la quantité d’habitat exclusif et adéquat requis pour atteindre une cible de rétablissement démographiquement durable, basée sur le concept de population minimum viable (PMV) (Vélez-Espino et al. 2009). Les PMV estimées pour les jeunes de l’année et les adultes sont respectivement de 2 712 363 and 31 000, pour une probabilité d’événements catastrophiques de 10 % par génération. Les SMVP correspondantes ont été estimées à 0,04 km² dans les rivières et à 1,252 km² dans les lacs. Pour plus d’information sur les PMV, la SMVP et la méthodologie associée, voir Venturelli et al. (2010).

La SMVP est un paramètre quantitatif de l’habitat essentiel qui peut être utile pour le rétablissement et la gestion des espèces en péril (Vélez-Espino et al. 2009). Les valeurs de la SMVP sont relativement prudentes dans la mesure où elles représentent la somme des habitats requis pour tous les stades de vie du fouille-roche gris; ces évaluations ne tiennent pas compte de la superposition potentielle des habitats des différents stades de vie, et peuvent donc surestimer les superficies requises pour soutenir une PMV. Cependant, étant donné que nombre des populations se trouvent dans des secteurs d’habitat dégradé (le concept de SMVP suppose une qualité de l’habitat optimale), des superficies plus grandes que la SMVP peuvent être requises pour soutenir une PMV. De plus, il est probable que, pour beaucoup de populations, seule une partie de l’habitat désigné comme habitat essentiel puisse répondre aux besoins fonctionnels des différents stades de vie de l’espèce.

Des comparaisons ont été effectuées entre les superficies des habitats essentiels désignés pour chaque population et la SMVP estimée (voir les tableaux 11a et 11b). L’habitat essentiel désigné à l’intérieur de l’aire de délimitation correspond aux zones répondant aux besoins en habitat fonctionnel décrits dans les tableaux 9a et 9b. Par conséquent, les données présentées ne sont que des estimations cartographiques du tronçon total des cours d’eau et non la superficie exacte de l’habitat essentiel disponible. D’autres études seront nécessaires pour évaluer la superficie de l’habitat essentiel disponible sur une base annuelle, et ce, pour tous les tronçons de rivière désignés. D’autres études pourraient aussi être utiles pour aider à quantifier la superficie et la qualité de l’habitat disponible à l’intérieur deshabitats essentiels pour toutes les populations; cette information, accompagnée de la vérification du modèle de SMVP, offrira une plus grande certitude pour déterminer la viabilité des populations. Les résultats présentés dans les tableaux 11a et 11b sont donc préliminaires et doivent être interprétés avec prudence.

Tableau 11a. Comparaison des superficies des tronçons de rivière et des zones des lacs à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel (km²) pour chaque secteur où vit le fouille-roche gris en Ontario avec la superficie minimale estimée pour la viabilité de la population (SMVP)Note de bas de page a.7.
SecteurNote de bas de page b Superficie approximative de l’habitat essentiel désigné
(km²)
SMVP
(km²)
SMVP atteinte? (O = oui / N = non)
Rivière Trent 4,85 0,04 O
Rivières Moira, Black et Skootamatta 5,94 0,04 O
Rivière Salmon 0,61 0,04 O
Ruisseau Little Rideau et rivière des Outaouais 0,05 0,04 O
Lac Érié (Pointe Pelée) 7,01 1,25 O
Tableau 11b. Comparaison des superficies (km²) des zones à l’intérieur desquelles se retrouve l’habitat essentiel pour chaque secteur où se trouve le fouille-roche gris au Québec avec l’estimé de la superficie minimale pour la viabilité de la population (SMVP)Note de bas de page a.8.
Secteur Superficie approximative de l’habitat essentiel désigné
(km²)
SMVP
(km²)
SMVP atteinte? (O = oui / N = non)
Rivière Gatineau 1,40 0,04 À confirmer
Rivières L’Assomption et Ouareau 0,97/0,134 0,04 À confirmer
Rivière Richelieu 9,32 0,04 À confirmer
Rivière Saint-François 7,00 0,04 À confirmer
Rivières des Anglais, aux Outardes et Trout 0,10/0,31/0,72 0,04 À confirmer

Ce programme de rétablissement inclut une désignation de l’habitat essentiel, réalisée dans la mesure du possible et avec la meilleure information accessible. D’autres études doivent être menées pour préciser l’habitat essentiel désigné pour le fouille-roche gris, nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. La liste des activités du tableau 12 n’est pas exhaustive et il est probable que la réalisation de ces activités conduise à la découverte de nouvelles lacunes dans les connaissances qui devront être prises en compte.

Tableau 12. Calendrier des études requises pour désigner l’habitat essentiel.
Description de l’activité Justification Période (approximative)
Réaliser des études afin de déterminer les besoins en habitat pour chaque phase du cycle biologique du fouille-roche gris. L’information disponible sur les besoins en habitat des juvéniles de fouille-roche gris est limitée. La détermination des besoins en habitat pour chaque phase du cycle biologiquepermettra de s’assurer que toutes les composantes et caractéristiques de l’habitat essentiel de cette espèce seront identifiées. 2012 - 2016
Inventorier et cartographier la quantité et la qualité des habitats dans les secteurs actuellement et historiquement occupés, de même que dans les secteurs adjacents à ceux présentement occupés. Accroître la fiabilité des données utilisées pour déterminer si les sites répondent aux critères de l’habitat essentiel; contribuer à préciser les limites spatiales des habitats essentiels. 2012 - 2016
Réaliser des relevés ciblés supplémentaires afin de combler les lacunes sur la répartition de l’espèce et d’aider à évaluer la connectivité entre les populations. De nouvelles populations et les habitats essentiels correspondants pourraient être nécessaires pour atteindre les objectifs de population et de répartition. 2012 - 2016
Créer un modèle de couplage habitat et population pour chaque stade de vie. Aidera à préciser les cibles de rétablissement et à déterminer les quantités d’habitat essentiel requises pour atteindre ces cibles pour chaque stade de vie. 2012 - 2016
En se basant sur l’information recueillie, revoir les objectifs de population et de répartition. Déterminer la quantité et la configuration de l’habitat essentiel requis pour atteindre ces objectifs, si cette information existe. Valider les modèles. Il faudra peut-être revoir les objectifs de rétablissement afin de s’assurer qu’ils sont réalisables et défendables; permettra de préciser davantage les descriptions de l’habitat essentiel (spatiale et des caractéristiques biophysiques). 2012 - 2016


Les activités présentées dans ce calendrier seront réalisées en collaboration entre le MPO, l’APC et les autres groupes et gestionnaires des terres concernés. Il faut souligner que beaucoup des approches de rétablissement proposées permettront de prendre en compte les besoins en information indiqués dans le calendrier.

La voie navigable Trent - Severn planifie des évaluations des exigences en matière de débit pour les espèces de poissons en péril, y compris le fouille-roche gris, à certains des barrages de l’APC sur la rivière Trent durant le printemps 2012. Toutefois, il est important de noter que la gestion du niveauu de l’eau de la voie navigable est complexe et doit respecter de nombreuses autres obligations légales, comme la sécurité publique.

Les activités qui altèrent négativement les régimes d’écoulement au-delà des seuils tolérés par le fouille-roche gris, et qui augmentent l’envasement, la turbidité ou la charge en nutriments peuvent avoir un impact négatif sur l’habitat de cette espèce. Toutefois, les activités décrites dans le tableau suivant pourront se poursuivre dans les zones où il est connu qu’elles ne nuisent pas au fouille-roche gris, lorsque cela a été démontré par des études spécifiques au site et par la détermination des seuils de tolérance des populations de fouille-roche gris concernées.

Sans mesure d’atténuation appropriée, la destruction directe de l’habitat peut résulter de la réalisation des travaux ou activités décrits au tableau 13.

Les activités décrites dans ce tableau ne représentent pas une liste complète ni exhaustive; leur choix a été guidé par les menaces décrites à la section 4.2 « Description des menaces ». L’absence d’une activité humaine particulière n’empêche pas ou n’entrave pas la capacité du ministère de la réglementer en vertu de la LEP. De plus, le fait qu’une activité soit incluse n’entraîne pas son interdiction automatique, car c’est la destruction de l’habitat essentiel qui est interdite. Étant donné que l’utilisation de l’habitat est souvent temporaire, chaque activité est évaluée au cas par cas et des mesures d’atténuation spécifiques aux sites sont adoptées là où elles sont disponibles et fiables. Dans chaque cas, quand l’information est disponible, des seuils et limites sont associés aux caractéristiques de l’habitat afin de mieux éclairer la gestion et la prise de décisions réglementaires. Cependant, bien souvent, les connaissances sur une espèce et son habitat essentiel peuvent être insuffisantes, en particulier les informations sur les seuils de tolérance de l’espèce ou de son habitat aux perturbations dues aux activités humaines. Il faudra alors acquérir ces connaissances.

Certaines activités de gestion de l’habitat sont reconnues comme étant bénéfiques pour la survie à long terme ou le rétablissement des espèces et peuvent être permises au besoin. Il peut s’agir de la gestion des niveaux de l’eau et des débits (y compris l’entretien des digues), ou encore de la restauration de l’habitat. L’intendance, la mise en œuvre de PGE, la création de Comités de bassins versants et l’amélioration de la gestion des débits peuvent atténuer les impacts négatifs sur les espèces.

L’habitat essentiel du fouille-roche gris sera protégé légalement par l’application du paragraphe 58(1) de la Loi sur les espèces en péril. Ce paragraphe stipule qu’il est interdit de détruire un élément de l’habitat essentiel d’une espèce aquatique inscrite comme espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays si un programme de rétablissement en recommande la réinsertion à l’état sauvage au Canada.

Tableau 13. Activités humaines susceptibles de détruire l’habitat essentiel du fouille-roche gris. La séquence des effets pour chaque activité est indiquée, de même que les effets potentiels sur les fonctions, composantes et caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel.
Activité Séquence des effets Fonctions touchées Composantes touchées Caractéristiques biophysiques touchées
Modifications de l’habitat :
- Artificialisation des rives
- Mise en place de matériaux ou de structures dans le milieu aquatique (épis, quais, remblais, remblayages partiels, jetées, etc.)
- Dragage
- Nivellement
- Excavation
La modification de la morphologie du rivage peut entraîner des changements des régimes de débit et des zones de dépôt des sédiments, causer le recouvrement des substrats de prédilection, provoquer de l’érosion et faire augmenter les niveaux de turbidité. Ces changements peuvent avoir un impact sur la qualité de l’eau et modifier les charges en nutriments.
L’artificialisation des rives peut avoir un effet sur les apports en matière organique et modifier la température de l’eau, ce qui pourrait avoir un impact sur la disponibilité des proies pour cette espèce.
La mise en place de matériaux ou de structures dans le milieu aquatique peut réduire la disponibilité d’habitats (la superficie de l’emprise est perdue). Le remblayage peut recouvrir des substrats de prédilection et modifier les régimes de débit.
Les changements de la bathymétrie et de la morphologie du rivage causés par le dragage, le nivellement et l’excavation des bordures des rives peuvent enlever (ou recouvrir) les substrats de prédilection, modifier les profondeurs et les régimes de débit, ce qui peut se répercuter sur les charges en nutriments et la température de l’eau.
Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Courant et action des vagues
Substrats de matériaux grossiers et propres (cailloux, gravier et sable)
Gros rochers dans le courant
Profondeur
Températures chaudes de l’eau
Bonne qualité de l’eau
Végétation aquatique minimale à éparse
- Disponibilité des proies
Modifications de l’habitat :
Changements significatifs dans les périodes, durées et fréquences des régimes de débit d’une manière telle que l’habitat essentiel ne peut plus être utilisé par le fouille-roche gris à ses différents stades de vie
- Mise en place d’obstacles au mouvement (p. ex., barrages)
Des changements rapides, répétés et prolongés des régimes de débit (augmentations ouréductions) peuvent avoir un impact négatif sur l’habitat du fouille-roche gris, particulièrement durant la période de fraie. Des modifications importantes du régime de débit (rapides ou prolongées) peuvent également influencer le dépôt des sédiments (p. ex., modifier les substrats de prédilection) ou l’abondance des proies.
Les obstacles peuvent restreindre l’accès à des habitats importants et fragmenter les populations de poisson, ce qui a un effet sur la répartition du fouille-roche gris.
Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Toutes les caractéristiqnes mentionnées ci dessus
Modifications de l’habitat :
Libre accès du bétail aux cours d’eau
Broutage et piétinement du bétail sur les rives
Les dommages causés par le bétail aux rivages, talus et lits des cours d’eau peuvent entraîner une augmentation de l’érosion et de la sédimentation, ce qui modifie les substrats, la qualité et la température de l’eau.
L’accès du bétail peut également augmenter les apports de matière organique, causant une surcharge en nutriments, favorisant potentiellement la prolifération d’algues et réduisant l’abondance des proies.
Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
- Substrats de matériaux grossiers et propres (cailloux, gravier et sable)
- Températures chaudes de l’eau
- Bonne qualité de l’eau
- Végétation aquatique minimale à éparse
- Disponibilité des proies
Introduction d’espèces exotiques : Les espèces exotiques, telles que certaines espèces de plantes envahissantes, peuvent affecter l’habitat essentiel du fouille-roche gris en altérant la nature de l’habitat. Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Toutes ou comme ci dessus
Contaminants et substances toxiques :
Sur-utilisation ou mauvais usage des herbicides, insecticides et pesticides
Rejet d’effluents industriels ou municipaux dans l’habitat
L’introduction de composés toxiques dans l’habitat utilisé par cette espèce peut modifier la qualité de l’eau, affectant la disponibilité ou l’utilisation de l’habitat et la disponibilité des proies. Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Bonne qualité de l’eau
Végétation aquatique minimale à épars
Disponibilité des proies
Surcharge en éléments nutritifs :
Sur-application ou mauvaise gestion des engrais (p. ex., gestion des déchets organiques, gestion des eaux usées, déjections animales, fosses septiques, égouts municipaux)
La mauvaise gestion des éléments nutritifs peut causer une surcharge dans les cours d’eau adjacents. Un niveau élevé d’éléments nutritifs peut augmenter la croissance des plantes aquatiques, ce qui peut changer la température de l’eau et modifier lentement les débits et substrats de prédilection. Les niveaux d’oxygène dissous peuvent aussi être négativement touchés. La disponibilité des proies peut aussi être modifiée si ces dernières sont sensibles à la pollution organique. Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Action du courant et des vagues
Substrats de matériaux grossiers et propres (cailloux, gravier et sable)
Températures chaudes de l’eau
Bonne qualité de l’eau
Végétation aquatique minimale à éparse
Disponibilité des proies
Envasement et turbidité :
- Régimes de débit altérés causant de l’érosion et des changements du transport sédimentaire (p. ex., pavage des systèmes de drainage agricole, enlèvement des zones riveraines)
Travaux dans ou à proximité de l’eau, sans contrôle adéquat des sédiments et de l’érosion (p. ex., écoulement de surface provenant de champs labourés , utilisation d’équipement industriel, nettoyage ou entretien de ponts ou d’autres structures)
Des mesures inappropriées de contrôle ou d'atténuation des sédiments ou de l'érosion peuvent causer une augmentation des niveaux de turbidité, et ainsi entraîner un changement dans les substrats de prédilection, peut-être réduire l'efficacité de l'alimentation ou la disponibilité des proies, avoir des répercussions sur la croissance de la végétation aquatique et peut-être exclure les poissons de l'habitat en raison des répercussions physiologiques des sédiments dans l'eau (p. ex., irritation des branchies).
Voir aussi : Modifications de l’habitat :Changements relatifs à la période, à la durée et à la fréquence du débit.
Reproduction
Alevinage
Croissance
Alimentation
Migration
Rapides, adiers, hauts-fonds, bordure des rives, zones abritées du courant et fosses des ruisseaux et rivières
Plages de cailloux et de sable grossier
Action du courant et des vagues
Substrats de matériaux grossiers et propres (cailloux, gravier et sable)
Températures chaudes de l’eau
Bonne qualité de l’eau
Végétation aquatique minimale à éparse
Disponibilité des proies

Certaines activités de gestion touchant l’habitat du fouille-roche gris, notamment la gestion des débits et l’altération de l’habitat, se produisent et continueront de se produire. Étant donné que les seuils de tolérance du fouille-roche gris envers ces activités sont peu connus, des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux les définir. En plus des études décrites dans le calendrier des études présenté au tableau 12, d’autres études sont prévues pour évaluer les exigences du fouille-roche gris en matière de débit et pour déterminer des pratiques de gestion exemplaires dans les zones où la gestion est sujette à d’autres contraintes, notamment la sécurité publique.

Mesures du rendement pour évaluer l’atteinte des objectifs de rétablissement.

Tel qu’énoncé dans le paragraphe 83(4) de la LEP, une personne peut exercer une activité habituellement interdite si un programme de rétablissement permet la tenue de cette activité et si la personne est autorisée en vertu de la loi fédérale à exercer cette activité. Le paragraphe 83(4) peut être utilisé comme exemption pour permettre des activités qui ne mettent pas en péril la survie ou le rétablissement de l’espèce.

La pêche commerciale aux poissons-appâts est régie par les gouvernements de l’Ontario et du Québec, et il est interdit de prélever le fouille-roche gris dans le cadre de cette pêche. Elle est régie en vertu de la Loi sur les pêches ainsi que par le Règlement de pêche de l’Ontario et par le Règlement de pêche du Québec. Tel que mentionné dans la section 4.2 « Description des menaces », dans le cas des captures accidentelles, des activités de pêche commerciale et sportive aux poissons-appâts n’auront vraisemblablement pas d’impact sur les populations de fouille-roches gris et peuvent être admissibles à une exemption en vertu du paragraphe 83(4). La gestion du rétablissement du fouille-roche gris peut inclure une mortalité par pêche limitée puisque la menace causée par la pêche aux poissons-appâts est faible pour le fouille-roche gris. En conséquence, selon le paragraphe 83(4) de la LEP, le présent programme de rétablissement autorise les pêcheurs de poissons-appâts à participer à des activités de pêche commerciale et sportive aux poissons-appâts qui incidemment pourraient tuer, blesser, harceler, capturer des fouille-roches gris dans la mesure où les deux conditions suivantes sont respectées.

  1. L’activité de pêche est exercée conformément à un permis de pêche délivré en vertu du Règlement de pêche de l’Ontario ou du Règlement de pêche du Québec (1990).
  2. Tous les fouille-roches gris capturés doivent être immédiatement relâchés et remis dans l’eau où ils ont été pris d’une façon permettant de les blesser le moins possible.

Les plans d’action sont des documents qui décrivent la mise en œuvre des programmes de rétablissement. En vertu de la LEP, un plan d’action établit la planification détaillée du rétablissement à l’appui des orientations stratégiques données dans le programme de rétablissement de l’espèce. Le plan décrit ce qui doit être fait pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition énoncés dans le programme de rétablissement de l’espèce, y compris les mesures à prendre pour faire face aux menaces et assurer un suivi du rétablissement de l’espèce, ainsi que des mesures à prendre pour protéger l’habitat essentiel. Les plans d’action offrent une occasion d’engager de nombreuses parties intéressées à collaborer pour trouver des solutions créatives aux enjeux que présente le rétablissement. Les plans d’action peuvent également comprendre des recommandations sur les individus et les groupes qui devraient prendre part à l’exécution des activités proposées.

Au moins un plan d’action concernant ce programme de rétablissement sera produit au cours des cinq années suivant la publication de la version finale du programme de rétablissement dans le registre public.

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Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une évaluation environnementale stratégique (EES) doit être menée pour tous les documents de planification du rétablissement produits en vertu de la LEP. L’objet de l’EES est d’intégrer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics afin de soutenir la prise de décisions éclairées sur le plan environnemental.

La planification du rétablissement profitera aux espèces en péril et à la biodiversité en général. Il est toutefois reconnu que des programmes peuvent produire, sans que cela ne soit voulu, des effets environnementaux négatifs qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des impacts possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement intégrés au programme de rétablissement même, mais sont également résumés ci-après, dans le présent énoncé.

Le programme de rétablissement profitera clairement à l’environnement en favorisant le rétablissement du fouille-roche gris. La possibilité que le programme de rétablissement du fouille-roche gris produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effet négatif significatif.

La présente proposition de programme de rétablissement pour le fouille-roche gris a été préparée par Pêches et Océans Canada (MPO) en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNFQ), la Société de conservation et d’aménagement du bassin de la rivière Châteauguay, Hydro-Québec, Ambioterra, le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu, l’Agence Parcs Canada (APC), le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO), les offices de protection de la nature de Lower Trent et de Quinte, de même que la firme Port and Associates. Les membres du Plan d’assainissement de la baie de Quinte, le musée royal de l’Ontario et l’office de protection de la nature de la région d’Essex ont été inclus dans la liste de distribution de l’équipe de rétablissement.

Le MPO a tenté d’impliquer les communautés autochtones du Québec et de l’Ontario susceptibles d’être touchées par ce programme de rétablissement durant l’élaboration de cette version provisoire. Pendant le processus d’inscription de l’espèce à l’Annexe 1 de la LEP en 2004 et 2005, des trousses d’information ont été envoyées, en Ontario, notamment aux Mohawks de la Baie de Quinte, à la Première Nation d’Alderville, à la Première Nation des Mississaugas of the Credit, aux Six Nations de la rivière Grand, à la Première Nation de Curve Lake, à la Première Nation des Chippawas de la Thames, à la Première Nation de l’île Walpole et, au Québec, aux Premières Nations Abénaquis d’Odanak et de Wôlinak et aux Mohawks de Kanesatake. Les organisations autochtones suivantes ont éaglement reçu les trousses d’information : le Secrétariat des Premières Nations du Sud, le conseil tribal Ogemawahj, le conseil Métis de Toronto et l’Assemblée des Premières Nations. Les membres de ces communautés autochtones se déplacent et pêchent dans des eaux où le fouille-roche gris était présent historiquement. Des suivis téléphoniques ont aussi été réalisés auprès des bureaux de beaucoup de ces communautés pour vérifier que les documents avaient bien été reçus et pour s’enquérir de leur intérêt à planifier une rencontre d’information sur les espèces en péril en général et cette proposition de programme de rétablissement en particulier.

En mars 2011, Pêches et Océans Canada a organisé des séances de consultation communautaire avec la Première Nation de l’île Walpole (en coordination avec Environnement Canada et l’APC) sur plusieurs documents de rétablissement, y compris le présent programme de rétablissement. Quelques réactions et commentaires écrits ont été reçus pour considération.

Même si de nombreuses communautés autochtones et Métis ont déjà reçu une lettre du MPO (en novembre 2007) au sujet d’un programme de rétablissement du fouille-roche gris, étant donné le temps écoulé depuis et l’ajout d’une désignation de l’habitat essentiel, une nouvelle lettre sera envoyée aux Premières Nations afin de les inviter à commenter la mise à jour de ce programme, et ce, avant la publication de la version proposée de ce programme de rétablissement dans le registre publique des espèces en péril.

Les membres suivants de l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario ont participé à l’élaboration du programme de rétablissement du fouille-roche gris

Les membres suivants de l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec ont participé à l’élaboration du programme de rétablissement du fouille-roche gris.

(Fleuve Saint-Laurent) Sites d’observation du fouille-roche gris au Québec dans le fleuve Saint-Laurent et dans quatre régions hydrographiques. X = occurrence; O = absence malgré des inventaires visant l’espèce; (xxxx) = année de capture; RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent.
Cours d’eau Années où la présence a été confirmée : 1930-1949 Années où la présence a été confirmée : 1950-1969 Années où la présence a été confirmée : 1970-1989 Années où la présence a été confirmée : 1990-2009
Lac St. FrançoisRSI O (1996RSI, 2004RSI)
X (2009RSI)
Pointe du Buisson X (1942)
Lac St. LouisRSI X (1941) O (1997RSI, 2005RSI)
X (1999)
Rapides Lachine X (1941)
Tronçon Montréal-SorelRSI O (2001RSI)
Lac St. PierreRSI X (1995RSI, 2002RSI, 2006, 2007RSI)
Archipel du lac Saint-PierreRSI O (1995RSI)
X (2001, 2003RSI)
Port St. François X (1972) O (1995)
Tronçon Bécancour-BatiscanRSI X (1996RSI)
O (2001RSI, 2008 RSI)
Tronçon Grondines-DonnaconaRSI X (1997RSI)
X (2006RSI)
(Montréal et Ouatouais) Sites d’observation du fouille-roche gris au Québec dans le fleuve Saint-Laurent et dans quatre régions hydrographiques. X = occurrence; O = absence malgré des inventaires visant l’espèce; (xxxx) = année de capture; RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent.
Cours d’eau Années où la présence de fouille-roche gris a été confirmée
1930-1949 1950-1969 1970-1989 1990-2009
Rivière Blanche X (1995, 2000)
Ruisseau Calumet X (2006)
Rivière Gatineau X (1999, 2002, 2003 2004)
Rivière de la Petite Nation X (1964) X (1995, 2000)
Rivière des Outaouais X X (2006)
Ruisseau de Pointe-au-Chêne X (2006, 2007)
Rivière Rouge X (1995, 2006)
Rivière Saumon (ou rivière Kinonge) X (1995, 2007)
(Nord-ouest du Saint-Laurent) Sites d’observation du fouille-roche gris au Québec dans le fleuve Saint-Laurent et dans quatre régions hydrographiques. X = occurrence; O = absence malgré des inventaires visant l’espèce; (xxxx) = année de capture; RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent.
Cours d’eau Années où la présence a été confirmée : 1930-1949 Années où la présence a été confirmée : 1950-1969 Années où la présence a été confirmée : 1970-1989 Années où la présence a été confirmée : 1990-2009
Rivière Batiscan X (1973)
Rivière Bayonne X (1971) X (1996)
Rivière Chicot X (1941) X (1971) O (1996)
Rivière L’Assomption X (1981, 1987) X (1991, 2002, 2009)
Rivière Jacques-Cartier X (2003)
Rivière Ouareau X (1981) X (1990, 2002, 2009)
Rivière Sainte-Anne X (2002)
(Sud-ouest du Saint-Laurent) Sites d’observation du fouille-roche gris au Québec dans le fleuve Saint-Laurent et dans quatre régions hydrographiques. X = occurrence; O = absence malgré des inventaires visant l’espèce; (xxxx) = année de capture; RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent.
Années où la présence a été confirmée : 1930-1949 Années où la présence a été confirmée : 1950-1969 Années où la présence a été confirmée : 1970-1989 Années où la présence a été confirmée : 1990-2009
Ruisseau Allen X (1976)
Rivière aux Bleuets X (1977) O (1992, 1996)
Rivière aux Saumons (Richmond) X (1932)
Rivière Châteauguay X (1941, 1942, 1944) X (1976, 1987) X (2006)
Rivière des Anglais X (1976) X (1996, 2006, 2009)
Décharge du lac Elgin (ou rivière Maskinongé) X (1934) O (1996)
Rivière Niger X (1931) O (1996)
Rivière Noire X (1964) X (1987) X (1995)
Rivière aux Outardes Est X (1976) X (1996, 2002, 2006)
Rivière Richelieu X (1991, 1993, 1994, 1997, 1999, 2001, 2003, 2006, 2009)
Rivière Saint-François X (1944) X (1998, 2003, 2008, 2009)
Rivière Trout (ou Truite) X (1941) X (1976) X (1996, 2006)
Rivière Yamaska X (1969) X (1971) X (1995)
(Sud-est du Saint-Laurent) Sites d’observation du fouille-roche gris au Québec dans le fleuve Saint-Laurent et dans quatre régions hydrographiques. X = occurrence; O = absence malgré des inventaires visant l’espèce; (xxxx) = année de capture; RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent.
Cours d’eau Années où la présence a été confirmée : 1930-1949 Années où la présence a été confirmée : 1950-1969 Années où la présence a été confirmée : 1970-1989 Années où la présence a été confirmée : 1990-2009
Rivière Bécancour X (1964)
Rivière aux Orignaux X (1975)
Rivière aux Ormes X (1941)
Bras de la rivière Saint-Nicolas X (1975, 1980) X (1997)
Rivière du Chêne X (1971) X (2007)
Rivière du Sud X (1941) X (1964) O (1996)
X (2005)
Rivière Gentilly X (1941)
Rivière Henri X (1971)
Rivière Nicolet X (1944)
Nouveaux sites où la présence du fouille-roche gris a été observée au Québec depuis la publication du rapport du COSEPAC de 2002
Année Sites
1999 Rivière Gatineau (Comtois et al. 2004); rivière Richelieu (N. Vachon, comm. pers.)
2001 Rivière Richelieu (Massé et Bilodeau 2003)
2002 Rivières L’Assomption et Ouareau (CARA 2002); rivière aux Outardes Est (M. Letendre, données non publiées); rivière Sainte-Anne (M. Arvisais, comm. pers.); lac Saint-Pierre (RSI)
2003 Rivière Saint-François, entre Bromptonville et Windsor (M. Letendre, comm. pers.); rivières Gatineau et Richelieu (Boucher et al. 2009); rivière Jacques-Cartier (M. Arvisais, comm. pers.); archipel du lac Saint-Pierre (RSI)
2004: Rivière Gatineau, dans le secteur des rapides Farmer (Lemieux et al. 2005)
2005: Rivière du Sud, en aval de la centrale d’Arthurville à Saint-Raphaël (P-Y. Collin, comm. pers.)
2006 Rivières Châteauguay, aux Outardes Est, des Anglais et Trout (Garceau et al. 2007), ainsi que dans les rivières Outaouais et Rouge et les ruisseaux de Pointe-au-Chêne et Calumet (Pariseau et Fournier 2007); Grondines-Donnaconna (RSI)
2007 Rivière saumon (Kinonge) et ruisseau de Pointe-au-Chêne (H. Fournier, comm. pers.); lac Saint-Pierre (RSI)
2008 Rivière Saint-François à proximité d’East-Angus, en amont et en aval de l’ancien barrage Worby (S. Garceau, comm. pers.)
2009 Rivières L’Assomption et Ouareau (Bourgeois et al. 2010); rivière des Anglais (Ambioterra 2010); rivière Saint-François, entre Bromptonville et Windsor (S. Garceau, comm. pers.); lac Saint-François (RSI)

RSI = Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent

Relevés récents de poissons (depuis 2000) dans les zones d’occurrence du fouille-roche gris en Ontario
Plan d’eau/zone générale Description du relevé (années du relevé) Matériel utilisé
Rivières Moira (y compris les rivières Black et Skootamatta), Salmon et Napanee
  • Relevé visant le fouille-roche gris, Université Trent, MRNO (2001, 2003)
senne; pêche électrique avec dispositif portatif;
Ruisseau Little Rideau
  • Échantillonnage visant le bec-de-lièvre, MRNO (2004)
pêche électrique avec dispositif portatif;
Rivière Trent
  • Échantillonnage visant le fouille-roche gris, Université Trent / C. Portt and Associates (2002-2008)
pêche électrique avec dispositif portatif;
Rivière South Nation
  • Échantillonnage visant les espèces en péril, MRNO (2005)
pêche électrique avec dispositif portatif;
Lac Érié
  • Relevés visant le fouille-roche gris, MRNO/MPO (2005, 2006)
senne;
Lac Érié
  • Projet sur la biodiversité du lac Érié, MRNO (2007)
senne; pêche électrique depuis un bateau;
Lac Sainte-Claire
  • Projet d’étude à la senne de l’unité de gestion du lac Érié, MRNO (2005, 2007)
senne;
Baie Long Point (lac Érié)
  • Évaluation de trois ans de la baie intérieure Long Point, MRNO (2007-2009)
senne; pêche électrique depuis un bateau;

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