Programme de rétablissement du noyer cendré (Juglans cinerea) au Canada [proposition]- 2010

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux


Noyer cendré

Photo du Noyer cendré

Qu’est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de persistance de l’espèce à l’état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa persistance à long terme à l’état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l’étape du plan d’action.

L’élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux -- Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada -- dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu d’un programme de rétablissement publié dans la présente série ainsi que le processus requis pour l’élaborer.

Selon le statut de l’espèce et le moment où elle a été évaluée, un programme de rétablissement doit être préparé dans un délai de un à deux ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril de la LEP. Pour les espèces qui ont été inscrites à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée, le délai est de trois à quatre ans.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour définir et guider la mise en oeuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes à la mise en oeuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin d’une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Citation recommandée :

Environnement Canada. 2010. Programme de rétablissement du noyer cendré (Juglans cinerea) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vii + 27 p.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Barb Boysen

Also available in English under the title:
“Recovery Strategy for the Butternut (Juglans cinerea) in Canada [Proposed]”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2010. Tous droits réservés.
ISBN
No de catalogue

Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.


Programme de rétablissement du noyer cendré (Juglans cinerea) au Canada [Proposition] - 2010

Le présent programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les compétences responsables du noyer cendré. Environnement Canada a revu le document et l’accepte comme son programme de rétablissement du noyer cendré, tel que l’exige la Loi sur les espèces en péril (LEP). Ce programme de rétablissement représente également un avis à l’intention des autres compétences et organisations qui pourraient participer au rétablissement de l’espèce.

Les buts, objectifs et approches de rétablissement présentés dans ce programme sont fondés sur les meilleures connaissances existantes et peuvent faire l’objet de modifications découlant de nouveaux résultats et d’objectifs révisés.

Le présent programme de rétablissement constituera la base d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront en détail les mesures de rétablissement précises qui doivent être prises pour appuyer la conservation et le rétablissement de l’espèce. Le ministre de l’Environnement rendra compte des progrès réalisés d’ici cinq ans, tel que l’exige la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou toute autre compétence. Dans l’esprit de l’Accord pour la protection des espèces en péril, le ministre de l’Environnement invite toutes les compétences responsables ainsi que les Canadiennes et les Canadiens à se joindre à Environnement Canada pour appuyer le programme et le mettre en œuvre, pour le bien du noyer cendré et de l’ensemble de la société canadienne.

Environnement Canada, Service canadien de la faune
Agence Parcs Canada
Gouvernement du Nouveau-Brunswick
Gouvernement de l’Ontario
Gouvernement du Québec

Vance, Christine – Environnement Canada, Service canadien de la faune
Boysen, Barb – Forest Gene Conservation Association
Nielsen, Cathy – Environnement Canada, Service canadien de la faune
McGarrigle, Mark – ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick
Giasson, Pascal – ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick

Le présent programme de rétablissement a pu voir le jour grâce aux importantes initiatives de conservation du noyer cendré menées par de nombreuses personnes dans le pays au cours des quelque vingt dernières années, dont bon nombre ne sont pas mentionnées ici. Une version antérieure de ce programme avait été établie à partir d’ébauches de programmes de rétablissement issues du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO) et du ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick (MRNNB). L’équipe de coordination du noyer cendré, composée de représentants du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et du Québec, a commenté les versions antérieures du présent document. Cette équipe de coordination comprenait Alan Dextrase (MRNO), Pascal Giasson (MRNNB), Diane Amirault (Environnement Canada [EC], Atlantique), Barb Boysen (MRNO), Alain Branchaud (EC, Québec), Guy Jolicoeur (Direction du patrimoine écologique et des parcs, Québec), Karine Picard (EC, Québec), Isabelle Ringuet (EC, Québec) et Luc Robillard (EC, Québec). Les premières versions du document ont également été revues par un comité technique d’experts pour le noyer cendré, qui comprenait Nelson Carter (MRNNB), Tannis Beardmore (Ressources naturelles Canada [RNC], Nouveau-Brunswick), Pierre DesRochers (RNC, Québec), Ricardo Morin (RNC, Québec) et Judy Loo (RNC, Nouveau-Brunswick). L’Équipe de rétablissement du noyer cendré de l’Ontario a fourni de nombreux commentaires et idées utiles pour le présent programme de rétablissement. Nombreuses autres personnes de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick, qui ne sont pas mentionnées ici, ont aussi fait de précieux commentaires sur les versions antérieures. Des remerciements vont également à Ressources naturelles Canada, au Service canadien des forêts et à Ian Parsons pour leur aide concernant les cartes de répartition.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée dans le cadre de tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP conformément à la Directive du Cabinet de 1999 sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Le présent programme de rétablissement favorisera clairement l’environnement en encourageant le rétablissement du noyer cendré. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Le lecteur devrait consulter plus particulièrement les sections suivantes du document : But du rétablissement; Objectifs du rétablissement; Effets sur les espèces non ciblées; Approches recommandées pour l’atteinte du but et des objectifs du rétablissement.

La LEP définit la résidence comme suit : Gîte -- terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable --occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation [Paragraphe 2(1)].

Les descriptions de la résidence ou les raisons pour lesquelles le concept de résidence ne s’applique pas à une espèce donnée sont publiées dans le Registre public des espèces en péril.

En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP, article 37), le ministre de l’Environnement du Canada est tenu d’élaborer des programmes de rétablissement à l’égard des espèces inscrites comme disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. Le noyer cendré a été inscrit à la liste légale comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP en juillet 2005. Environnement Canada a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement en collaboration avec l’équipe nationale de coordination du rétablissement du noyer cendré, les gouvernements de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick et l’Agence Parcs Canada. Toutes les compétences responsables ont revu le programme et appuient la demande d’affichage du programme.

Le noyer cendré (Juglans cinerea L.) a été désigné espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et a été inscrit comme tel en juillet 2005 à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) au Canada. L’espèce est peu commune mais largement répandue dans le centre et l’est de l’Amérique du Nord. Au cours des 40 dernières années, le noyer cendré a connu un déclin marqué attribuable principalement à un pathogène fongique non indigène (Sirococcus clavigignenti-juglandacearum N.B. Nair, Kostichka et Kuntz) appelé le chancre du noyer cendré, lequel cause une maladie mortelle du tronc et des branches. Actuellement, cette maladie est présente dans toute l’aire de répartition du noyer cendré en Ontario et au Québec, et de façon limitée au Nouveau-Brunswick. La menace fondamentale et principale mentionnée dans le rapport de situation du COSEPAC (Nielsen et al., 2003) est le chancre du noyer cendré. Dans certaines provinces, des pressions additionnelles sur le paysage exacerbent la menace posée par le chancre alors que dans d’autres provinces, ces menaces ne sont pas significatives à l’échelle de la population.

Il y a des inconnues concernant le caractère réalisable du rétablissement du noyer cendré. Ces inconnues consistent à savoir s’il y a des arbres au Canada résistant au chancre du noyer cendré. Donc, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été préparé au sens du paragraphe 41(1) de la LEP, comme ce serait le cas si le rétablissement était déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement aborde les inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement. Le but à long terme (>20 ans) du rétablissement du noyer cendré est d’assurer des conditions qui permettront le rétablissement de populations viables, écologiquement fonctionnelles et largement réparties dans l’aire de répartition actuelle de l’espèce au Canada. Les objectifs à court terme sont les suivants :

  1. D’ici 2011, mettre au point des produits d’intendance et de sensibilisation visant à informer la population canadienne sur l’identification, le statut de conservation, les moyens de conservation et la gestion du noyer cendré et sur l’identification du chancre du noyer cendré, l’évaluation de ses dommages et les moyens de lutte contre cette maladie.
  2. D’ici 2012, recueillir de l’information sur la répartition, l’abondance, la situation et l’état de santé du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne et rendre cette information disponible par l’intermédiaire d’un système de gestion d’une base de données nationale (qui est compatible avec les systèmes des centres de données sur la conservation régionaux existants).
  3. D’ici 2014, identifier les populations locales du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition naturelle et les maintenir grâce à une intendance ciblée, de façon à accroître la probabilité de trouver une résistance à la maladie (environnementale, génétique ou une combinaison des deux).
  4. D’ici 2014, dans les régions où la maladie est répandue, sélectionner, greffer et conserver au moins dix individus présumément résistants dans chaque écodistrict, en vue d’un futur programme de reproduction et/ou de multiplication végétative visant à produire des individus résistants aux fins du rétablissement, et à l’appui de la désignation future de l’habitat essentiel.
  5. D’ici 2019, aborder les principales lacunes dans les connaissances et les recherches nécessaires à la mise en œuvre des activités de rétablissement (notamment les recherches sur la résistance génétique et/ou environnementale et sur le niveau de variation génétique adaptative).

Le présent programme de rétablissement adopte une approche solide de sensibilisation et d’intendance, et met l’accent sur les activités de recherche, d’inventaire et de suivi dans toute l’aire de répartition du noyer cendré. Il souligne aussi l’importance de la collaboration nationale et internationale, qui permet de réduire la redondance et facilite l’échange de solutions en matière de rétablissement. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement devrait être intégré aux plans de gestion des aires protégées où pousse le noyer cendré et aux initiatives de conservation et de rétablissement de plus grande envergure menées au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Québec.

L’habitat essentiel n’est pas désigné dans le présent programme de rétablissement. Un calendrier des études visant à recueillir l’information nécessaire à la désignation de l’habitat essentiel est inclus.

Nom commun : Noyer cendré

Nom scientifique : Juglans cinerea

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Dernier examen ou dernière modification : Novembre 2003

Présence au Canada : Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick

Justification de la désignation : Un arbre répandu se trouvant en arbres individuels ou en petits groupes dans des forêts à feuilles caduques et mixtes dans le sud de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Le chancre du noyer cendré, qui a causé des taux élevés d’infection et de mortalité aux États-Unis, a été détecté dans les trois provinces. Des taux élevés d’infection et de mortalité ont été observés dans certaines parties de l’Ontario et sont prévus pour le reste de la population canadienne.

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2003. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

Le noyer cendré est un arbre décidu de taille moyenne : à maturité, il dépasse rarement 30 m de hauteur et 91 cm de diamètre (Rink, 1990). Le houppier est large, étalé, de forme irrégulière. Les feuilles sont composées-pennées et comportent de 11 à 17 folioles longues de 9 cm à 15 cm (Landowner Resource Centre, 1997), opposées et presque sessiles (Farrar, 1995). Elles sont vert jaunâtre, et leur face inférieure est densément pubescente. Les rameaux sont robustes, pubescents, de couleur orange jaunâtre (Farrar, 1995), à moelle cloisonnée (Hosie, 1990). Le bourgeon terminal est allongé, long d’environ 1,0 cm à 1,5 cm, plutôt aplati, obtus, à écailles externes lobées (Farrar, 1995). Les bourgeons latéraux sont arrondis et beaucoup plus petits, et il y en a souvent plus d’un au-dessus de chaque cicatrice foliaire (Hosie, 1990). La lèvre supérieure des cicatrices foliaires est plate et ciliée (Farrar, 1995). Chez le jeune arbre, l’écorce est grise et lisse; avec l’âge, elle devient sillonnée de crevasses étroites et sombres qui la divisent en larges crêtes entrecroisées, irrégulières, à sommet plat (Farrar, 1995). Le fruit est une noix comestible renfermant une seule graine; la coque de la noix est marquée de crêtes aiguës, et le brou est couvert d’un duvet dense de poils courts et visqueux (Nielsen et al., 2003).

Le noyer cendré ressemble au noyer noir (Juglans nigra). Cependant, chez le noyer cendré, les rameaux et les feuilles sont pubescents, la lèvre supérieure des cicatrices foliaires est ciliée, la foliole terminale est aussi grande que les latérales, la moelle est foncée et la noix est ovoïde, à crêtes aiguës et à brou pubescent, tandis que chez le noyer noir, les rameaux et les feuilles sont glabres ou très faiblement pubescents, la foliole terminale est manquante ou plus petite que les latérales, et la noix est globuleuse, à crêtes arrondies et à brou presque glabre. (Nielsen et al., 2003).

Le noyer cendré est indigène du centre et de l’est des États-Unis, et atteint sa limite nord dans le sud-est du Canada (figure 1). À l’échelle mondiale, le classement du noyer cendré se situe entre « vulnérable » et « apparemment non en péril », son classement arrondi étant « vulnérable » (NatureServe, 2005). Aux États-Unis, le classement du noyer cendré se situe également entre « vulnérable » et « apparemment non en péril » à l’échelle du pays. Le noyer cendré se trouve dans 32 États où son classement varie de « gravement en péril » à « apparemment non en péril ». Au Canada, on lui a attribué la cote N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril), et il est indigène de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick; il a été introduit comme espèce ornementale exotique au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. La zone d’occurrence du noyer cendré est estimée à 121 000 km2. En Ontario, d’après les observations faites par les propriétaires fonciers, on estime qu’il y a entre 13 000 et 17 000 individus répartis entre 500 emplacements, mais on ne sait pas dans quelle mesure cette estimation correspond à la population actuelle réelle dans la province, faute d’un relevé exhaustif. Au Québec, l’effectif du noyer cendré n’a pas été estimé, mais l’espèce est présente dans 378 parcelles d’échantillonnage forestières et occupe dans 39 d’entre elles au moins 25 % de la surface terrière (Nielsen et al., 2003). Au Nouveau-Brunswick, on compte 151 sites connus (Butternut Canker in New Brunswick Workshop, février 2004) et, selon des estimations prudentes, l’effectif se situerait entre 7 000 et 17 000 individus (d’après les relevés sur la croissance des peuplements forestiers, les inventaires dans les parcelles d’échantillonnage permanentes et l’expérience sur le terrain du personnel du ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, rapport inédit). Ici encore, faute d’un relevé exhaustif, on ne sait pas dans quelle mesure cette estimation correspond à la population réelle dans la province.

Au Canada, le COSEPAC a désigné le noyer cendré « espèce en voie de disparition » en novembre 2003 en raison du déclin observé et prévu attribuable au chancre du noyer cendré, une maladie fongique mortelle. On ignore l’étendue des changements dans la répartition géographique du chancre au Canada; cependant, selon deux relevés préliminaires du noyer cendré réalisés en Ontario, les arbres dans 44 à 47 % des sites étaient en mauvaise condition. Au Wisconsin, la proportion d’arbres infectés peut atteindre 91 % (Cummings-Carlson, 1993).

Figure 1. Aire de répartition du noyer cendré en Amérique du Nord (adapté de Rink, 1990, et Farrar, 1995).

Aire de répartition du noyer cendré en Amérique du Nord (adapté de Rink, 1990, et Farrar, 1995).
Tableau 1. Sommaire des cotes N (pays) et S (provinces et États) pour le noyer cendré (NatureServe, 2005).
Pays Cote nationale Cote à l’échelle de la province ou de l’État
États-Unis N3N4 Alabama (S1), Arkansas (S3), Caroline du Nord (S2S3), Caroline du Sud (SNR), Connecticut (SNR), Dakota du Nord (SNR), Delaware (S3), district de Columbia (S1), Géorgie (S1S2), Illinois (S2), Indiana (S3), Iowa (SU), Kansas (SNR), Kentucky (S3), Maine (SU), Maryland (S2S3), Massachusetts (S4?), Michigan (S3), Minnesota (S3), Mississippi (S2), Missouri (S2), New Hampshire (S3), New Jersey (S3S4), New York (S4), Ohio (S3), Pennsylvanie (S4), Rhode Island (SU), Tennessee (S3), Vermont (SU), Virginie (S3?), Virginie–Occidentale (S3), Wisconsin (S3?)
Canada N3N4 Île-du-Prince-Édouard (SNA), Manitoba (SNA), Nouveau-Brunswick (S3), Ontario (S3?), Québec (S3S4)

S1 : gravement en péril; S2 : en péril; S3 : vulnérable; S3? : cote numérique inexacte; S4 : apparemment non en péril; SNR : espèce non classée ou à l’étude; SU : espèce non classable; SNA : statut non applicable; N3 : vulnérable; N4 : apparemment non en péril.

Comparativement à d’autres espèces d’arbres des régions tempérées, le noyer cendré a une vie relativement courte, dépassant rarement 75 ans (Herbert, 1976). Il fleurit d’avril à juin, selon l’emplacement. L’espèce est monoïque1 et pollinisée par le vent. Chez un même individu, les fleurs des deux sexes parviennent généralement à maturité à des moments différents (Rink, 1990). Les fruits arrivent à maturité durant le mois de septembre ou d’octobre suivant la pollinisation et restent normalement sur l’arbre jusqu’après la chute des feuilles (Rink, 1990). Les graines sont dispersées par la gravité, l’eau, les écureuils et d’autres petits mammifères. Elles peuvent demeurer en dormance pendant deux ans (MRNO, 2000), mais germent généralement au cours du printemps suivant la chute de la noix (Rink, 1990). L’arbre parvient à maturité et commence à produire des noix à 20 ans et atteint sa production maximale entre 30 et 60 ans. Une bonne quantité de noix est produite tous les deux ou trois ans, et une quantité moindre les autres années. Il arrive que peu de graines soient viables, généralement à cause des dégâts causés par les insectes ou d’un échec de la pollinisation (Rink, 1990) quoique l’on sait que le chancre du noyer cendré infecte également les graines (Orchard, 1984; Innes, 1997), et on pense qu’il affecte leur viabilité.

Le chancre du noyer cendré est une grave menace et un important facteur limitatif pour l’espèce. Des noyers cendrés sains poussent parfois parmi les arbres malades (Ostry et al., 1994), mais le cas est extrêmement rare. On ignore si cette résistance présumée2 est fondée sur des facteurs génétiques ou si elle s’explique par les conditions du milieu (p. ex. conditions optimales), ou encore par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. De manière générale, le noyer cendré possède une diversité génétique limitée (Ostry, 1998; Morin et al., 2000). La proportion de la diversité génétique totale attribuable aux différences entre populations a été estimée (sur la base de l’analyse des isoenzymes) à 7,8 % pour sept populations du Québec, une population du Nouveau-Brunswick et une population du Vermont, mais à seulement 2,9 % lorsque la population du Vermont était exclue (Morin et al., 2000). On pense qu’une combinaison de facteurs, notamment l’impact du chancre du noyer cendré, un étranglement génétique survenu durant les glaciations du Pléistocène et la faible distance de dispersion des graines, liée à la gravité, ont contribué à la faible diversité du noyer cendré (Morin et al., 2000). Il y a malgré tout des raisons de croire qu’il y a variation adaptative chez cette espèce. Les estimations de la diversité génétique fondées sur les isoenzymes offrent une mesure de la diversité génétique globale. Dans la majorité des cas, il n’y a pas de relation connue entre les isoenzymes et les caractères adaptatifs; la variation génétique adaptative peut donc exister chez l’espèce et à l’intérieur de ses différentes populations même si la diversité génétique mesurée par analyse des isozymes est très faible.

Le noyer cendré peut tolérer une grande variété de sols. Il pousse généralement dans les sols loameux, riches, humides et bien drainés, que l’on trouve souvent en bordure des cours d’eau, mais peut également pousser dans certains sols graveleux bien drainés, surtout ceux d’origine calcaire. Le noyer cendré ne tolère ni l’ombre ni la concurrence et doit recevoir la lumière directe du soleil pour survivre (Rink, 1990), mais il peut se maintenir en tant que composante mineure des forêts se trouvant dans les derniers stades de succession. Par conséquent, l’espèce est habituellement éparse dans les peuplements, et, parfois, pousse en bouquets au bord des routes, à la lisière des forêts ou à d’autres endroits où la lumière est suffisante pour permettre la régénération par graines. Les arbres souvent associés au noyer cendré sont le tilleul d’Amérique (Tilia americana L.), le cerisier tardif (Prunus serotina Ehrh.), le hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh.), le noyer noir, l’orme (Ulmus sp.), la pruche du Canada (Tsuga canadensis L.), le caryer (Carya sp.), le chêne (Quercus sp.), l’érable rouge (Acer rubrum L.), l’érable à sucre (Acer saccharrum Marsh.), le tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera L.), le frêne blanc (Fraxinus Americana L.) et le bouleau jaune (Betula alleghaniensis Britt.) (Rink, 1990). Le noyer cendré serait également associé au ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius) (MRNO, 2000). La température varie grandement à l’intérieur de l’aire de répartition du noyer cendré : la température moyenne annuelle se situe entre 4 °C et 16 °C, et la durée de la saison sans gel est de 105 jours (dans le nord) à 210 jours (dans le sud) (Rink, 1990).


1 Les organes mâles et femelles sont présents chez un même individu et, dans le cas du noyer cendré, dans des fleurs distinctes.
2 Communément pensée ou jugée; supposée; présumée.

La menace fondamentale, et la principale signalée dans le rapport de situation du COSEPAC (Nielsen et al., 2003), est le chancre du noyer cendré. Dans certaines provinces, des pressions additionnelles sur le paysage viennent exacerber la menace du chancre du noyer cendré, alors que dans d’autres, ces pressions ne sont pas significatives à l’échelle des populations. Les menaces pesant sur la survie de l’espèce* et son habitat** sont présentées ci–dessous par ordre d’importance.

i. Chancre du noyer cendré*

La menace la plus grave et la plus répandue pesant sur l’espèce est le champignon non indigène Sirococcus clavigignenti-juglandacearum N.B. Nair, Kostichka et Kuntz, qui cause le chancre du noyer cendré. L’infection du noyer cendré par ce champignon entraîne une nécrose du cambium, ce qui perturbe la circulation des nutriments. Les arbres malades peuvent prendre plus de 40 ans à mourir, mais souvent la mort se produit peu de temps après l’infection. La mortalité après infection semble être directement liée à la taille de l’arbre du fait qu’il y a annélation par suite de la croissance et de la confluence des chancres (c.-à-d. les arbres plus gros prennent généralement plus de temps à mourir de la maladie). Au fur et à mesure que les plus gros arbres disparaissent du paysage, le temps moyen entre l’infection et la mort des arbres diminue. Suivant le dépérissement terminal, l’arbre ne laisse plus de drageons racinaires vivants ni, généralement, de graines viables. Les dommages causés par le chancre sur la tige réduisent la valeur commerciale du bois. Une fois que la branche est morte, il pousse rarement des rejets, et ceux-ci ne semblent pas atteindre une taille appréciable ni produire de graines (Ostry, données inédites). Le chancre du noyer cendré est transmis d’un arbre à l’autre sous la forme de spores produites par voie asexuée (pycnidiospores), qui sont transportées par le vent et les gouttelettes et aérosols d’eau de pluie (Tisserat et Kuntz, 1983). Le champignon peut aussi survivre dans des graines infectées stratifiées à 4 °C jusqu’à 18 mois (Schultz, 2003). On a établi que des coléoptères, dont certains longicornes (Cérambycidés) et charançons (Curculionidés), jouent un rôle dans la transmission du champignon (Halik et Bergdahl, 2002). Des chancres issus d’une infection naturelle ont été trouvés à plus de 100 m de l’arbre malade le plus proche (Tisserat et Kuntz, 1983). La vulnérabilité du noyer au chancre est amplifiée par les particularités du cycle vital de l’espèce (p. ex. durée de vie relativement courte et besoin de lumière directe pour la régénération). Il faut souligner qu’il faut faire attention lors du dépistage du chancre du noyer cendré, les arbres présentant des branches mortes n’étant pas nécessairement atteints de cette maladie. Des fructifications d’un autre champignon, le Melanconis oblongum (Ellis et Everh.) A.H. Graves (forme imparfaite : Melanconium oblongum Berk), sont souvent trouvées sur des branches mortes de noyers cendrés, et ce champignon est souvent confondu avec celui responsable du chancre du noyer cendré, mais il n’est pas létal (Ostry et al., 1994). On peut trouver des fructifications des deux champignons sur une même branche.

Les premiers spécimens de chancre du noyer cendré ont été récoltés au Québec en 1990 (Innes et Rainville, 1996), en Ontario en 1991 (Davis et al., 1992) et au Nouveau-Brunswick en 1997 (Harrison et al., 1998). À l’heure actuelle, le chancre est présent dans toute l’aire de répartition du noyer cendré en Ontario et au Québec mais dans une partie seulement de l’aire de répartition au Nouveau-Brunswick (Hopkin et al., 2001) (figure 2). On ne connaît pas la fréquence de la maladie et le taux de mortalité au Canada, mais, dans certains États des États-Unis, le chancre du noyer cendré a infecté jusqu’à 91 % des noyers cendrés vivants dans toutes les classes d’âge (Ostry, 1997). La maladie a été signalée au Wisconsin pour la première fois en 1967 (Renlund, 1971), mais elle y était probablement présente depuis plusieurs années (Kuntz et al., 1979).

Figure 2. Aire de répartition du noyer cendré et occurrences connues du chancre du noyer cendré au Canada (adapté de cartes et de renseignements fournis par Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts).

La carte de l'aire de répartition du noyer cendré et occurrences connues du chancre du noyer cendré au Canada (adapté de cartes et de renseignements fournis par Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts).

ii. Coupe*

La coupe, en l’absence du chancre du noyer, ne représenterait pas une menace pour le noyer cendré. Toutefois, dans l’anticipation de la mortalité en raison de la maladie, dans certaines régions, la coupe est peut–être une menace plus immédiate que le chancre du noyer cendré. La coupe de noyers cendrés par des propriétaires fonciers par anticipation de la mortalité a déjà été rapportée aux États–Unis (Ostry et Pijut, 2000), et on observe une augmentation manifeste de l’offre de noyer cendré sur le marché ontarien (p. ex. aux enchères de billes) (Boysen, données inédites). Le bois du noyer cendré a été dans certaines périodes très recherché comme bois de spécialité en ébénisterie. Actuellement, c’est dans la portion ontarienne de l’aire de répartition de l’espèce que cette menace est la plus forte, mais elle devrait s’étendre vu la propagation continue de la maladie et le fait que les propriétaires fonciers sont de plus en plus nombreux à en avoir connaissance. La coupe de tous les arbres infectés, sans discernement, est injustifiée car certains individus peuvent posséder une résistance à la maladie même s’ils ne sont pas exempts de chancre. Cette menace entraînera la perte d’arbres individuels, incluant des arbres qui sont peut–être résistants et, dans certaines parties de l’aire de répartition, la perte de populations entières. La coupe d’individus sains et d’individus présumément résistants peut réduire la diversité génétique qui pourrait en fin de compte être importante pour le rétablissement de l’espèce. S’il existe une résistance génétique à la maladie, elle est vraisemblablement rare et doit être préservée le mieux possible dans le cas où elle pourrait contribuer au rétablissement de l’espèce.

iii. Perte et dégradation de l’habitat**

Dans la majorité des régions, la perte d’habitat n’est pas un facteur limitatif majeur pour le noyer cendré; cependant, dans les régions où la couverture forestière est généralement limitée (par exemple dans le sud–ouest de l’Ontario), la perte d’habitat forestier au profit de l’agriculture et de l’étalement urbain est une perturbation pour l’espèce. Pour se régénérer avec succès, le noyer cendré a besoin de lumière directe et d’autres conditions particulières. À moins que les pratiques sylvicoles ne tiennent compte des conditions nécessaires au maintien des populations actuelles et à la régénération naturelle du noyer cendré, il est peu probable que la reproduction de l’espèce augmente (Skilling et al., 1993). Un nombre appréciable de recherches et de travaux ont déjà été réalisés sur ce sujet (Ostry et al., 2003; Ostry et al., 1994; MRNO, 2000; Lupien, 2006), et l’information récente doit être communiquée aux propriétaires fonciers et aux gestionnaires afin que le noyer cendré soit maintenu dans les sites où les conditions sont optimales pour sa croissance et sa reproduction.

iv. Autres maladies, insectes et espèces exotiques*

Un certain nombre d’insectes et de maladies menacent la survie du noyer cendré. L’étendue des dommages qu’ils causent varie, mais la majorité ne peuvent causer seuls la mort de l’hôte. Cependant, lorsqu’ils s’ajoutent au chancre du noyer cendré, ils augmentent la pression sur les individus et peuvent entraîner leur mort (voir Nielsen et al., 2003, pour plus de détails). Ces facteurs sont :

v. Prédation excessive des graines*

Les graines du noyer cendré sont très convoitées par les petits mammifères, les oiseaux et d’autres prédateurs de graines. Ces animaux sont cependant essentiels à la survie du noyer cendré parce qu’ils contribuent à la dispersion des graines. Toutefois, si les populations de prédateurs augmentent de manière anormale (p. ex. dans les paysages urbains et agricoles), la régénération du noyer cendré peut être compromise. Par exemple, on a observé que le quiscale bronzé, dont les populations sont souvent grandes dans les paysages urbains et agricoles (Graber et Graber, 1963; Emlen, 1974), détruit les fruits avant qu’ils ne mûrissent (Rink, 1990). Dans la région de Montréal, les noix sont vendues pour la consommation humaine dans une certaine mesure comme aliment riche en gras insaturés. On estime que la prédation des graines a très peu d’impact sur la survie de l’espèce et que cette menace n’est pour l’heure qu’hypothétique.

vi. Hybridation avec des espèces exotiques de Juglans*

L’hybridation avec des espèces exotiques de Juglans est une menace potentielle pour le noyer cendré, et elle a été attestée dans le sud et l’est des États-Unis dans l’ensemble de l’aire de répartition naturelle de l’espèce (Ostry, données inédites). Aucune des espèces avec lesquelles le noyer cendré peut s’hybrider ne pousse naturellement au Canada. Cependant, plusieurs d’entre elles ont été plantées pour la production de noix ou l’aménagement paysager et se sont hybridées avec succès avec le noyer cendré. Par exemple, le croisement du noyer cendré avec le noyer cordiforme (Juglans cordiformis) donne un arbre appelé en anglais « buartnut » (Millikan et al., 1991); le croisement du noyer cendré avec le noyer du Japon (J. ailantifolia) donne le J. x bixbyi; enfin, le croisement du noyer cendré avec le noyer commun (J. regia) donne le J. x quadrangulata. Le noyer cendré a également été croisé avec succès avec le noyer à petits fruits (J. microcarpa) et le noyer de Mandchourie (J. mandschurica) (Rink, 1990). L’étendue de l’hybridation dans l’aire de répartition canadienne du noyer cendré est inconnue.


3 Petites bactéries enveloppées d’une membrane unique, qui ne possèdent pas de paroi cellulaire comme les bactéries typiques.

Nouveau-Brunswick. Une stratégie de conservation du noyer cendré a été élaborée par le Groupe de travail du Nouveau-Brunswick sur la conservation des gènes forestiers (Nielsen et al., 2003). Le groupe de travail a déterminé les lacunes à combler dans les connaissances et a fixé des objectifs concernant l’identification et la localisation des peuplements de noyers cendrés dans la province, l’évaluation de la fréquence des infections par le chancre du noyer cendré et de la mortalité, l’élaboration de méthodes de conservation ex situ, l’examen de la diversité génétique du noyer cendré et la recherche d’hybrides. Le groupe de travail a déjà réussi à cryoconserver4 l’axe embryonnaire5 du fruit. Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts (région de l’Atlantique), et la Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick ont mis sur pied un programme éducatif visant à aider les propriétaires de lots boisés à reconnaître le noyer cendré ainsi que les symptômes du chancre. Des initiatives de conservation ex situ ont été mises de l’avant par le Centre national des semences forestières afin de préserver le matériel génétique précieux du noyer cendré (axes embryonnaires, bourgeons et cellules). Une base de données a été créée par le Service canadien des forêts (Centre de foresterie de l’Atlantique) pour la saisie des renseignements fournis par le public concernant les occurrences de l’espèce et l’état de santé des individus. Une parcelle a été établie par le Centre de foresterie de l’Atlantique du Service canadien des forêts pour faire le suivi du développement de la maladie dans le temps, et d’autres secteurs ont fait l’objet de relevés. Le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick recueille de l’information qui aide à déterminer l’aire de répartition du noyer cendré dans la province par l’intermédiaire de trois importants programmes (photo-interprétation, inventaire du développement forestier et parcelles d’échantillonnage permanentes). Le Ministère a également parrainé en 2004 un atelier sur le chancre du noyer cendré. Les recherches effectuées par le Service canadien des forêts en 2004, en 2007 et en 2008 ont confirmé la présence du chancre du noyer cendré à de nouveaux emplacements au Nouveau-Brunswick, étendant l’aire de répartition connue du chancre sur plus de 100 kilomètres au sud de l’emplacement initial.

Ontario. En 1994, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario a lancé un projet de conservation du noyer cendré dans le sud de la province, qui comprenait des activités telles que l’examen d’ouvrages scientifiques, des inventaires, la description des populations, le greffage6 et la cueillette de données sur des individus présumément résistants (Nielsen et al., 2003). Les objectifs de ce projet étaient de repérer, de greffer et de maintenir des individus potentiellement résistants en vue de l’établissement d’un programme de reproduction et, éventuellement, d’un programme de rétablissement de l’espèce, et d’élaborer une stratégie à long terme de conservation de l’espèce dans le sud de l’Ontario. Les communications aux propriétaires de lots boisés par lettre, affiches, présentations et bulletins d’information ont permis de recueillir de l’information sur les occurrences et la santé du noyer cendré. Un grand nombre de personnes se sont montrées intéressées à participer à un inventaire, et nous avons reçu plus de 500 relevés. L’information recueillie grâce à ces relevés a servi à construire la base de données sur les occurrences du noyer cendré et sur l’état de santé et la résistance potentielle des individus. Les travaux de terrain réalisés en 1995 dans 140 sites ont permis de repérer dix sites où l’incidence de la maladie est forte et où on trouve un noyer bien vigoureux. Au printemps 1996, des greffons provenant des noyers vigoureux de ces dix sites ont été prélevés puis greffés. Dans deux des trois sites choisis pour un programme de greffe, le taux de survie a été faible à cause du vandalisme et d’incompatibilités concernant les greffes et le climat. En 1999 et en 2000, des graines provenant de diverses régions du sud de l’Ontario ont été semées dans quatre sites de démonstration pour étudier la variation génétique adaptative. Des brochures et un site Web (en anglais seulement) sur le chancre et sur la conservation et la reproduction du noyer cendré ont été produits afin de sensibiliser davantage les propriétaires de lots boisés. Une équipe de rétablissement du noyer cendré a également été créée en Ontario, laquelle a récemment établi un formulaire normalisé d’évaluation des arbres et l’a distribué aux intervenants, et mis sur pied un programme régional de collecte de graines d’arbres sains à l’appui d’un programme de plantation (dans le bassin hydrographique de la rivière Rideau). Des inventaires et des évaluations de l’état de santé des arbres sont en cours dans les parcs provinciaux.

Québec. En 1994, le Service canadien des forêts et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec ont évalué la diversité génétique du noyer cendré, mené des recherches sur la biologie du chancre et tenté d’établir une stratégie de conservation in situ et ex situ (Innes, 1997). Des graines récoltées dans plusieurs sites dans l’ensemble de la province ont été semées dans une pépinière de Berthier. L’année suivante, certains semis montraient des signes d’infection par le chancre. Il s’agissait du premier signalement de la maladie dans une pépinière (la maladie s’est apparemment transmise aux semis par les noix dont ils sont issus, qui ont été infectées à la cicatrice marquant le point d’attache au pédoncule). Tous les semis ont été examinés, et ceux qui présentaient des symptômes de la maladie ont été éliminés. Au printemps 1996, des semis apparemment sains ont été transplantés dans quatre plantations au Québec, dont trois situées à l’extérieur de l’aire de répartition naturelle de l’espèce. Les inspections annuelles réalisées au cours de la première et de la deuxième année suivant la transplantation des semis ont révélé des taux d’infection de 4 % et de 3,1 %, respectivement. À la suite de ces observations, on a cessé la production de semis afin d’éviter la propagation de l’agent pathogène. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a ensuite essayé diverses techniques de décontamination des noix. Certaines de ces techniques se sont révélées efficaces, mais des améliorations sont requises (Rainville et al., 2001). Un projet d’inventaire et d’évaluation de la santé des noyers cendrés dans les terres domaniales d’une durée de un an, dirigé par Ressources naturelles Canada et auquel participent Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada, le ministère de la Défense nationale, le parc de la Gatineau et plusieurs collectivités autochtones, est actuellement en cours.


4 Conservation à long terme de cellules et de tissus vivants dans l’azote liquide.
5 Composante de l’embryon constituée de la future tige (épicotyle) et de la future racine (hypocotyle).
6 Technique horticole par laquelle on insère un rameau (dit greffon) d’une plante sur la partie basale d’une autre plante (dite porte-greffe), afin que le tout croisse comme une seule et même plante.

Dans toutes les provinces, il faudra recueillir encore de l’information pour pouvoir évaluer la répartition et l’abondance du noyer cendré de même que l’incidence et la gravité de la maladie et pour repérer des arbres présumément résistants. La cueillette et la gestion des données devraient être normalisées de manière à faciliter la coopération entre les compétences et la comparaison de leurs données. Le réseau actuellement en place de centres de données sur la conservation peut jouer un rôle important; cependant, on aura aussi besoin de bases de données plus détaillées contenant de l’information relative à l’évaluation et au suivi de la maladie. Il est également crucial pour la réussite du rétablissement de savoir s’il existe ou non une résistance au chancre du noyer cendré et, dans l’affirmative, de connaître la nature de cette résistance (génétique [G], environnementale [E] et/ou [GxE]). Enfin, nombre de questions concernant la survie à long terme du noyer cendré (p. ex. quels sont les niveaux de population écologiquement fonctionnels?) n’ont pas encore trouvé de réponse.

Selon les quatre critères suivants établis par le gouvernement du Canada (2009), il y a des inconnues concernant le caractère réalisable du rétablissement du noyer cendré. On ignore, pour le moment, s’il y a des arbres au Canada résistant au chancre; or, cette information est essentielle au rétablissement de l’espèce et sera importante pour établir le caractère réalisable de son rétablissement à long terme. Donc, conformément au principe de précaution, le présent programme de rétablissement a été préparé au sens du paragraphe 41(1) de la LEP, comme ce serait le cas si le rétablissement était déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement aborde les inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

  1. Des individus de l’espèce sauvage qui peuvent se reproduire sont présents maintenant ou le seront dans un avenir rapproché pour maintenir la population ou augmenter son abondance. OUI

  2. Une superficie suffisante d’habitat convenable est à la disposition de l’espèce, ou pourrait l’être par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat. OUI

  3. Les menaces importantes auxquelles fait face l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées. INCONNU

  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable. INCONNU

Les individus et l’habitat étant toujours abondants dans l’aire de répartition du noyer cendré, le rétablissement de l’espèce reposera largement sur l’identification d’une lignée résistante au chancre chez le noyer cendré, provenant du Canada ou des États–Unis, la conservation de matériel génétique et un programme pour le rétablissement d’une population viable qui puisse soutenir le rôle écologique7 du noyer cendré.

Le but à long terme (>20 ans) du rétablissement du noyer cendré est d’assurer des conditions qui permettront le rétablissement de populations viables, écologiquement fonctionnelles et largement réparties dans l’aire de répartition actuelle de l’espèce au Canada.

Il est possible que les populations de noyer cendré ne soient pas viables actuellement en raison des taux élevés d’infection et de mortalité attribuables au chancre du noyer cendré. Par conséquent, le rétablissement de populations viables dépend des peuplements non touchés par la maladie. Comme on ne connaît pas, pour le moment, les conditions requises pour obtenir et maintenir de telles populations, il est impossible de quantifier davantage le but du rétablissement ou les objectifs en ce qui concerne les populations et la répartition de l’espèce.

Les objectifs à court terme sont les suivants :

  1. D’ici 2011, mettre au point des produits d’intendance et de sensibilisation visant à informer la population canadienne sur l’identification, le statut de conservation, les moyens de conservation et la gestion du noyer cendré et sur l’identification du chancre du noyer cendré, l’évaluation de ses dommages et les moyens de lutte contre cette maladie.

  2. D’ici 2012, recueillir de l’information sur la répartition, l’abondance, la situation et l’état de santé du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne et rendre cette information disponible par l’intermédiaire d’un système de gestion d’une base de données nationale (qui est compatible avec les systèmes des centres de données sur la conservation régionaux existants).

  3. D’ici 2014, identifier les populations locales du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition naturelle et les maintenir grâce à une intendance ciblée, de façon à accroître la probabilité de trouver une résistance à la maladie (environnementale, génétique ou une combinaison des deux).

  4. D’ici 2014, dans les régions où la maladie est répandue, sélectionner, greffer et conserver au moins dix individus présumément résistants dans chaque écodistrict8, en vue d’un futur programme de reproduction et/ou de multiplication végétative visant à produire des individus résistants aux fins du rétablissement, et à l’appui de la désignation future de l’habitat essentiel.

  5. D’ici 2019, aborder les principales lacunes dans les connaissances et les recherches nécessaires à la mise en œuvre des activités de rétablissement (notamment les recherches sur la résistance génétique et/ou environnementale et sur le niveau de variation génétique adaptative).

Il existe de nombreuses incertitudes quant à l’étendue du chancre du noyer cendré et à la capacité de l’espèce d’y résister. Même si bon nombre des incertitudes actuelles risquent de ne jamais être totalement clarifiées, les approches proposées dans le présent programme devraient tout de même contribuer au rétablissement de l’espèce. Certaines mesures devraient être mises en place immédiatement tout en considérant que la stratégie générale est un processus dynamique et que les résultats des activités de suivi, de gestion et de recherche fourniront continuellement de l’information pour l’élaboration en cours des programmes de rétablissement.

Le tableau 2 résume les stratégies et approches qui devraient être mises de l’avant pour aborder les menaces à la survie de l’espèce et atteindre le but et les objectifs du rétablissement. Ces approches, qui comprennent des initiatives tant à court terme qu’à long terme, sont assorties de niveaux de priorité utiles pour orienter la planification des mesures visant l’espèce.

Tableau 2. Stratégies et approches pour atteindre les buts à long terme (>20 ans) du rétablissement et les objectifs de rétablissement à court terme.
Priorité Objectifs Stratégie générale relativement au rétablissement Menaces abordées Descriptions générales des approches en matière de recherche et de gestion Résultats attendus
Élevée 2 Inventaire et suivi Chancre du noyer cendré
  • Élaborer et mettre en œuvre un protocole de suivi avec des méthodes normalisées pour recueillir de l’information sur les arbres et les peuplements, évaluer et effectuer le suivi de leur santé, etc., pendant les inventaires du noyer cendré.
  • Collaborer avec les partenaires clés pour établir un dépôt de données (système de gestion de base de données [SGBD]) compatible avec les systèmes des centres de données sur la conservation (CDC) régionaux existants.
  • Des inventaires normalisés ont été entrepris sur les terres publiques et privées.
  • Les données ont été entrées dans le SGBD et rendues accessibles.
Élevée 1, 3 Intendance, communication, sensibilisation

Coupe

Perte et dégradation de l’habitat

  • Établir des partenariats et appliquer la réglementation visant la conservation de l’espèce.
  • Faire connaître aux propriétaires fonciers et aux autres intervenants les besoins du noyer cendré et les effets du chancre.
  • Encourager les propriétaires fonciers à évaluer l’étendue de la maladie et à ne pas couper les arbres qui présentent une résistance présumée.
  • Élaborer des lignes directrices en matière de sylviculture, en incorporant les nouvelles connaissances, en collaboration avec les propriétaires fonciers privés.
  • Un réseau d’organisations d’intervenants et d’autres parties intéressées a été établi et a participé à la mise en œuvre du rétablissement, incluant la conservation et la remise en état de l’habitat.
  • Les propriétaires et les gestionnaires fonciers ont participé aux activités de suivi et d’évaluation.
  • Une approche concertée et cohérente aux pratiques de sylviculture pour le noyer cendré.
Élevée 4 Inventaire (repérer des arbres présumément résistants à la maladie) Chancre du noyer cendré
  • Repérer et faire le suivi des individus présumément résistants.
  • Élaborer des méthodes opérationnelles fiables de dépistage de matériel présumément résistant.
  • Dix individus présumément résistants ont été repérés et ont fait l’objet d’un suivi dans tous les écodistricts.
Élevée 5

Recherche

(recherche génétique concernant la résistance au chancre)

Chancre du noyer cendré, hybridation
  • Étudier les facteurs génétiques de la résistance et si des individus peuvent être reproduits à des fins de résistance.
  • Déterminer si les arbres présumément résistants sont des hybrides, et établir un marqueur permettant d’identifier les hybrides.
  • L’information de base sur la génétique et l’identification de matériel résistant a été recueillie dans l’ensemble des régions.
  • Un inventaire de la diversité génétique a été entrepris.
Élevée 1, 2, 3, 4

Conservation de gènes

(multiplication stratégique pour contribuer à maintenir le fonds génétique)

Chancre du noyer cendré
  • Coordonner un programme de récolte de semences d’arbres survivant de façon vigoureuse.
  • Créer et faire le suivi des arboretums d’hybridation au moyen de techniques de multiplication appropriées et de protocoles, incluant la multiplication végétative.
  • Si possible, conserver des semences et du matériel génétique de spécimens présumément résistants.
  • Connaissances accrues sur l’efficacité de la plantation et de la multiplication comme outils de conservation.
  • Du matériel génétique d’arbres présumément résistants a été conservé à des fins d’utilisation dans les activités de conservation et a été fourni aux propriétaires et aux gestionnaires fonciers au besoin.
Moyenne 5

Recherche

(lutte antiparasitaire intégrée)

Chancre du noyer cendré
  • Chercher des méthodes permettant de tuer le chancre ou de le contrôler et/ou de fournir une résistance (c.-à-d. inoculation) aux individus.
  • Identifier des méthodes pour l’élimination adéquate du matériel infecté afin de limiter la propagation de la maladie, et les faire connaître.
  • Divers moyens de lutte ont été évalués et des méthodes efficaces ont été mises de l’avant dans le cadre d’une stratégie de lutte antiparasitaire intégrée en vue de protéger l’espèce contre la maladie et de limiter la maladie.
Moyenne 5

Recherche

(connaissances requises pour assurer la survie à long terme)

Toutes
  • Examiner les principales lacunes dans les connaissances, incluant la variation génétique et l’écologie des populations, ainsi que les interactions entre les menaces.
  • Continuer de recueillir les connaissances traditionnelles des peuples autochtones et des propriétaires fonciers sur le noyer cendré.
  • Entreprendre l’analyse de viabilité des populations (AVP) pour déterminer la taille minimale d’une population viable.
  • Les besoins en matière de recherche ont été établis et présentés en ordre de priorité dans un plan d’action national.
  • Les activités de recherche hautement prioritaires ont été achevées ou sont en cours et leurs résultats ont été appliqués de façon adaptative dans le cadre des efforts de rétablissement.
Moyenne 3 Amélioration des politiques et des mesures législatives Coupe, et perte et dégradation de l’habitat
  • Élaborer des politiques ou réviser les mesures législatives afin de lutter contre les menaces particulières à la survie du noyer cendré.
  • Des mécanismes de protection du noyer cendré ont été prévus dans les mesures législatives et les politiques.
  • Des organismes de certification forestière (p. ex. le Forest Stewardship Council) contribuent à la conservation du noyer cendré au Canada.
Faible 5 Recherche Prédation des graines et hybridation
  • Évaluer le risque que présente la prédation des graines pour le rétablissement du noyer cendré.
  • Établir si l’hybridation constitue actuellement au Canada un facteur limitatif important pour le rétablissement du noyer cendré, ou si elle pourrait le devenir.
  • Les conséquences de la prédation des graines et de l’hybridation sont évaluées et mieux comprises dans le contexte du rétablissement du noyer cendré au Canada.

Les mesures de rendement visant à évaluer le succès dans l’atteinte des objectifs de rétablissement énoncés incluent la mesure dans laquelle chaque objectif de rétablissement a été atteint, en utilisant les cibles mesurables détaillées dans le tableau 3.

Tableau 3. Mesures de rendement pour les objectifs de rétablissement à court terme.
Objectifs de rétablissement Mesures de rendement
1. D’ici 2011, mettre au point des produits d’intendance et de sensibilisation visant à informer la population canadienne sur l’identification, le statut de conservation, les moyens de conservation et la gestion du noyer cendré et sur l’identification du chancre du noyer cendré, l’évaluation de ses dommages et les moyens de lutte contre cette maladie.
  • Des lignes directrices pour l’évaluation de la maladie ont été élaborées et distribuées aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres, aux responsables des politiques et à d’autres Canadiens concernés.
  • Les intervenants principaux et d’autres groupes pertinents participent à diverses activités de rétablissement.
  • Des lignes directrices renfermant de l’information sur l’identification du noyer cendré, l’évaluation de la maladie et les pratiques sylvicoles générales, dont les méthodes de limitation de la propagation de la maladie, ont été élaborées et distribuées aux propriétaires fonciers.

2. D’ici 2012, recueillir de l’information sur la répartition, l’abondance, la situation et l’état de santé du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne et rendre cette information disponible par l’intermédiaire d’un système de gestion d’une base de données nationale (qui est compatible avec les systèmes des centres de données sur la conservation régionaux existants).

  • Un protocole normalisé d’inventaire, d’évaluation et de suivi est achevé.
  • Une base de données nationale a été créée et rendue accessible aux groupes de mise en œuvre du rétablissement.
  • Des activités d’inventaire et de suivi ont été entreprises.
3. D’ici 2014, identifier les populations locales du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition naturelle et les maintenir grâce à une intendance ciblée, de façon à accroître la probabilité de trouver une résistance à la maladie (environnementale, génétique ou une combinaison des deux).
  • De l’information sur les populations locales est disponible dans le SGBD national et dans les centres de données sur la conservation régionaux.
  • De l’information sur la gestion du noyer cendré a été intégrée dans les cours de formation sur le marquage des arbres (p. ex. pour les marqueurs d’arbres du MRNO) ainsi que dans les lignes directrices concernant la sylviculture, dans la mesure du possible.
  • De l’information sur la gestion du noyer cendré est communiquée de diverses façons (p. ex. brochures) aux marqueurs d’arbres, aux exploitants forestiers et aux acheteurs de bois (p. ex. dans des bulletins à l’intention des marqueurs d’arbres).
  • Le nombre de populations connues maintenues pour conserver le noyer cendré est supérieur à celui de 2007.
4. D’ici 2014, dans les régions où la maladie est répandue, sélectionner, greffer et conserver au moins dix individus présumément résistants dans chaque écodistrict, en vue d’un futur programme de reproduction et/ou de multiplication végétative visant à produire des individus résistants aux fins du rétablissement, et à l’appui de la désignation future de l’habitat essentiel.
  • Identification et cartographie de dix individus présumément résistants dans les écodistricts présentant une forte incidence de chancre du noyer cendré.
  • Des arbres présumément résistants ont été identifiés, greffés et conservés à des sites répartis dans l’aire de répartition du noyer cendré.
  • Des partenariats et des fonds ont été établis pour assurer la gestion et le suivi des sujets conservés.
  • Une base de données nationale renferme de l’information concernant les arbres évalués présentant un potentiel de survie de plus de 15 ans.
  • S’il existe effectivement une résistance, désigner les sites comme habitat essentiel. Entre-temps, si la résistance présumée à l’échelle de la population est apparente, envisager de désigner ces sites comme habitat essentiel.
5. D’ici 2019, aborder les principales lacunes dans les connaissances et les recherches nécessaires à la mise en œuvre des activités de rétablissement (notamment les recherches sur la résistance génétique et/ou environnementale et sur le niveau de variation génétique adaptative).
  • Les priorités de recherche ont été établies en 2010 (p. ex. résistance au chancre du noyer cendré, diversité génétique, etc.) et communiquées aux organismes de recherche et aux sources de financement par la voie d’un plan d’action national.
  • Des essais de résistance sont en cours.
  • Les recherches les plus prioritaires ont été entreprises.
  • Réunions semestrielles pour échange de renseignements.

La désignation de l’habitat essentiel du noyer cendré pose un défi unique à plusieurs égards. Premièrement, il n’y a pas d’enjeux liés à l’habitat qui représentent une menace significative du même ordre que celle du chancre, tel que le mentionne le rapport de situation du COSEPAC (Nielsen et al., 2003). À moins que des individus résistants existent, l’espèce pourrait disparaître du Canada malgré la conservation du maximum d’habitat possible. Deuxièmement, même si le noyer cendré est affecté par la maladie, l’espèce est actuellement relativement abondante et répandue dans l’ensemble de son aire de répartition. La perte et la dégradation de l’habitat et/ou la transformation de l’habitat pour d’autres utilisations sont jugées préoccupantes pour seulement certaines parties de l’aire de répartition du noyer cendré. Troisièmement, le rétablissement du noyer centré repose sur la résistance de l’espèce au chancre. Puisque l’on ne connaît pas actuellement la nature de la résistance, il est difficile d’identifier l’habitat nécessaire pour maintenir ou faciliter la résistance. Ces éléments, combinés au fait qu’on ne comprend pas clairement les besoins en matière de rétablissement de l’espèce à l’échelle des populations, indiquent que l’information actuelle est insuffisante pour désigner l’habitat essentiel.

Il faudra plusieurs années pour compléter les études permettant de déterminer s’il existe vraiment une résistance au chancre du noyer cendré au sein des populations et si certaines caractéristiques de l’habitat ou conditions environnementales contribuent ou favorisent la résistance. D’ici là, s’il y a apparence de résistance à l’échelle d’une population dans un site particulier, il sera possible d’envisager de désigner le site comme habitat essentiel.

Les activités suivantes sont requises pour permettre ensuite une désignation adéquate de l’habitat essentiel du noyer cendré. Un plan d’action avec l’apport de chacune des compétences concernées guidera les principales activités figurant dans le calendrier des études et assurera la cohérence à l’échelle de l’ensemble des compétences. La maladie n’ayant pas la même ampleur dans toutes les régions, la participation aux activités relatives à l’habitat essentiel variera entre les régions. Par exemple, là où la maladie est plus répandue (p. ex. en Ontario), les groupes de mise en œuvre du rétablissement essaieront de trouver à la fois des arbres exempts de la maladie et des arbres atteints mais tout de même vigoureux, tandis que dans les régions où la maladie n’est pas répandue (p. ex. au Nouveau-Brunswick), il ne sera pas possible d’évaluer la résistance présumée ou le caractère sain des arbres. En raison du caractère imprévisible des recherches et de la nature complexe de la maladie, une période de 10 ans pour terminer les activités 3 à 5 du calendrier des études est recommandée. Le plan d’action sur le noyer cendré sera publié avant que la mise en œuvre des activités du calendrier des études ne soit terminée. Le plan d’action sera donc mis à jour lorsque l’habitat essentiel pourra être désigné.

Tableau 4. Calendrier des études : activités de recherche recommandées pour la désignation de l’habitat essentiel du noyer cendré au Canada.
No de l’activité Description détaillée de l’activité de recherche (2007-2019) Date d’achèvement
1 Stratifier les populations de noyer cendré par province et écodistrict au moyen d’une approche coordonnée9, et dans chaque écodistrict, repérer les noyers cendrés et en évaluer l’état de santé (voir l’annexe pour les critères d’évaluation de l’état de santé). S’il existe effectivement une résistance présumée à l’échelle de la population, envisager de désigner le secteur comme habitat essentiel, à titre de mesure provisoire, jusqu’ à ce que les autres études soient terminées Activité continue
2 Dans les écodistricts où la maladie est répandue, identifier un minimum de dix arbres sains présumément résistants, et faire le suivi de ces arbres pour déterminer si l’environnement (site) contribue à la résistance. 2014
3 Élaborer une méthode pour tester la résistance présumée (p. ex. inoculation du champignon sur des semis ou du matériel greffé), avec prise en compte d’une interaction potentielle entre génétique et conditions environnementales dans le phénomène de résistance. 2019
4 Soumettre à des épreuves de résistance à la maladie le matériel de dix individus présumément résistants par écodistrict. 2019
5 Désigner en tant qu’habitat essentiel les secteurs où des individus se sont révélés effectivement résistants. 2019

La conservation du noyer cendré in situ aura des effets positifs et favorisera les différentes espèces qui bénéficient de cet arbre, de son habitat et de ses diverses fonctions écologiques (non encore définies). Ainsi, le présent programme permettra au Canada de respecter son engagement à l’égard de la conservation de la biodiversité, conformément à la Convention sur la diversité biologique et à la Stratégie canadienne de la biodiversité. Les conséquences négatives pour les autres espèces, les communautés naturelles ou les processus écologiques devraient être minimes. Par exemple, les techniques de gestion forestière visant à accroître la pénétration de la lumière pourraient avoir des effets négatifs sur les espèces qui ont besoin de moins de lumière. Toutefois, on pense que les effets néfastes de ce type de mesures ne seront pas importants étant donné que les noyers cendrés sont habituellement épars dans les forêts, ce qui fera que les efforts visant à accroître la quantité de lumière pour l’espèce seront assez limités et localisés.

Le programme de rétablissement et le plan d’action doivent s’inscrire dans une approche de gestion adaptative, dans laquelle les nouvelles données sont intégrées au plan régulièrement afin de tirer profit des nouveaux outils, connaissances, défis et possibilités. Dans la mesure du possible, les mesures de rétablissement recommandées dans le présent programme devraient être prises en considération au moment de l’élaboration des plans de gestion par les organismes et organisations qui sont propriétaires et gestionnaires des terres sur lesquelles pousse le noyer cendré. Les groupes régionaux de mise en œuvre du rétablissement devront être consultés avant d’entreprendre des activités qui pourraient affecter l’habitat occupé par le noyer cendré.

Comme la principale menace (p. ex. le chancre) pesant sur l’espèce concerne l’espèce elle–même et non son habitat, la meilleure approche au rétablissement est une approche monospécifique (incluant le maintien de sa fonction écologique). La conservation de l’habitat est tout de même une composante du présent programme, composante qui contribue à la préservation d’arbres présumément résistants. Dans l’atteinte de cet objectif, le présent programme contribuera probablement à la conservation de divers habitats, dont de riches forêts mixtes et décidues du sud, ce qui pourrait aider au rétablissement d’autres espèces en péril vivant dans un habitat similaire (p. ex. le ginseng à cinq folioles) et fournir un habitat pour la biodiversité forestière en général. Les équipes de rétablissement du ginseng à cinq folioles et de la forêt carolinienne ont des objectifs de protection de l’habitat similaires, et il serait possible d’atteindre les buts en matière de rétablissement de façon efficace en travaillant en collaboration avec ces équipes et d’autres équipes dans le cadre de futurs plans d’action.

Certaines recherches recommandées dans le présent programme exigent la collaboration de chercheurs sur le noyer cendré, du Canada et des États-Unis. Jusqu’à maintenant, les chercheurs et gestionnaires américains qui s’intéressent au noyer cendré ont appuyé les efforts réalisés au Canada. Les initiatives transfrontalières comme La conservation des espèces transfrontalières : un partenariat entre le Canada et les États–Unis et le Cadre de coopération entre le U.S. Department of the Interior et Environnement Canada pour la protection et le rétablissement des espèces sauvages en péril (Environnement Canada, 2001) montrent tout l’intérêt de la mise en commun des données et des ressources pour la sauvegarde des plantes rares.

Environnement Canada, en collaboration avec l’Équipe nationale de rétablissement du noyer cendré, préparera un plan d’action d’ici 2014 et coordonnera les efforts de rétablissement des compétences afin d’assurer la collaboration et d’éviter les dédoublements.


7 Par fonction écologique, on entend le rôle joué par l’espèce ou une population dans l’interrelation entre composantes vivantes et non vivantes des écosystèmes. La fonction écologique du noyer cendré n’est que partiellement connue pour le moment, mais le but à long terme du rétablissement de l’espèce est de faire en sorte que sa répartition et son abondance soient telles que l’espèce puisse remplir son rôle écologique (par exemple comme source d’aliments pour les espèces sauvages) dans les écosystèmes forestiers.
8 Limites définies par le Groupe de travail sur la stratification écologique (1995) ou suivant une approche provinciale similaire (p. ex. Crins, 2002).
9 Les limites des régions devraient être celles définies par le Groupe de travail sur la stratification écologique (1995) ou autres systèmes provinciaux similaires (p. ex. Crins, 2002).
10 La détermination de l’état de santé peut être effectuée pour les arbres matures (diamètre à hauteur de poitrine de plus de 10 cm) seulement.

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A. Critères d’évaluation indiquant si un individu mature10 est « sain » ou survit de façon vigoureuse. Les arbres qui ne répondent pas à ces critères sont considérés « en mauvaise santé » ou peu vigoureux et pourraient survivre moins de 10 ans.

On peut déterminer l’état de santé ou la vigueur d’un arbre en évaluant la proportion du houppier qui est vivante et la proportion du tronc principal qui est atteinte par le chancre, puis en appliquant la règle 70–20–50 (adapté d’Ostry et al., 1994). Les arbres candidats considérés comme « sains » sont :

B. Critères d’évaluation indiquant la présence possible d’une résistance au chancre du noyer cendré chez un individu mature.

Occasionnellement, des arbres survivant de façon vigoureuse sont trouvés près d’arbres malades ou mourants. Bien qu’il soit possible que ces arbres n’aient tout simplement pas été exposés au champignon, il est aussi possible qu’ils soient résistants à la maladie. Les arbres exempts de la maladie, ou qui sont apparemment capables d’en limiter ou d’en inhiber complètement l’expansion, peuvent être précieux pour les efforts futurs d’amélioration des arbres et devraient être conservés.

ONTARIO

Barbara Slezak (Coordonnatrice actuelle de l’Équipe nationale du noyer cendré)
Service canadien de la faune, Ontario
Environnement Canada
4905, rue Dufferin
Toronto, Ontario M3H 5T4
T : 416-739-4806
F : 416-739-4560
barbara.slezak@ec.gc.ca

QUÉBEC

Alain Branchaud
Service canadien de la faune, Québec
Environnement Canada
105, rue McGill, 7e étage
Montréal, Québec H2Y 2E7
T : 514-283-5781
F : 514-496-7143
alain.branchaud@ec.gc.ca

ATLANTIQUE

Andrew Boyne
Chef, Unité du rétablissement des espèces en péril
Service canadien de la faune, Atlantique
Environnement Canada
45 Alderney Drive, 16e étage
Dartmouth, Nouvelle-Écosse B2Y 2N6
T : 902-426-1900
F : 902-426-6434
andrew.boyne@ec.gc.ca

Membres actuels et anciens membres de l’Équipe nationale de coordination du noyer cendré

Vance, Christine (ancienne coordonnatrice de l’Équipe nationale de rétablissement du noyer cendré)
Biologiste – espèces en péril, Environnement Canada

Amirault-Langlais, Diane
Biologiste – espèces sauvages, Environnement Canada

Boyne, Andrew
Biologiste – espèces sauvages, Environnement Canada

Boysen, Barb (actuelle co-présidente de l’Équipe de rétablissement du noyer cendré de l’Ontario)
Coordonnatrice pour la Forest Gene Conservation Association, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario

Branchaud, Alain
Biologiste – espèces en péril, Environnement Canada

Dextrase, Alan
Biologiste principal – espèces en péril, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario

Giasson, Pascal
Gestionnaire – espèces en péril, ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick

Jolicoeur, Guy
Coordonnateur du rétablissement, Direction du patrimoine écologique et des parcs, Québec

Mawhinney, Kim
Biologiste principale – habitat des espèces sauvages, Environnement Canada

McGarrigle, Mark
Biologiste, ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick

Nielsen, Cathy (co-présidente de l’Équipe de rétablissement du noyer cendré de l’Ontario)
Coordonnatrice du projet des normes de biodiversité, Environnement Canada

Picard, Karine
Coordonnatrice, Division des espèces en péril, Environnement Canada

Ringuet, Isabelle
Gestionnaire, Division des espèces en péril, Environnement Canada

Robillard, Luc
Biologiste, réseau des aires protégées, Environnement Canada

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